dimanche 1 mai 2011

Cabeza de Vaca et le désastre de l'expédition de Pánfilo de Narváez.

Le naufrage de l'expédition de Pánfilo de Narváez


Itinéraire de l'expédition de Pánfilo de Narváez.

1528: Désastre de l’expédition de Pánfilo de Narváez.Pánfilo de Narváez est un conquistador espagnol partit faire fortune dans le Nouveau Monde. Il participe à la conquête d'Hispaniola et de la Jamaïque puis assiste Diego Velázquez dans la conquête de Cuba en 1511. En 1514, il est installé à Vera Paz (Hispaniola) puis à San Salvador (Cuba). En 1515, il est nommé procureur par Diego Velázquez, le gouverneur de Cuba, qui le charge de défendre ses intérêts auprès de la couronne espagnole, notamment pour l'obtention de titres sur la Nouvelle-Espagne. Après un aller-retour en Espagne, il retourne à Cuba avec une lettre de recommandation royale en poche. Diego Velasquez lui confie alors la mission de prendre la route du Mexique pour arrêter Cortez et conquérir à sa place le Mexique. Mais peu habile, il est rapidement défait par une vigoureuse attaque de Cortés dans laquelle il perd un œil. Cortés le fait emprisonner pendant 4 ans à Vera Cruz. Libéré par Cortés, Narváez se rend à Tenochtitlan (après la conquête) puis rentre à Cuba à la fin de l'année 1523. Il part en Espagne en 1525 pour dénoncer les agissements de Cortés et recevoir des titres. C’est donc un conquistador sans conquêtes et un soldat sans victoire qui s’apprête à coloniser la Floride.

L’expédition dramatique de Floride
Désormais promu gouverneur et capitaine général du río de Las Palmas et de la Floride, il prépare une expédition vers des terres qui lui appartiennent en théorie, mais qu'il doit avant tout découvrir et coloniser. Il prépare son expédition, forte de 5 navires et 600 soldats, qui quitte Sanlúcar de Barrameda (Espagne) le 17 juin 1527. Parmi les membres de l'expédition, on retrouve Álvar Núñez Cabeza de Vaca trésorier général et grand Alguazil, mais aussi auteur de la relation de voyage qui nous permet de connaître le sort de l'expédition de Pánfilo de Narváez. Après le départ d'Espagne, l'expédition s'arrête à Hispaniola et Cuba pour faire notamment le plein de vivres. Ca commence mal puisque la flotte subit le passage d’un ouragan et une centaine d'hommes en profite pour déserter.

Quelques jours plus tard, les côtes de la Floride apparaissent. Pánfilo de Narváez prend alors possession de ces terres au nom du roi d'Espagne. Cependant, les lieux sont peu accueillants. Pánfilo de Narváez décide alors de quitter le littoral pour pénétrer dans les terres et les découvrir. Il s'oppose en cela à Álvar Núñez Cabeza de Vaca qui voit d'un très mauvais œil l'abandon des navires sur la côte. Très rapidement, les conquistadors rencontrent des Indiens, la plupart du temps hostiles. Les conditions de vie de l'expédition se dégradent rapidement à cause du mauvais temps et du manque de nourriture. Les navires ayant fait naufrage, le périple se poursuit avec cinq radeaux de fortune. Les radeaux coulent les uns après les autres et les hommes poursuivent à pied. L'expédition tourne au cauchemar, les hommes meurent les uns après les autres, de faim, de maladie, d'épuisement, de noyade. Pánfilo de Narváez, pour sa part, est tué en 1528 lors d'un accrochage avec les Indiens. Il n’y a plus guère qu’une quinzaine de survivants durant l’hiver 1528-1529. Seuls quatre membres de l'expédition survivent au final, dont le trésorier, Álvar Núñez Cabeza de Vaca.
Les survivants du naufrage de l'expédition
1528-1536 : périple de Álvar Núñez Cabeza de Vaca (1507- Jerez de la Frontera- 1559 – Séville) et de ses trois compagnons dans le continent américain.

