mercredi 15 décembre 2010

Les principes et les symboles de la République



Document 1: un symbole de la République
(Marianne d'aujourd'hui - Assemblée Nationale).


Document 2 : articles 1,2 et 3 de la Constitution de 1958.


























Document 3 : une carte d’électeur























Questions.

Document 1 et 2 :

1. Quels sont les deux symboles de la République utilisés dans l’affiche (document 1) ? Lequel de ces deux symboles n’est pas dans la Constitution (document 2)?

2. Quel article de la Constitution l’affiche illustre-t-elle ?

Document 2 et 3 :
3. Quels sont les symboles de la République figurant sur cette carte d’électeur ? Relevez deux éléments montrant qu’il s’agit d’un document officiel.
4. Relevez dans les articles 1, 2 et 3 de la Constitution, les expressions qui rappellent que le citoyen est aussi un électeur.

Paragraphe argumentéA l’aide des documents et de vos connaissances personnelles vous rédigerez un paragraphe d’une quinzaine de lignes rappelant quels sont les symboles et les valeurs de la République et leurs rôles en France dans la vie des citoyens ?

Correction des questions.

Document 1 et 2 :
1.
Les deux symboles de la République présents dans l’affiche sont Marianne et les couleurs tricolores. Marianne n'est pas présente dans la Constitution.

2. L’article de la Constitution qu’illustre cet affiche est l’article 1 : plus précisément : « elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »

Document 2 et 3 :
3.
Les symboles de la République figurant sur cette carte d’électeur sont Marianne, le drapeau tricolore et la devise républicaine (Liberté, Egalité, Fraternité). Les deux éléments montrant qu’il s’agit d’un document officiel sont les mentions République Française et Ministère de l’Intérieur.

4. Les expressions rappelant que le citoyen est aussi un électeur sont « Son principe est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », et « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.»



Histoire des Arts - 1 - Les Impressionnistes

Naissance de l'impressionnisme

Claude Monet, Impression Soleil Levant, 1872, Paris, Musée Marmottan.
Le terme d'impressionnisme est employé pour la première fois par Louis Leroy, critique du journal Charivari, dans son commentaire de l'exposition de 1874, où figure le tableau de Monet Impression, soleil levant. La dérision que Leroy attachait au terme impressionniste incitera Monet et ses amis à le reprendre orgueilleusement pour baptiser leur exposition de 1877 et leur revue l'Impressionniste, journal d'art publié à cette occasion
.

Des impressionnistes à l'art contemporain

L’histoire de l’art entre la fin du XIXe siècle et la fin du XXe siècle se caractérise par une rupture progressive avec l’idéal esthétique défini à la Renaissance. C’est la représentation de la forme qui est l’objet du débat Les artistes s’éloignent de la simple imitation extérieure des individus, des lieux et des objets lui préférant la sensation révélée par l’œuvre d’art .


L’impressionnisme

L’impressionnisme est le premier mouvement qui rompt brutalement avec la tradition et s’engage vers des voies amorcées au début du XIXe siècle par les peintres paysagistes anglais Constable et Turner, les Romantiques (Delacroix) et les peintres paysagistes de l’école de Barbizon (surtout Corot).

William Turner, Pluie, vapeur et vitesse - The Great Western Railway (1844)
Joseph Mallord William Turner (1774-1851) est un précurseur romantique du mouvement impressionniste.

L’Impressionnisme est un mouvement regroupant quelques peintres français et qui s’épanouit dans les années 1870. Leur peinture résulte de la longue évolution de la peinture de paysage où la quête de sensation et la perception de la lumière jouent un rôle de plus en plus important au détriment de la simple imitation de la nature. L’apport de la photographie naissante, de la science (travaux de Chevreul sur les contrastes simultanés de couleur) ou l’influence des peintres japonais ont joué aussi un rôle dans la naissance de ce mouvement ((Monet, par exemple, possédait une collection d'estampes dont 3 des 36 vues du Mont Fuji d’Hokusai). Ces peintres, parce qu’ils rejettent les sujets de la peinture académique de leur temps (peinture d’histoire ou religieuse), leur préférant les sujets de la vie quotidienne, sont vivement critiqués et refusés dans les manifestations officielles (les fameux « Salons »). En 1863, en marge du Salon officiel, ils exposent dans le « Salon des Refusés » avec celui qui fait figure de chef de file, Edouard Manet. C’est un immense scandale (« Le Déjeuner sur l’Herbe ») qui lance le mouvement impressionniste. Autour de Manet, on retrouve des peintres comme Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro ou Paul Cézanne. En 1874, un critique se moque du tableau de Claude Monet, Impression Soleil Levant, en le qualifiant d’ « impressionniste. » Monet et ses amis reprennent fièrement l’expression « impressionniste » pour présenter leurs œuvres.

Définir la peinture impressionniste.

Les tableaux impressionnistes se caractérisent par des scènes de plein air, prises sur le vif, dans la vie quotidienne. Les impressionnistes abandonnent la ligne claire du dessin, la reconstitution fidèle et détaillée. Ils leur préfèrent une peinture fluide, évanescente ou floue, centrée autour de la représentation de la lumière, ses reflets et ses ombres colorées (reflets de l’eau dans les tableaux de Sisley, lumière évanescente dans les tableaux de brouillard de Monet ou lumière hivernale chez Caillebotte ou Monet).

Claude Monet, La Pie, 1969, Paris, Musée d'Orsay.

Alfred Sisley, Moret-sur-Loing,La Porte de Bourgogne, 1891, Collection privée.

Claude Monet, Pont de Charing-Cross, la Tamise, 1899-1900, Lyon, Musée des Beaux-Arts
.

Les mélanges de couleur ne se font plus sur la palette mais par juxtaposition des couleurs sur la toile (il faut souvent prendre de la distance pour apprécier les tableaux impressionnistes).

Monet multiplie les tableaux sur un même sujet pour capter les effets de la lumière à des heures différentes.

Claude Monet, Le Parlement de Londres, 1904, Lille, Musée des Beaux-Arts.

