samedi 30 avril 2011

Christophe Colomb et le premier "partage du monde".

                 Le premier "partage du monde."






Côtes des Bahamas: c'est dans ce paysage paradisiaque que Christophe Colomb accoste le 12 octobre en Amérique (paysage aujourd'hui totalement défiguré par le tourisme de masse)
1492 : 17 avril : capitulation de Santa Fe. Les rois catholiques Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille sont alors dans le camp militaire de Santa Fe de la Vega près de Grenade conquise le 6 janvier. Ils signent avec Christophe Colomb un contrat (capitulacion) qui établit les conditions du voyage d’exploration de Colomb afin de découvrir une nouvelle route maritime vers l’Asie par l’Ouest.


Colomb et Isabelle de Castille, la « catholique », toile de Václav Brožík, 1884
12 octobre 1492: Christophe Colomb débarque sur les côtes d’Amérique.
Arrivée de Christophe Colomb, parti de Palos le 3 août en compagnie des frères Martin et Vincent Pinzón à bord de la Pinta, de La Niña et de la Santa María. Le 12 octobre, ils atteignent l’île de Guanahani (Bahamas), baptisée San Salvador, puis les grandes Antilles, Cuba (28 octobre) qu’il appelle Juana (en l’honneur de la fille des rois d’Espagne) et Haïti qu’il appelle Española.


Christophe Colomb en Amérique (gravure de 1893).
1493 : Bulle Inter Coetera
4 mai : Par la bulle Inter Coetera, le pape Alexandre VI Borgia attribue à partir d'une ligne imaginaire nord-sud à 100 lieues à l'ouest des Îles du Cap-Vert, les terres en deçà aux Portugais, au-delà aux Espagnols. Les négociateurs Portugais refusent ces dispositions.


La ligne de partage selon la bulle Inter cætera (en pointillés), selon le traité de Tordesillas (en violet), et son prolongement selon le traité de Saragosse (en vert) - source : wikipedia.

1494: Traité de Tordesillas.7 juin : L'Espagne et le Portugal signent, contraint par le pape Alexandre VI, le traité de Tordesillas, par lequel, ces deux puissances s'entendent sur le partage des territoires du Nouveau Monde. La ligne de 1493 est repoussée à 370 lieux plus à l’ouest.
Tout ce qui serait découvert à l'ouest de la longitude 50° appartiendrait à l'Espagne, et tout ce qui serait à l'est (Afrique comprise) appartiendrait au Portugal. En fait la papauté avait attribué non pas des zones de colonisation, mais des zones d'évangélisation, distinction subtile qui ne résista pas aux appétits de ces deux puissances européennes.

La ligne de partage du monde selon le planisphère de Cantino (1502).
Le planisphère de Cantino est la plus ancienne carte qui représente les découvertes portugaises. Il tire son nom d’Alberto Cantino, un représentant et espion du duc de Ferrare, qui réussit en 1502 à le sortir clandestinement du Portugal pour l'apporter en Italie. Il est conservé à la Biblioteca Estense, à Modène (Italie).

Voir ce planisphère sur Wikipedia en cliquant sur ce lien
Le planisphère de Cantino est en fait une copie d'une grande carte qui pendait dans la salle des cartes de la Casa da Mina e India, l'administration d'exploration et de colonisation des nouveaux territoires, à Lisbonne. Il a été émis l'hypothèse que Cantino aurait soudoyé un cartographe portugais ou un illustrateur italien pour qu'il lui en fasse une copie. L'année de réalisation, 1502, est connue par une lettre de Cantino datée du 19 novembre 1502, destinée au duc de Ferrare, où il mentionne que la carte a été déposée chez un de ses agents à Gênes. La légende la plus récente se trouvant sur la carte est la mention de la disparition de Gaspar Corte-Real, rapportée en octobre 1501 ; la carte contient également des détails inconnus avant le retour de la troisième flotte portugaise de João da Nova, entre le 11 et le 13 septembre 1502.
Les informations géographiques données par la carte de Cantino ont été par la suite réinsérées dans la carte italienne de Caverio, dessinée peu après le retour de Cantino en Italie. Cette dernière devint à son tour la référence pour l'établissement du planisphère de Waldseemüller de 1507 sous le mécénat de René II, duc de Lorraine.