Périple de Cabezo de Vaca et de ses trois compagnons sur le continent américain.
Le périple de Cabeza de Vaca et de ses compagnons Cabeza de Vaca, Alonso del Castillo Maldonado, Andrés Dorantes de Carranza et Esteban, un esclave africain seuls survivants de l'expédition se retrouvent prisonniers des Indiens Ananarivo sur la côte du golfe du Mexique qui les réduisent en esclavage. Ils parviennent à s'échapper et entreprennent un incroyable périple de près de 8000 km à pied, qui les fait traverser le continent américain de la Floride (depuis le site de l’actuelle ville américaine de Galverston jusqu'à la Californie pendant 6 années. Ils explorent les régions du Mississippi, de l’Arkansas, du Colorado, du Nouveau-Mexique, de l’Arizona et parviennent en Californie. Ils survivent au milieu des Indiens en exerçant du commerce et du reboutage comme « homme-médecine » par imposition des mains, prières (Je vous salue Marie et Notre Père en latin) ou même véritable opération (Cabeza de Vaca parvient à retirer une flèche logée dans le corps d'un Indien). Tous les quatre après être parvenu en Californie, redescendent vers le centre du Mexique et reprennent contact avec les Espagnols à Sinaloa (Mexique) en 1536. Enfin ils reprennent leur route pour rejoindre Mexico où ils sont accueillis par le par le vice-roi Antonio de Mendoza.
"Cabeza de Vaca in the desert", peinture de Frederic Remington (1905)
C'est durant ce voyage qu' Álvar Núñez Cabeza de Vaca réunit les premières observations ethnographiques sur les peuples indigènes du golfe du Mexique. À son retour en Espagne en 1537, il en écrivit un rapport au roi Charles Quint, lequel fut publié en 1542 sous le titre de Naufragios (Naufrages). Son récit repose sur ses souvenirs le plus souvent invérifiables (à ce jour, il est impossible d'établir avec exactitude l'itinéraire qu'il a suivi de la Floride à la mer de Cortès). Cabeza de Vaca, de retour dans le Nouveau Monde, se voit souffler le commandement de l’expédition pour coloniser la Floride par Hernando de Soto. Il recevra un commandement de consolation avec le gouvernement du Rio de la Plata en 1540. Après avoir remonté le fleuve Paraguay et découvert les chutes de l’Iguazu, puis combattu contre les Indigènes, Cabeza de Vaca est victime d’une rebellion des colons espagnols. Il est renvoyé en Espagne en 1544 où il est condamné par le Conseil des Indes pour abus de pouvoir en 1545 et exilé à Oran. Il fut gracié huit ans plus tard et vint s'établir à Séville en tant que juge (il y meurt en 1559).

Le film mexicain de Nicolas Echevarria (1990), diffusé en France en 2010, retrace le périple de ce conquistador devenu chaman.Bande annonce du film Cabeza de Vaca

Giovanni Verrazano

Le découvreur de la baie de New York, Giovanni Verrazano

Portrait de Giovanni Verrazano par Orazio Fidani (sec. XVII).
(Quadreria del palazzo communale, Sala del Gonfalone, Musei di Prato e Provincia, commune de Prato en Toscane).



Le voyage de Verrazzano en 1524.