Renoir, Monet, Pissarro montrent aussi bien la campagne aux alentours des villes, que des scènes urbaines où se construit la modernité (la série de la gare Saint-Lazare chez Monet, les grands boulevards avec Pissarro ou Gustave Caillebotte) les bals populaires, les cafés, les cours de danse (Degas) ou puisent leur inspiration dans les scènes de leur propre famille (Monet, Renoir).

Claude Monet, Jardin à Sainte-Adresse, 1867, New York, Metropolitan Museum of Art.

Edgar Degas, L'Etoile ou Danseuse sur scène, 1876, Paris, Musée d'Orsay.

Claude Monet, Femme à l'ombrelle (Camille et Jean Monet), 1872, National Gallery of Art, Washington, DC.

Pierre-Auguste Renoir, Le Moulin de la Galette, 1876, Paris, Musée d'Orsay.

Edouard Manet, Argenteuil, 1874, Tournai, Musée des Beaux-Arts.

Claude Monet, Coquelicots en fleur, 1873, Paris, Musée d'Orsay.

Edgar Degas, L'absinthe, 1876, Paris, Musée d'Orsay.


Edgar Degas, Danseuse Bleue, 1890, Paris, Musée d'Orsay.

Claude Monet, Gare Saint-Lazare, 1877, Cambridge (Massachussets), Fogg Art Museum.

Pierre-Auguste Renoir, Le Déjeuner des Canotiers, 1880-1881, Washington, Philipps Collection.

Gustave Caillebotte, Homme au balcon, Boulevard Haussman,, 1880, Collection particulière.

Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie, 1877, Chicago, Art Institute.

Gustave Caillebotte, Vue de toits, effet de neige, 1878, Paris, Musée d'Orsay.

mercredi 8 décembre 2010

Accéder à la citoyenneté française et européenne

Accéder à la citoyenneté française et européenne -
Rama Yade, né en 1976 à Dakar (Sénégal) devenue française à 21 ans, par naturalisation, est devenue depuis deux fois ministres de la République : Secrétaire d'Etat chargé des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme (de 2007 à 2009), puis Secrétaire d'Etat chargé des Sports (2009-2010).



La France est traditionnellement un pays d'immigration. Quelles sont les différents moyens d’acquérir la nationalité française et européenne pour les immigrés et leur famille ?

Les immigrés sont des personnes venus de pays étrangers pour s'établir en France afin d'y vivre souvent définitivement avec leur famille.



La naturalisation
Après quelques années de résidence en France (5 ans), les étrangers peuvent demander leur naturalisation pour devenir citoyens français. Les réfugiés politiques peuvent faire une démarche de naturalisation sans condition de durée de séjour. Les personnes étrangères mariées à un conjoint français peuvent acquérir la nationalité française après un an de mariage.



Le droit du sol
La France a surtout favorisé l’accession à la nationalité française des enfants d'étrangers grâce au droit du sol : la loi de 1998 rend automatique la nationalité française à 18 ans pour toute personne née de parents étrangers sur le sol français et résidant en France depuis 5 ans et même dès l’âge de 13 ans par déclaration à la demande des parents, ou à l'initiative du jeune dès l'âge de 16 ans.



La filiation
Plus rarement, un enfant de parents étrangers devient automatiquement français à la naissance si l’un de ses deux parents étrangers est né lui-même sur le sol français. Cette loi s’étend aussi aux enfants dont les parents algériens sont nés en Algérie avant 1962 (l’Algérie étant alors considéré comme française).


L'acquisition de la nationalité européenne
L'acquisition de la nationalité française permet d'obtenir automatiquement la nationalité européenne créée par ce traité de Maastricht (1992) et les droits qui en découlent.

Aujourd'hui, grâce au droit du sol et à la naturalisation, la législation française et européenne vise à favoriser l'intégration des immigrés et de leur famille dans notre pays.

mardi 7 décembre 2010

Fiche révision - L'Organisation du monde actuel

Fiche-révision - L'organisation du monde actuel

I – La population du monde
1) La répartition de la population du monde.

Population du monde aujourd’hui : environ
6,8 milliards d’habitantsPays les plus peuplés : 1,3 milliard d’habitants en Chine. 1,1 en Inde. 300 millions aux USA.
Une répartition inégale : 90 % des hommes dans l’hémisphère nord. 70 % des hommes se concentrent sur 10% de la surface des continents. 60 % en Asie.
- Les hommes se rapprochent des côtes aujourd’hui : 60 % des hommes vivent à moins de 60 km de la côte.