Détail du planisphère de Cantino montrant les Amériques


Les inscriptions sur le planisphère sont un mélange de lettres gothiques et de cursives, en rouge et en noir, ce qui suggère la participation de plusieurs auteurs, ou l'ajout de notes après l'exécution de la carte.. Les continents et grandes îles sont représentés en vert, tandis que les petites îles sont rouges ou bleues. L'équateur est représenté par une épaisse ligne dorée, et la ligne de démarcation entre les territoires espagnols et portugais par une épaisse ligne bleue. Les tropiques et le cercle polaire arctique correspondent à de fines lignes rouges. De nombreuses routes loxodromiques et roses des vents apparentent cette carte à un portulan.
La carte présente en particulier une partie de la côte brésilienne, découverte accidentellement en 1500 par l'explorateur Pedro Álvares Cabral – qui avait alors correctement émis l'hypothèse qu'il était arrivé sur un nouveau continent – puis explorée par Gonçalo Coelho et Amerigo Vespucci. Elle est représentée avec de grands arbres verts et dorés, des petits arbres ou buissons bleus, et des perroquets à dominante rouge.
L'Amérique du Nord est indiquée en plusieurs parties : le sud du Groenland, l'est de Terre-Neuve, et une péninsule qui pourrait être la Floride. L'absence de côte entre Terre-Neuve et la Floride suggère qu'un passage maritime vers la Chine reste possible.
Les Antilles figurent avec la mention has antilhas del Rey de castella ; c'est la première utilisation du mot antilhas dans une carte.

L'Anse aux Meadows (l'anse aux "méduses")

L'Anse aux Meadows



Site de l'Anse au Meadows (Anse aux Méduses) marqué par le point rouge, à l'extrêmité nord de Terre-Neuve.
Vers l'an 1000, première tentative de colonisation européenne par les Vikings.




Les Vikings sont sans doute la première civilisation de l'« ancien monde » à joindre l'Amérique. La découverte du "Vinland" est contée dans des sagas ou récits en prose islandais dont la plus connue serait la Saga d'Eric le Rouge. Cette dernière narre le bannissement d'Erik le Rouge vers le Groenland, puis la découverte du Vinland par Leif Ericson, son fils. Vers l'an 1000 en effet, Leif Erikson navigue depuis le Groenland jusqu'à Terre-Neuve, qu'il appelle Vinland, et installe un village à L'Anse aux Meadows (aujourd'hui inscrit comme site du patrimoine mondial par l'Unesco), ce qui fait de lui le découvreur nord-européen de l'Amérique. En 1014 naquit Snorri, fils de Leif Erikson, premier européen né au Vinland. Des relations orageuses avec les autochtones ne sont vraisemblablement pas étrangères à l'évacuation du village, quelques dizaines d'années plus tard.
Reconstitution d'habitat viking à l'Anse aux Meadows.À la pointe de la péninsule Great Northern de l'île de Terre-Neuve (au nord), les vestiges d'un établissement viking du XIe siècle, découvert par l'explorateur norvégien, Helge Ingstad en 1960 confirmerait la première présence européenne en Amérique du Nord mais cela reste controversé. Les détracteurs de la découverte d'Ingstad font remarquer que l'Anse au Meadows est située bien trop au nord pour correspondre au Vinland, la vigne ayant peu de chance de s'épanouir à des latitudes aussi septentrionales. Reste que les vestiges mis au jour d'édifices en mottes de tourbe entre des charpentes de bois sont similaires à ceux trouvés au Groenland et en Islande. Ce lieu a pu correspondre aussi à une base de départ vers le sud-ouest et l'exploration du golfe du Saint Laurent.Et Vinland ne voulait pas forcément dire "terre à vin" mais plutôt "terre à pâturage". On ne sait pas précisément la durée de cette tentative de colonisation. Au XVe siècle, il n'y avait plus de présence avérée de Scandinaves en Amérique du Nord.