Giovanni Verrazano est né près de Florence en 1485. Navigateur, il aurait participé à l'expédition aux Terres Neuves du Dieppois Thomas Aubert en 1508 comme capitaine d'un second vaisseau. En 1517 il est au Portugal et en Castille et associé à Fernand de Magellan ; il passe ensuite quelques années au Caire et en Syrie. Fin 1523, il fut missionné par le roi François Ier pour explorer la zone comprise entre la Floride et Terre-Neuve, afin d'y découvrir un accès donnant sur l'océan Pacifique. Il partit du Havre (Seine-Maritime), en France, longea la côte espagnole et après deux faux départs quitta Madère le 17 janvier 1524 à bord d'une caravelle, la Dauphine, pour traverser l'Atlantique en compagnie d'une cinquantaine d'hommes. Il accosta près de Cape Fear le 1er mars 1524 et après un bref arrêt longea la côte en direction du nord.
Un peu plus tard, dans ce qui est maintenant la Caroline du Nord, il crut apercevoir l'océan Pacifique derrière une étroite bande de terre. Il ne s'agissait en réalité que du lagon de la baie de Pamlico, long de cent trente kilomètres et dont la largeur atteint par endroits quarante-huit kilomètres, séparé de l'Atlantique par les Outer Banks, une barrière d'îles sablonneuses (comprenant le cap Hatteras). Cette erreur conduisit les dessinateurs de cartes, à commencer par le Vicomte de Maggiolo en 1527 et le frère de Giovanni, Girolamo da Verrazano, en 1529, à représenter l'Amérique du Nord quasiment coupée en deux parties reliées par un isthme. Cette interprétation erronée mit un siècle à être corrigée.
Plus loin, au nord, Verrazano découvrit la baie de New York, qu’il nomma « Nouvelle-Angoulême » (de nos jours, le pont Verrazano rappelle cette visite). Il prolongea son voyage vers l'est, en direction du Maine, puis de Terre-Neuve et rentra en France.



Carte montrant la région de Pamlico Sound et du Cap Hatteras.
De retour après six mois de voyage, Verrazzano prépare un nouveau départ pour trouver un passage vers l'Asie. Cependant ses navires sont réquisitionnés pour faire la guerre, et la capture de François Ier à la bataille de Pavie met fin à ce projet. Durant la cour du roi de France, Verrazano se rend alors dans les cours des rois João III du Portugal et Henri VIII d'Angleterre Au printemps de 1526, Verrazzano est de retour en France où un nouveau projet se dessine sous les auspices de l'amiral Philippe Chabot et de l'armateur Jean Ango. En juin 1526, Verrazzano quitte de nouveau les mers d'Europe avec son frère Girolamo et trois navires pour tenter de passer le Cap de Bonne-Espérance. Une tempête et une mutinerie empêchent les frères Verrazzano de progresser et un seul navire parvient à gagner l’Océan Indien. Pendant ce temps, les frères Verrazzano remontent la côte d'Afrique pour se rendre au Brésil, où ils font cargaison de pernambouc (le fameux bois-brasil dont on tire une teinture rouge et qui donna son nom au Brésil). En septembre 1527, ils rentrent en France. Un dernier voyage en 1528, raconté par Girolamo da Verrazano, les mena aux Antilles (peut-être en Guadeloupe) où Giovanni aurait été tué par des indigènes.
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Le pont Verrazano-Narrows* entre Brooklyn et Staten Island.
*Les Narrows sont un détroit qui sépare les boroughs de Staten Island et de Brooklyn, à New York. Les Narrows forment le principal chenal d'accès au port de la ville. Giovanni Verrazano fut le premier européen à franchir ce détroit que surplombe aujourd'hui le pont. Ce pont suspendu fut achevé en 1964 et il reste aujourd'hui le plus long pont suspendu des Etats-Unis, de justesse devant le Golden Gate avec 1,298km pour la portée centrale (entre les deux piliers) contre 1,28km pour le Golden Gate.

Premières incursions espagnoles en Amérique du Nord

Premières tentatives espagnoles d'exploration et de colonisation en Amérique du Nord


La Pee Dee River en Caroline du Sud.