Les grands foyers de peuplement - les foyers principaux : Asie de l’Est, Asie du Sud, l’Europe.
- des foyers secondaires : Asie du Sud-Est, Nord-Est des Etats-Unis + Grands Lacs, Golfe de Guinée, etc.
2) Une croissance inégale selon les continents.1900 – 2000 : la population de la Terre a été multipliée par 4 (1,5 milliard à 6 milliards).
La croissance se poursuit mais la fécondité ralentit sur tous les continents sous l’effet de la transition démographique.
La transition démographique : période où le régime démographique d’un pays évolue d’un régime démographique traditionnel de forte natalité et de forte mortalité à un régime moderne de faible natalité et de faible mortalité.
Continents avec la + forte croissance démographique : Afrique (sauf au Nord).
II – La croissance des échanges
1) Croissance et crisesDe 1945 à 1973, les « Trente Glorieuses » : forte croissance économique sous l’effet de différents facteurs ((Baby Boom, Plan Marshall, révolutions technologiques, transformations commerciales, développement du crédit, etc.).
A partir de 1973, crises économiques liés aux « chocs pétroliers » + crise des industries : chômage de masse.
2) La mondialisation des échangesLa croissance des échanges est importante depuis 1950. Elle est due à trois facteurs : libre-échange (baisse des droits de douanes) + progrès des transports (maritimes, routiers et aériens) et mondialisation.
La mondialisation définit l’établissement d’un marché mondial unifié par les flux de capitaux, de marchandises, d’information, de travailleurs (immigration) et d’entreprises ou de filiales (Toyota à Valenciennes).
Elle favorise la délocalisation de production et de service des pays riches vers les pays à faible coût de main d’œuvre mais aussi la croissance économique dans les pays émergents.
La Triade (Europe de l’Ouest+ Asie orientale + Amérique du Nord) : pôles principaux du commerce mondial.
3) Conséquence : Une société profondément transformée dans les pays riches et industrialisésElévation du niveau de vie et l’avènement de la société de consommation dans les pays industrialisés.
Mutations sociologiques : baisse démographique, montée de l’espérance de vie et vieillissement de la population.
Entrée massive des femmes dans la vie active (ce qui a favorisé leur émancipation) ; élévation générale du niveau d’éducation ; développement des classes moyennes (les cadres). Exode rural.
4) Dans les pays en voie de développement : du tiers-monde aux pays émergentsLes pays en voie de développement sont longtemps restés à l’écart de la croissance (ce sont alors les pays du tiers-monde)
Mais aujourd’hui certains de ces pays tirent la croissance économique mondiale (ce sont les pays émergents) grâce à la mondialisation : Chine, Inde, Brésil…
III – Les inégalités dans le monde
1) Les inégalités de richesse et de développement : les indicateurs de développement.Notion de Nord et de Sud : traduit les inégalités de développement entre pays riches et pays en voie de développement.Les indicateurs de développement :- Le PIB par habitant (en dollars) : le PIB ou produit intérieur brut mesure l’ensemble des richesses produites par un pays. et le PIB/habitant la richesse produite par habitant
L’indicateur de développement (IDH) mêle le produit intérieur brut (PIB) par habitant (indicateur de richesse), l’espérance de vie à la naissance (indicateur de santé), le taux d’alphabétisation (niveau d’instruction).
- Le taux de mortalité infantile révélateur du niveau d’équipement sanitaire d’un pays.
- le taux d’équipement d’un pays (nombre de médecins par habitants, de connexions internet, etc.) : traduit le niveau de vie.
Ces indicateurs permettent de mesurer les différences entre Etats. Ils ne permettent pas de mesurer les différences régionales ou locales (en Chine, les régions côtières sont plus riches que les régions de l’intérieur).
2) Pays du Nord et pays du Sud
Les pays du Nord
ont un IDH et un PIB/hab. élevé, une croissance démographique et un taux de mortalité infantile très faible, un bon niveau d’équipement. Leurs entreprises multinationales et leurs bourses (Wall Street) dominent l’économie mondiale. Leur population vieillit et leur balance migratoire est positive car ils attirent des immigrés.
Les pays du Sud ont IDH et un PIB/hab. plus faible, une croissance démographique et un taux de mortalité infantile plus important. Leur niveau d’équipement inférieur à celui des pays du Nord. Leur population est jeune et le chômage favorise l’émigration des jeunes vers les pays riches.

3) Les inégalités entre pays du Sud.
On distingue :
- les pays à revenus intermédiaires (ou pays émergents) : pays en voie de développement qui connaissent une forte croissance économique. Leurs atouts : main d’œuvre peu coûteuse et souvent qualifiée (informaticiens en Inde). Une partie de la population s’enrichit mais les inégalités sociales restent très fortes dans ces pays.
- les pays les moins avancés (PMA) : pays les plus pauvres qui connaissent une faible croissance économique et des difficultés (guerres civiles et troubles politiques, pauvreté, sous-alimentation, épidémies). Pour la plupart, ce sont des pays d’Afrique (exemple : Niger) avec une forte croissance démographique et une population très jeune.

IV - La croissance urbaine
:
1) Un homme sur deux dans le monde vit dans une ville :La population urbaine en 1900 : 15%.  Aujourd’hui, 54% de la population mondiale vit dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66% en 2050 », a indiqué le service des populations du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU dans l’édition 2014 du rapport sur les perspectives de l’urbanisation.
La plus grande ville du monde est Tokyo, avec 38 millions d’habitants, et tandis que sa population devrait diminuer à 37 millions d’ici 2030, elle restera en première position.

Les autres villes parmi les cinq les plus peuplées du monde sont Shanghai avec 23 millions d’habitants, Mexico, Bombay et Sao Paolo, chacun avec 21 millions d’habitants, suivie par Osaka avec un peu plus de 20 millions de personnes.
La croissance urbaine actuelle est plus forte dans les pays en voie de développement (PED).
2) L’urbanisation dans les pays du Nord.
Urbanisation : environ 75%
de la population dans les pays industrialisés
L’agglomération : ville + banlieues.Centre-ville : pouvoir de commandement politique, administratif, et économique (sièges sociaux d’entreprises) + centre culturel (lieux de culte, musées, grands édifices publics)
Banlieues et communes périurbaines : étalement urbain le long des axes de communication vers les campagnes.
Développement des agglomérations = naissance de conurbations (plusieurs villes) et mégalopoles (régions urbaines au Japon, dans le Nord-Est des Etats-Unis).
3) Le Sud s’urbanise rapidement.La croissance urbaine des PED : rapide mais anarchique. Croissance qui a deux causes : une croissance naturelle élevée et l’exode rural. La ville attire les ruraux à la recherche d’emplois et de meilleures conditions de vie.
Le centre des villes du Sud comme dans les pays riches comprend centres d’affaires avec tours de bureaux, centre de pouvoir politique, bâtiment administratif = Le Plateau à Abidjan). Quartiers résidentiels pour les plus riches (Cocody à Abidjan)
La périphérie : quartiers d’habitat précaire (bidonvilles) où vivent les populations les plus pauvres.
Ils se caractérisent par l’ absence d’équipements urbains (eau, électricité, transports collectifs, évacuation des déchets). Problèmes d’insalubrité, d’insécurité. Exemple : favelas des villes du Brésil, slums de Dharavi à Bombay.