1521 - Expédition de Francisco Gordilla et de Pedro de Quexos à l'embouchure de la rivière Pee-Dee (dans l'actuelle Caroline du Sud).
Les Espagnols sont bien accueillis par les indigènes mais après avoir fait monter 70 Amérindiens sur leurs vaisseaux, les Espagnols rentrent brusquement à Saint-Domingue. Le commanditaire, Lucas Vasquez de Ayllon fait condamner les deux chefs de l'expédition et ordonne le retour des Indiens sur leur terre, mais cela ne sera réalisé que partiellement en 1526 pour Francisco de Chicora. Ce dernier était un Amérindien capturé qui appris l'espagnol, et fut baptisé. Pierre Martyr d'Anghiera, un des premiers chroniqueurs de l'Amérique espagnole, membre du Conseil , bien qu'il n'ait jamais mis les pieds dans le Nouveau Monde, récupéra son témoignage qu'il rendit public dans une des nombreuses lettres (La septième décennie publiée en en 1525). Les autres Indiens, libérés mais livrés à eux-mêmes dans Saint-Domingue, errèrent comme vagabonds dans les rues et moururent dans les deux ans (sauf un petit nombre d'entre-eux, semble-t-il, qui devinrent fonctionnaires.

1524 - l'Espagne, qui avait jusque là concentré ses efforts sur l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud, envoie Estévão Gomes explorer la côte de l'Amérique du Nord.
La Anunciada, caravelle de Estévão Gomes

Estévão Gomes est un navigateur portugais au service de l'Espagne comme Magellan ( Fernão de Magalhães). En 1519, Gomes navigué avec Magellan dans le premier tour de la Terre , comme le capitaine de la San Antonio . Avant d'atteindre le détroit de Magellan , cependant, Gomes a déserté l'expédition, et de retour en Espagne en mai 1521, il est immédiatement incarcéré. Cependant, lorsque le navire restant avec l'équipage survivant atteint l'Espagne, il est libéré. Gomes parvient à convaincre Charles Quint de lancer une nouvelle expédition pour atteindre les Moluques, mais cette fois-ci par le nord. L'expédition repose sur un seul navire, la caravelle Anunciada qui emmène 29 hommes d'équipage. Parti en septembre 1524 du port de La Corogne, l'Anunciada atteint le détroit de Cabot (entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Ecosse) et le Cap-Breton (Nouvelle-Ecosse aujourd'hui) en février 1525 et y passe l'hiver. Puis il redescend vers le sud, explore la baie de Fundy (entre Nouveau Brunswick et Nouvelle-Ecosse) puis longe la côte du Maine et atteint l'estuaire de l'Hudson. Il navigue au sud jusqu'en Floride qu'il atteint en août 1525 avant de retourner en Espagne. C'est à la suite de l' expédition de Gomes que le fameux cartographe portugais de la Casa de Contratacion de Seville, Diogo Ribeiro, réalise une carte de la côte orientale d'Amérique du Nord très proche de la réalité. En 1535, Gomes rejoint l'expédition de Pedro de Mendoza sur le Rio de la Plata. Il est tué par les Indiens en 1538 alors qu'il navigue sur le fleuve Paraguay.
1526 – juillet- 18 octobre : Echec d’une première tentative de colonisation espagnole en Caroline du Sud menée par Lucas Vázquez de Ayllón.


L'itinéraire de l'expédition de Lucas Vázquez de Ayllón en 1526.

Portrait de Lucas Vázquez de Ayllón (source inconnue)

Lucas Vázquez de Ayllón est dans le Nouveau Monde depuis 1502, date à laquelle il a été nommé juge à l’Audiencia de Saint-Domingue. C’est lui qui servit de médiateur dans le conflit opposant Hernán Cortés et Diego Velázquez. En 1526, il prend la tête d’une expédition forte de 3 navires et de 600 colons pour s’implanter dans la région au nord de la Floride. Il emmène aussi avec lui Francisco de Chiroba, l’Indien capturé en 1521, pour lui servir d’interprète. La colonie est installée sans doute près de l'actuelle baie de Chesapeake. Francisco de Chiroca, aussitôt à terre, s’enfuit pour rejoindre son peuple. Il ne réapparaîtra plus. San Miguel de Guadaluppe fondée par Ayllón est la première colonie européenne en Amérique du Nord. A cet occasion, Ayllón est le premier à introduire des esclaves noirs pour travailler la terre. Ce sont les premiers Africains en Amérique. Mais l’affaire tourne vite au désastre. Ayllón peine à imposer son autorité car il est toujours malade. Profitant des conflits entre colons, les esclaves parviennent à s’enfuir à l’intérieur des terres. On en entendra plus parler. L’hostilité des Amérindiens (les Chickasaws et les Natchez), la famine et surtout les fièvres déciment la colonie espagnole. Lucas Vázquez de Ayllón meurt lui-même de maladie. Le 18 octobre, sur les 600 colons du départ, seuls 150 survivants évacuent la colonie pour faire voile vers Hispañola.
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L'exploration de la Floride par Ponce de Léon

La première tentative de colonisation espagnole de la Floride

Voyage d'exploration de Ponce de Leon en Floride en 1513.

1513 : Ponce de Léon explore les côtes de Floride.
Ancien gouverneur de Puerto Rico, Juan Ponce de León est envoyé par Nicolás de Ovando conquérir les îles Bimini au Bahamas , puis il explore les côtes de Floride du cap Canaveral jusqu’à peut-être Pensacola . La légende veut qu'il soit à la recherche de la fontaine de jouvence pour garder l'éternelle jeunesse, mais la réalité est sans doute plus proche d'un conquistador en quête d'or. Entre le 2 et le 8 avril, il accosta sur la côte orientale de la nouvelle terre "découverte" à un endroit qui reste encore aujourd'hui discuté mais se trouvait sur la côte nord-est de l'actuelle Floride. La localisation la plus couramment acceptée est Saint Augustine mais rien n'est sûr. Ponce de León prit possession de cette terre au nom de l'Espagne et la nomma La Florida, soit à cause de la végétation en fleur qu'il découvrit à cet endroit, soit parce qu'il y accosta pendant la Pascua Florida, un terme espagnol désignant la "Fête des fleurs", une période du temps pascal. Aujourd'hui, en souvenir de cette découverte, le Pascua Florida Day, le 2 avril, est un jour légal de congé en Floride. Le Conquistador se heurte à des indigènes particulièrement combatifs et dout quitter précipitamment le pays. Ponce de León navigua ensuite le long de la côte de Floride, cartographiant les rivières qu'il rencontrait, dépassant les Florida Keys, et remontant la côte occidentale de la Floride jusqu'au Cap Romano. Il reparti ensuite vers le Sud, vers la Havane, puis remonta de nouveau vers la Floride, s'arrêtant à la baie de Chequesta (baie de Biscayne) avant de retourner à Puerto Rico. Durant cette expédition, l'Espagnol découvrit le courant du Gulf Stream, qui va devenir rapidement la route principale pour le retour des Caraïbes vers l'Espagne. Après son voyage, il se rend en Espagne en 1514 et y reçoit du roi le titre d’adelentado lui assurant le fruit de ses futures conquêtes.


Portrait de Ponce de Leon (gravure de 1728).

1521: seconde exploration de la Floride par Ponce de Leon qui tourne au désastre.
En 1521, Ponce de León organisa une expédition de colonisation avec deux navires. Elle comprenait 200 hommes dont des prêtres, des fermiers et des artisans, 50 chevaux et d'autres animaux domestiques. L'expédition atterrit au sud-ouest de la côte de Floride, dans les environs de la Caloosahatchee River ou de l'estuaire de Charlotte Harbor. Les colons furent vite attaqués par les Indiens Calusa et Ponce de León fut blessé à l'épaule par une flèche empoisonnée. Après cette attaque, lui et les colons repartirent vers La Havane à Cuba, où il mourut peu après de sa blessure. Sa tombe se trouve dans la cathédrale de San Juan Bautista dans le Vieux San Juan à Puerto Rico.
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Les premiers Amérindiens en France.

Le voyage du dieppois Thomas Aubert en Amérique du Nord.


1508- Voyage de Thomas Aubert, navigateur dieppois à Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent.En 1508, probablement en compagnie de Giovanni da Verrazano, Thomas Aubert embarqua en qualité de capitaine pour la côte d'Amérique sur un vaisseau nommé La Pensée, équipé par l'armateur de Dieppe, Jean Ango (ou Jehan d'Ango)*.