V – Les migrations
1) Les causes des migrations.Depuis 1945, les migrations sont très importantes, grâce à la révolution des transports. Principales causes des mouvements migratoires : recherche d’un emploi et de meilleures conditions de vie (migrations économiques ou de travail), quitter des pays en guerre ou en crises politiques (réfugiés), les loisirs (tourisme).
Il faut distinguer :
L’émigration, c’est le fait de quitter son pays pour aller s’établir dans un autre, pour une longue période ou définitivement.
L’immigration : entrée dans un pays de personnes étrangères, qui viennent s’y établir généralement pour des raisons économiques (emploi) et une longue période.
2) Migrations de travail:Les migrations de travail sont le résultat des inégalités économiques entre les pays. Elles représentent la majeure partie des migrations internationales..
Ces migrations vont des pays pauvres en forte croissance démographique du Sud vers les pays riches du Nord.
Exemple : Africains vers l'Europe de l’Ouest , Sud-Américains (surtout Mexicains) vers les Etats-Unis .
Mais aujourd’hui les migrations sont aussi Sud/Sud : des pays pauvres vers les pays émergents :
Pakistanais ou Philippins vers les pays  pétroliers du Golfe Persique. Zimbabwéen et Mozambicains vers l'Afrique du Sud.
L’immigration a favorisée durant les périodes de croissance économique par les pays riches (Trente Glorieuses) mais freinée depuis la crise économique des années soixante-dix. Ces politiques restrictives ont favorisé l’immigration clandestine.
3) Les réfugiésUn réfugié est une personne qui fuit son pays en guerre (Afghanistan, Irak) ou par crainte d’être persécutée en raison de sa nationalité, sa religion, ses opinions publiques. Un tiers des migrants sont des réfugiés.
4) Le tourismeLes touristes proviennent des pays riches ou des classes sociales aisées dans les pays émergents.
Principales destinations touristiques : mer, montagne, lieux culturels (villes, sites historiques ou religieux, ainsi que les manifestations qui y sont liés : pèlerinages, festivals, etc.).
Principaux foyers touristiques mondiaux : les pays européens de la Méditerranée (France, Italie, Espagne), les Etats-Unis mais le tourisme se développe dans les pays du Sud de la Méditerranée, les îles des Caraïbes ou les grands pays émergents (Chine).

Fiche - révision - L'URSS de Staline

Fiche - Révision - L’URSS de Staline
I – Des révolutions russes à la dictature de Staline
1) Les révolutions russesEffondrement du régime du tsar pendant la Première Guerre mondiale (février 1917) puis prise du pouvoir par la force par les Bolchéviks de Lénine (octobre 1917).
Début de la guerre civile (1917-1920) qui voit la victoire de l’Armée Rouge créée par Trotski.
Le parti bolchévique devient le parti communiste en 1918.
En 1922, naissance de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques).
2) La prise du pouvoir par Staline1922 : Staline secrétaire général du Parti communiste.
1924 : mort de Lénine. Staline fait exclure Trotski du parti communiste (1927). Trotski est expulsé d'URSS en 1929 et assassiné en 1940.
II – L’établissement d’une dictature totalitaire.
1) La collectivisation de l’économie.
En 1928, Staline ordonne la collectivisation des terres. Les propriétés des paysans sont saisis par l’Etat et transformées en sovkhozes (fermes d’Etat) et kolkhozes (coopératives d’Etat).
Développement de l’industrie lourde (sidérurgie, tracteurs, armement) et des biens d'équipement (barrages) au détriment de l’industrie de consommation.
Production planifiée par le plan quinquennal (5 ans). Les travailleurs sont incités par la propagande d’Etat à produire toujours plus (stackhanovisme du nom de l’ouvrier modèle Stakhanov).
Le bilan de la collectivisation de l’économie.Echec de l’agriculture et famines (1933 en Ukraine surtout)
Répression massive des révoltes de paysans opposés à la collectivisation (les koulaks).
Développement de l’industrie lourde mais les conditions de vie des ouvriers sont durs (interdiction de la grève, limitation de la liberté de circulation).

2) Une dictature policière et totalitaire.
Dictature : régime politique où le pouvoir est concentré entre les mains d’un homme ou d’un parti. En URSS, Staline concentre le pouvoir entre ses mains.
Régime à parti unique : le parti communiste seul parti autorisé.
Absence de liberté (de la presse, d’opinion, religieuse).
Politique répressive fondée sur la terreur: arrestations par la police politique (NKVD à partir de 1934) et procès politiques (Procès de Moscou entre 1936 et 1938) déportation (camps du Goulag) dans les régions désertes (Grand Nord, Sibérie), exécutions massives. Le Parti communiste et l’Armée sont « purgés ».
3) La propagande stalinienneContrôle des médias par l’Etat : littérature, poésie, cinéma, affiches sont au service de l’idéologie de l’Etat.
Culte de la personnalité de Staline (portrait géant, poésie).
Noms de ville donnés à des dirigeants (en 1924 Leningrad –ex-Saint-Petersbourg et Petrograd)
Le régime fait disparaître des photos les visages de Trotski ou des victimes de la répression.
Une société embrigadée dans les organisations du Parti communiste : Pionners (10-14 ans) et Jeunesses communistes (komsomol – 14 à 29 ans), syndicats seulement communistes, association des écrivains, etc.

Conclusion : l'URSS de Staline est bien une dictature totalitaire où l'Etat a tous les pouvoirs sur les individus par la répression et où il encadre entièrement leur vie par la propagande, la censure, l'embrigadement de toutes les catégories de la population.

Fiche-Révision - La Première Guerre mondiale

Fiche-révision - La Première Guerre mondialeI - Les causes :

1) montée du nationalisme (= exaltation du sentiment national).
Revendications territoriales (Alsace- Lorraine).
Nationalités réclamant un Etat (Polonais, Irlandais…)
2) rivalités entre grandes puissances.Rivalités économiques, coloniales.
Les grandes puissances européennes se regroupent en deux systèmes d’alliance :
Triple-Entente : France, Russie, Grande Bretagne.
Triple-Alliance : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie.

3) La poudrière des Balkans.
Le recul de l’Empire ottoman provoque sentiment nationaliste (Serbes) et rivalités entre grandes puissances (Russie/Autriche-Hongrie).
28 juin 1914 : l’archiduc François-Ferdinand, héritier de la couronne d’Autriche-Hongrie (les Habsbourg) est assassiné à Sarajevo, par un Serbe partisan du rattachement de la Bosnie-Herzégovine à la Serbie.
Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie, alliée de l’Allemagne, déclare la guerre à la Serbie, alliée de la Russie.
II – De la guerre de mouvement à la guerre de position.


1) Les déclarations de guerre- 1er août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie.
- 3 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
- 4 août 1914 : le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne (suite à l’invasion de la Belgique par l’Allemagne).
- Autres déclarations de guerre importante :
- octobre 1914 : entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie.
- mai 1915 : entrée en guerre de l’Italie aux côtés de la Triple-Entente.


2) Guerre de mouvement et guerre de tranchées- Septembre 1914 : bataille de la Marne.
Automne 1914-Printemps 1918 : guerre de tranchées (=guerre de position).
- 1916 : bataille de Verdun


3) 1917 : l'année terrible.- Février-octobre 1917 : les révolutions russes.
- Avril 1917 : entrée en guerre des Etats-Unis (Président Wilson)..
-Mai 1917 : bataille du Chemin des Dames : mutineries sur le front français.


4) 1918 : La victoire alliée- Printemps 1918 : reprise de la guerre de mouvement.
- Eté 1918 : début des défaites allemandes
- 9 novembre 1918 : abdication de Guillaume II.
- 11 novembre 1918 : armistice à Rethondes. Défaite allemande.
III – Une guerre totale


1) Mobilisation économiquenouveaux armements : avions, chars, lance-flammes, gaz. L’industrie de guerre produit sous-marins, canons, obus, mitrailleuses etc.
Mobilisation industrielle et économique (emprunts d’Etat qui finance la guerre).


2) Mobilisation des peuplesdes millions d’hommes sont mobilisés pour le front.
Mobilisation de la main d’œuvre à l’arrière : femmes, travailleurs immigrés (Chinois).
Pénuries et rationnement pour les populations de l’arrière.


3) Mobilisation des esprits (= propagande).Contrôle et censure de l’information. : « Bourrage de crânes » (la presse ne divulgue pas les nouvelles défaitistes).
L’école, la chanson, l’affiche, la littérature diffuse les thèmes patriotiques.
La presse libre est plutôt rare (création du Canard Enchaîné en 1916).
IV – Le bilan de la guerre


1) Pertes et destructions9 millions de morts (1,8 millions d’Allemands, 1,4 million de Français). Destructions (nord et est de la France surtout).
Nombreux mutilés. Esprit pacifiste qui se répand (la guerre devient la « der des der »).


2) Conséquences territoriales.Une série de traités imposés par les vainqueurs bouleversent la carte de l’Europe et du Proche-Orient. Disparition des grands empires (Russie, Empire ottoman, austro-hongrois ou allemand). L’Allemagne rendu responsable de la guerre par les Alliés se voit imposer par le traité de Versailles, la perte de son empire colonial, de son armement lourd (navires de guerres, chars) du service militaire, de nombreux territoires (Alsace-Lorraine rendue à la France), L’Allemagne doit payer des réparations. Beaucoup d’Allemands rejettent le « diktat » (= traité de Versailles).
L’Europe est redécoupée selon le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » (mais pas partout). Création de nouveaux Etats bâtis sur les ruines des Empires : Pologne, Finlande, Pays Baltes, Yougoslavie , Tchécoslovaquie.
Création de la Société des Nations (SDN). Mais dans de nombreux pays, les nationalistes rejettent la paix.


3) Un nouvel ordre mondialLes Etats-Unis grand vainqueur et première puissance du monde. L’Europe est terriblement affaiblie.
D’autres pays profitent de l’affaiblissement de l’Europe (Japon). Dans les colonies européennes, les mouvements nationalistes se développent (Inde, Afrique du Nord).

La Première Guerre mondiale, une guerre totale

La Première Guerre Mondiale – une guerre totale

Documents

Document 1 – Soldats français et coloniaux de Madagascar devant un ballon d’observation en Picardie pendant la Première Guerre mondiale




















Document 2 – Déclaration de Georges Clemenceau, ministre de la guerre
Nous nous présentons devant vous dans l’unique pensée d’une guerre intégrale.
Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous…nous leur devons tout, sans aucune réserve.
Notre France accepte de souffrir encore pour la défense du sol des grands ancêtres.
Ces silencieux soldats de l’usine1, ces vieux paysans courbés sur leur terre, ces robustes femmes au labour : voilà nos poilus. Plus tard, songeant à la grande œuvre, ils pourront dire, comme ceux des tranchées, j’en étais. (…)
Nous allons entrer dans la voie des restrictions alimentaires, à la suite de l’Angleterre, de l’Italie, de l’Amérique elle-même. (...) Nous demanderons à chaque citoyen de prendre toute sa part de la défense commune, de donner plus et de consentir à recevoir moins. (…)
Quelque chose de notre épargne nous est aussi demandée. (…) Nous en attendons la consécration par le succès complet de notre emprunt de guerre.
1 Soldats de l’usine : ouvriers

Extrait de la déclaration de Georges Clemenceau, président du Conseil, ministre de la guerre, à la Chambre des députés, le 20 novembre 1917.

Document 3 – Mobilisation des ressources pour l’industrie de guerre

Affiche allemand de 1914
: « Il y a suffisamment d’aluminium, de cuivre, de nickel et de zinc dans le pays. Donnez. L’armée en a besoin ! »
Source : Larousse de la Grande Guerre, Larousse 2007.


















Questions

Document 1
1.
D’après la photographie n°1, à quels soldats et à quel moyen matériel l’armée française recourt-elle ?
Document 2
2.
Quelles sont les trois catégories de populations qui doivent participer à l’effort de guerre ?
Document 2 et 3
3.
Quels efforts supplémentaires les États demandent-t-ils à leur population ?

Paragraphe argumenté
À partir des informations tirées des documents et de vos connaissances personnelles, rédigez un paragraphe argumenté d’une vingtaine de lignes montrant que la Première Guerre mondiale est une guerre totale.