Jehan d'Ango, l'armateur dieppois qui finança plusieurs expéditions françaises vers le Nouveau Monde dont celle de Thomas d'Aubert (Buste réalisé par Eugène-Paul Benet (1863-1942), dernier quart du XIXe siècle, château-musée de Dieppe).
Thomas Aubert explora, vraisemblablement lors d'une expédition de pêche, la région de Terre-Neuve et l'embouchure du Saint-Laurent dans le Canada actuel. La partie Est de l'île de Terre-Neuve avait déjà été découverte quelques années auparavant par des marins dieppois, normands et bretons, qui y pêchaient depuis la morue. Ce secteur avait aussi été visité en 1506 par le pilote Jehan Denis qui en avait dressé une carte. Après avoir capturé 7 autochtones, des Indiens Micmacs, Thomas Aubert revint à Dieppe persuadé d’être le premier à avoir découvert un passage vers l’Asie.
À son retour, en 1509, il débarqua en Normandie avec à son bord les 7 Amérindiens de la tribu des Micmacs habillés de leurs vêtements traditionnels, transportant avec eux leurs armes et leurs canoës et dont l'imprimeur Estienne nous a laissé une description en latin. Présentés à Rouen en 1512, ils furent baptisés et suscitèrent auprès de la population et de la part de l'Église un vif intérêt. De même, Thomas Aubert révéla que les régions explorées pouvaient fournir de riches pelleteries, que les mers voisines abondaient en morue et que la pêche de ce poisson serait un élément inépuisable de richesse par les bénéfices qu'elle procurerait. Les rois de France, Louis XII puis François Ier, décidaient d'encourager les voyages d'exploration vers l'ouest.


* Jehan Ango (1480-1551) est un riche armateur dieppois qui a fait fortune dans le commerce maritime et la course contre les Espagnols et les Portugais. En 1522, un de ses capitaines intercepte les trois caravelles espagnoles transportant le trésor de Cuauhtémoc, dernier empereur aztèque, et s’en empare. Cette prise serait à l’origine de la prodigieuse fortune de Jean d’Ango. L’armateur dieppois financera aussi les voyages de Verrazano vers le Nouveau Monde. Ami de François Ier, humaniste, le « Médicis normand » se fait construire un manoir à Varangeville-sur-Mer où il recevra le roi en 1534. François Ier élève « Jean d’Ango » au titre de vicomte et le fait nommer gouverneur de Dieppe.

Les voyages de Jean Cabot (1496-1498)

Jean Cabot et la "découverte" de l'Amérique du Nord.


Portrait de Jean Cabot.


1496 : 5 mars : Henri VII d'Angleterre s'attache les services de Jean Cabot par lettre patente pour découvrir des terres inconnues. Il s’agit de trouver aussi une nouvelle route vers l’Asie mais en passant par le Nord-Ouest.


Le Matthews de Jean Cabot
1497 : 24 juin : Jean Cabot explore les côtes de Terres-Neuve.
Au service de l'Angleterre, le navigateur vénitien Jean Cabot (Giovanni Caboto), parti de Bristol le 2 mai, explore avec son unique navire, le Matthews, les côtes de l'Amérique du Nord et aborde Terre-Neuve ou l'île du Cap-Breton (Canada) dont il revendique la possession pour l’Angleterre. Il n'effectuera qu'un seul débarquement et ne verra aucun habitant. Aujourd'hui encore, la localisation du lieu de débarquement de Jean Cabot en Amérique du Nord fait l'objet de débats chez les historiens.


Une représentation du XIXe siècle du débarquement de Jean Cabot.

Il longe les côtes du Labrador et de la Nouvelle-Angleterre, qu’il prend pour l’extrémité nord-est de l’Asie. Devant le roi Henri VII, Jean Cabot affirme un peu vite qu'il a atteint la Chine ou le Japon. Il obtient de faire un second voyage pour confirmer ses dires. Mais celui-ci ne donnera aucun résultat.