Correction

1.
L’armée française fait appel aux soldats des colonies. Elle a recours aux ballons d’observation qui témoignent de l’utilisation des moyens aériens dans cette guerre.
2. Les trois catégories de population qui doivent participer à l’effort de guerre, selon Clémenceau, sont les « soldats de l’usine » (ouvriers), les vieux paysans et les femmes, appartenant aux populations civiles de l’ « arrière ».
3. Clémenceau demande à ses concitoyens d’accepter les restrictions alimentaires et de participer à l’emprunt de guerre. Il s’agit de « donner plus et de consentir à recevoir moins ». Les Etats demandent aussi comme effort supplémentaire à leur population de participer matériellement au conflit en donnant les produits nécessaires pour l’industrie de guerre (les métaux).

Paragraphe argumenté

Plan proposé
Introduction + problématique.
Première partie: mobilisation des soldats et de l'"arrière".
Seconde partie: mobilisation économique, industrielle et financière.
Troisième partie: mobilisation des esprits: propagande.


Correction

La guerre de 1914-1918 est une guerre d'un genre nouveau. Peut-on parler de guerre totale?

Les nations en guerre mobilisent les hommes en âge de combattre (8 millions de Français). La guerre devient mondiale par la mobilisation des soldats des empires coloniaux (ici des soldats Malgaches au service de la France) et par l'entrée en guerre de nations du monde entier comme les Etats-Unis, le Japon ou l’Empire Ottoman. La mobilisation massive des hommes sur le front oblige à mobiliser à l'arrière toute la main-d’œuvre disponible : les femmes, les vieux paysans, les ouvriers travaillent pour la production de guerre dans les usines, mais aussi dans les transports et dans les champs

Les nations mobilisent toutes les ressources économiques et les industries au service de la guerre: "la guerre se gagne d'abord dans les usines" (Renault produit des chars). Des armes nouvelles sont mises au point et utilisées : gaz de combat, avions, tanks, sous-marins. Pour financer ces gigantesques dépenses, les Etats lancent des emprunts auprès de leur population. Des restrictions alimentaires sont imposés aux populations et on réquisitionne les métaux. Il s’agit de « donner plus et de consentir à recevoir moins » (Clémenceau).

La guerre voit le développement de la propagande. Le "bourrage de crâne" vise à maintenir le moral des soldats au « front » et des civils à l’ « arrière ». La presse est censurée. Les écoles, les spectacles (théâtre et cinéma) et les journaux diffusent les valeurs patriotiques. La guerre a donc aussi une indéniable dimension « psychologique ».

La Première Guerre mondiale, par l'ampleur des moyens qu'elle mobilise, est bien une guerre totale.

dimanche 14 novembre 2010

L'accession à la citoyenneté française et européenne.

Une citoyenneté française et européenne

Cérémonie de naturalisation en 2007 dans les Bouches-du-Rhône : vidéo visible en cliquant sur la photo.










1. Étude de documents

Document 1 : Loi du 16 mars 1998 dite loi Guigou

*Article 21-7.
Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à sa majorité si, à cette date, il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans.
• Article 21-11. L'enfant mineur né en France de parents étrangers peut, à partir de l'âge de seize ans, réclamer la nationalité française par déclaration, [...] si, au moment de sa déclaration, il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans.
Dans les mêmes conditions, la nationalité française peut être réclamée, au nom de l'enfant mineur né en France de parents étrangers, à partir de l'âge de treize ans et avec son consentement personnel, la condition de résidence habituelle en France devant alors être remplie à partir de l'âge de huit ans.

Document 2: Former une nation

« Une nation est une âme. Deux choses la constituent. [...] L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu. [...]La nation est l'aboutissement d'un long passé d'efforts, de sacrifices, ` de dévouement. [...] Avoir fait ensemble de grandes choses, vouloir en faire encore : voilà les conditions essentielles pour être un peuple.»
Ernest Renan, Discours et conférences, 1882.

Document 3 : Extraits de l'article 8 du traité de Maastricht, 1992

« Article 8. 1. Il est institué une citoyenneté de l'Union. Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre. 2. Les citoyens de l'Union jouissent des droits et sont soumis à des devoirs prévus dans le présent traité. (...)
Article 8 B. 1. Tout citoyen de l'Union résidant dans un État membre dont il n'est pas ressortissant a le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales dans l'État membre où il réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État.
2. Tout citoyen de l'Union résidant dans un État membre dont il n'est pas ressortissant a le droit de vote et d'éligibilité aux élections du Parlement européen dans l'État membre où il réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État. »

I. QUESTIONS

Document 1
1.
Que permet la loi du 16 mars 1998 ?
2. Selon le document 1, dans quel cas l'obtention de la nationalité française est automatique ?
Document 2
3.
Quels sont les deux éléments qui constituent une nation d'après l'auteur du document 3 ?
4. À quels types de souvenirs l'auteur fait-il allusion ? Donnez-en deux exemples.
Document 3
5.
Comment devient-on membre de l'Union européenne et quels sont les droits du citoyen européen ?

II - PARAGRAPHE ARGUMENTE : expliquez, en une quinzaine de lignes, les différents moyens d'accéder à la nationalité française et européenne pour la population immigrée en France.

Correction

Document 1

1. Que permet la loi du 16 mars 1998 ? La loi dite Guigou (1998) permet à un jeune né en France de parents étrangers d’accéder à la nationalité française. c’est le droit du sol.
2. Selon le document 1, dans quel cas l'obtention de la nationalité française est automatique ?
La nationalité française est donnée automatiquement, à leur majorité, à des personnes nées en France de parents étrangers en vertu du droit du sol.

Document 2
3.
Quels sont les deux éléments qui constituent une nation d'après l'auteur du document 3 ? Une nation est à la fois l’héritage commun d'un riche legs de souvenirs et le "désir de vivre ensemble".
4. À quels types de souvenirs l'auteur fait-il allusion ? Donnez-en deux exemples. L’auteur fait allusion à des souvenirs historiques comme la Révolution Française et des épreuves ayant entraînés des sacrifices de la part des Français comme la Première Guerre mondiale, les combats de la Seconde Guerre mondiale, par exemple dans les forces de la Résistance ou de la France Libre, ainsi que les acquis démocratiques et sociaux des combats politiques républicains (suffrage universel, sécurité sociale, abolition de la peine de mort, etc.).
Document 3
5.
Comment devient-on membre de l'Union européenne et quels sont les droits du citoyen européen ? On devient citoyen de l'Union Européenne quand on est citoyen d'un pays membre de l'Union Européenne. Tout citoyen européen a le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales et européennes dans les pays de l'Union où ils résident.

PARAGRAPHE ARGUMENTE: expliquez, en une quinzaine de lignes, les différents moyens d'accéder à la nationalité française et européenne pour la population immigrée en France.

Plan proposé
- Introduction + problématique
- Première partie: définition d'immigré et conditions de naturalisation des étrangers.
- Seconde partie: les diverses applications du droit du sol pour les enfants d'immigrés étrangers et l'accès à la citoyenneté européenne.
- Conclusion: réponse à la problématique et vers une plus grande intégration de l'immigration.

Correction du paragraphe argumenté

La France est traditionnellement un pays d'immigration. Quelles sont les différents moyens d’acquérir la nationalité française et européenne pour les immigrés et leur famille ?

Les immigrés sont des personnes venus de pays étrangers pour s'établir en France afin d'y vivre souvent définitivement avec leur famille. Après quelques années de résidence en France (5 ans), les étrangers peuvent demander leur naturalisation pour devenir citoyens français. Les réfugiés politiques peuvent faire une démarche de naturalisation sans condition de durée de séjour. Les personnes étrangères mariées à un conjoint français peuvent acquérir la nationalité française après un an de mariage.

La France a surtout favorisé l’accession à la nationalité française des enfants d'étrangers grâce au droit du sol : la loi de 1998 rend automatique la nationalité française à 18 ans pour toute personne née de parents étrangers sur le sol français et résidant en France depuis 5 ans et même dès l’âge de 13 ans par déclaration à la demande des parents, ou à l'initiative du jeune dès l'âge de 16 ans. Plus rarement, un enfant de parents étrangers devient automatiquement français à la naissance si l’un de ses deux parents étrangers est né lui-même sur le sol français. Cette loi s’étend aussi aux enfants dont les parents algériens sont nés en Algérie avant 1962 (l’Algérie étant alors considéré comme française). L'acquisition de la nationalité française permet d'obtenir automatiquement la nationalité européenne créée par ce traité de Maastricht (1992) et les droits qui en découlent.

Aujourd'hui, grâce au droit du sol et à la naturalisation, la législation française et européenne vise à favoriser l'intégration des immigrés et de leur famille dans notre pays.

dimanche 10 octobre 2010

Repères spatiaux, repères chronologiques

Des liens pour apprendre les repères
































Pour apprendre les repères spatiaux, le meilleur site reste celui de l'académie de Caen




(la carte de l'Europe n'est pas actualisée: la République de Yougoslavie est aujourd'hui la Serbie et le Monténégro (difficile de parler du Kosovo, certains Etats comme la Russie ne l'ont pas reconnu)



Pour apprendre les repères chronologiques, le site de l'académie de Rouen




Pour faire le point avant de passer au quiz, on peut apprendre les repères sur le site de M.Orain

Repères chronologiques avec les nouvelles dates

Repères chronologiques - mise à jour (rentrée 2010-2011)

Programme de Sixième

La mort d'Archimède (-287, -212), sur une mosaïque romaine.
















VIIIème millénaire av. J.-C. : Naissance de l'agriculture (Mésopotamie)
IVème millénaire av. J.-C. : Naissance de l'écriture
IIème / Ier (Premier Ministre du au Deuxième) millénaire av. J.-C. : Le Temps de la Bible
Vers 600 av. J.-C.: Fondation de Marseille par les Phocéens - Nouveau
Vème siècle av. J.-C. : Apogée d'Athènes (Périclès, le Parthénon)
IIIème siècle av. J-C. : Archimède - Nouveau
52 av. J.-C. : Victoire de César sur Vercingétorix à Alésia
Ier siècle : débuts du christianisme
IIème siècle: apogée de l'Empire romain
Vème siècle (476): la dislocation de l'Empire romain

Programme de Cinquième

La bataille de Bouvines vue par le peintre Horace Vernet









496: Baptême de Clovis
622: l'hégire (début de l'ère musulmane)
800: Couronnement de Charlemagne
987: Avènement d'Hugues Capet
1214: Bataille de Bouvines - Nouveau
1270: Mort de Saint Louis (Louis IX)
XIII e siècle: Le temps des cathédrales
1453: Chute de Constantinople
Milieu du siècle XVe: Naissance de l'imprimerie en Occident (Bible de Gutenberg)
1492: Prix de Grenade - découverte de l'Amérique
XVI e siècle: Réformes protestantes (Luther, Calvin)
1572: Saint Barthélémy - Nouveau


Programme de Quatrième

Les dragonnades des Cévennes : les dragonnades précédèrent la Révocation de l'Edit de Nantes












1661-1715: Règne personnel de Louis XIV (Versailles).
1685: Révocation de l'Edit de Nantes - Nouveau
Milieu du XVIIIe siècle: l'Encyclopédie
Deuxième Moitié du XVIIIème siècle: machine à vapeur (James Watt) - Début de l'âge industriel
1789: Prix de la Bastille - Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen
1792: proclamation de la République
1804-1815: Premier Empire (Ier Napoléon)
1814-1815: Congrès de Vienne - Nouveau
1815-1848: monarchie Constitutionnelle en France
1848-1852: seconde (suffrage universel - abolition de l'Esclavage) République
1852-1870: Second Empire (Napoléon III).
1870-1940: Troisième République
1885: Pasteur decouvre le vaccin Contre la rage
1898: affaire Dreyfus


Programme de Troisième.
L'ouverture de la Troisième Assemblée des Nations-Unies le 22 septembre 1948 au Palais de Chaillot, à Paris. Cette Assemblée générale de l'ONU s'est achevée le 10 décembre 1948 après avoir ADOPTE la Déclaration universelle des Droits de l'homme