Itinéraire suivi par Jean Cabot en 1497 et en 1498.
Parti pour trouver une nouvelle route des épices, Jean Cabot a découvert une nouvelle richesse : de gigantesques bancs de morue au large de Terre-Neuve. Il note leur présence dans son compte-rendu de voyage. Ces zones étaient sans doute fréquentées avant lui par des pêcheurs (basques et bretons) mais ils tenaient leur zone de pêche secrètes. Cabot révèle au grand jour les zones de pêche. Aussitôt (à partir de 1502), d'Angleterre, de Normandie, de Bretagne, du pays basque et du Portugal, les pêcheurs se précipitent vers ces richesses. La morue va bouleverser l'économie (et la gastronomie) de leurs pays.
Les pêcheurs établissent rapidement de petites bases dans leur zone d'activité, notamment sur une côte qu'ils appellent la «terre de Lavrador». Les pêcheurs établissent rapidement de petites bases dans leur zone d'activité, notamment sur une côte qu'ils appellent la «terre de Lavrador», du nom d’un explorateur portugais qui a cartographié la région et lui a sans doute donné son nom, João Fernandes Llavrador (1500). Vers 1530, 50 navires de pêche européens viennent chaque année pêcher la morue, amenant une population saisonnière de 1 250 personnes.


Carte des grand bancs près de Terre-NeuveLes Grands Bancs sont un ensemble de plateaux sous-marins au sud-est de Terre-Neuve, au bord du plateau continental nord-américain. Leur superficie totale est de 282 500 km². Ils sont peu profonds (25 à 100 mètres, 200 mètres au maximum), et le courant du Labrador s'y mélange avec le Gulf Stream. Ces conditions créent la plus importante zone halieutique du monde caractérisée par l'abondance de la morue.

La région des bancs est située au large des côtes orientales du Canada, aux abords de l'île canadienne de Terre Neuve et des îles françaises de Saint Pierre et Miquelon, dans une zone de l'Atlantique nord où la mer est l'une des plus difficile du monde. Longue houle ou mer hachée, brume très fréquente, glace dérivante, icebergs, froid intense, pluie ou neige fréquente sont le quoditien de cette zone. La limite sud de dérive des icebergs est bien en dessous du Grand Banc.Le Titanic a heurté son iceberg à 100 miles environ au sud du Grand Banc.C'est une zone de hauts-fonds et sur cette zone des milliards de morues rencontrent des centaines de pêcheurs venus d'Europe.


Bancs de morues (ou cabillauds)

Pendant des siècles, les Européens ne connaitront de la morue que sa forme triangulaire fortement salée. Seules les populations proches des ports de pêche connaitront la morue fraîche (Gadus morhua) appelée cabillaud (du portugais cabalio).La morue fraîche voyage mal et ce n'est que depuis l'invention du réfrigérateur puis du congélateur que les populations de l'intérieur pourront s'apercevoir que le poisson est rond et de forme allongée (comme le merlan, le merlu, le colin), qu'il peut peser de 2 à 4 kgs quand il est commercialisé mais peut atteindre 50 kgs (exceptionnel). Des marins citent des pêches de morue de 100 kgs et de 2 mètres (en dehors des fonds généralement exploités). L'exploitation intensive de la morue (ou cabillaud) durera jusqu'au XXe siècle. Cette "surpêche" obligera le principal pays riverain, le Canada, a mettre en place des quotas drastiques pour préserver la ressource.

1498 : Mai : Jean Cabot quitte Bristol à la tête d'une seconde expédition dans le but d’atteindre le Japon par le nord-ouest. L’expédition disparaît.



Sources: le très intéressant et très documenté site : Histoire du Nouveau Monde.
Cliquez sur ce lien.

Autre source:
Newfoundland and Labrador heritage.
Dictionnaire biographique du Canada en ligne.