Août 1914, débuts de la Première Guerre Mondiale
1917: révolutions russes
11 novembre 1918: armistice
1929, la collectivisation des Terres en URSS
Janvier 1933: Hitler, chancelier
1935: Lois de Nuremberg
1936-1938: grands procès de Moscou et grande Terreur en URSS (800 000 morts)
1936: lois sociales du Front populaire
Septembre 1939: invasion de la Pologne - début de la Seconde Guerre mondiale.
18 juin 1940: Appel du Général de Gaulle
1944: droit de vote des femmes
1945: Sécurité sociale
Mai 1945: capitulation allemande
Août 1945: Hiroshima
1946 - 1958: IVème République.
1947: plan Marshall, indépendance de l'Inde.
1948: Déclaration universelle des Droits de l'homme - Nouveau
1958: la Ve République
1949: République populaire de Chine
1954-1962: Guerre d'Algérie
1957: Traité de Rome
1958-1969: Les Années de Gaulle
1981-1995: Les Années Mitterrand
1991: Eclatement de l'URSS
1992: Traité de Maastricht
1995-2007: Les années Chirac
1997: Signature du protocole de Kyoto - Nouveau
11 septembre 2001: la destruction du World Trade Center de New York - Nouveau

samedi 9 octobre 2010

Les inégalités de développement à différentes échelles dans le monde.(brevet juin 2010 - Ile-de-France)



























Documents 3 – Au Brésil, une des sociétés les plus inégalitaires du monde

La société brésilienne est l’une des plus inégalitaires au monde, qu’il s’agisse de la répartition des revenus ou de celle du patrimoine. La moitié de la population la plus pauvre reçoit 14,5% du revenu total, alors que les 10% les plus riches bénéficient de 46% du revenu total. Plus de 20% de la population, soit 50 millions d’habitants, vivent avec moins de 2 dollars par jour […].
Ces inégalités sociales se conjuguent à des déséquilibres régionaux eux aussi très importants. La mortalité infantile reste deux fois plus élevés dans les régions du nord-est du pays que dans celles du sud-est. Dans les zones rurales, plus de la moitié de la population a un salaire inférieur au revenu minimum, alors que ce taux est de 25% en zone urbaine.
Manifestation de ces inégalités croissantes, l’urbanisation est galopante au Brésil. Les grandes cités exercent un puissant effet d’attraction. Les travailleurs des zones rurales à la recherche d’un emploi se regroupent dans les bidonvilles (« favelas »). Cette concentration de la pauvreté dans de véritables ghettos urbains a par ailleurs aggravé les phénomènes de criminalité et de violence.

D’après le site du Sénat (www.sénat.fr), Rapport d’information n°189, janvier 2008.

Questions (8 points)

Document 1 (2 points)
1. Dans quelles parties du monde se situent majoritairement les pays dont l’IDH est très élevé ? Sur quel continent l’IDH est-il le plus faible ?

Document 2 (3 points)
2.
A partir des exemples du Brésil et du Mozambique, relevez trois éléments qui montrent les inégalités de développement entre les pays du Sud.

Documents 1, 2 et 3 (3 points)
3.
A partir des documents n°1 et n°2, caractérisez l’IDH du Brésil et relevez dans le document n°3 deux exemples qui montrent que cet IDH cache de grandes inégalités à l’intérieur du pays.

Paragraphe argumenté – 10 points
A partir des informations tirées des documents et de vos connaissances personnelles, rédigez un paragraphe argumenté d’une vingtaine de lignes montrant les inégalités de développement à différentes échelles dans le monde.

Correction


Document 1
1.
Les parties du monde où l’IDH (indicateur de développement humain), est très élevé sont l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest ainsi que le Japon et l’Océanie. C’est en Afrique que l’IDH est le plus faible.

Document 2
2.
Les trois éléments montrant les inégalités entre les pays du Sud sont : l’IDH du Brésil est de 0,8 contre 0,4 au Mozambique, l’espérance de vie est de 72 ans au Brésil contre 43 au Mozambique et la mortalité infantile est quatre fois plus forte au Mozambique qu’au Brésil.
Document 3
3. L’IDH du Brésil est à la limite entre moyen et élevé avec 0,8. Le Brésil connaît de grandes inégalités régionales entre le sud-est riche et le nord-est plus pauvre. Il connaît aussi de profondes inégalités sociales.

Paragraphe argumenté

Plan proposé
Intro+ problématique
Première partie : à l’échelle mondiale, différence Nord/Sud
Seconde partie : inégalités à l’échelle continentale, régionale, ou d’une ville.
Conclusion : réponse à la problématique.

Correction

Le monde connaît de nombreuses inégalités de développement. A quelle échelle peut-on voir ces inégalités ?

A l’échelle du monde, les pays du Nord, riches et industrialisés se distinguent profondément des pays du Sud. Ce sont essentiellement les pays d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Ouest et d’Asie (Japon).Ces pays dominent l’économie mondiale grâce à leurs entreprises multinationales, leur supériorité scientifique et technique, leurs bourses de valeurs et des matières premières produits le plus souvent par les pays du Sud (pétrole, gaz minerais, cacao ou café). Leur population connaît un niveau de vie élevé avec un très bon IDH mais aussi un très fort vieillissement ce qui les différencient des pays du Sud. Les pays en voie de développement du Sud se caractérisent en effet par un revenu par habitant plus faible, une croissance démographique encore élevée, une forte mortalité infantile, une plus faible espérance de vie, une population jeune.

A l’échelle continentale, les pays du Sud connaissent aussi de fortes disparités entre eux : les pays émergents à développement rapide comme le Mexique, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud sont en voie d'industrialisation et connaissent une croissance économique forte. Ils attirent les investisseurs étrangers et leur PIB progresse tandis que leur croissance démographique diminue. On les distingue des Pays les Moins Avancés (PMA) qui sont les plus pauvres et qui cumulent les difficultés. Ce sont essentiellement les pays de l’Afrique intertropicale comme le Mozambique. A l’échelle nationale, de grands pays comme le Brésil connaissent de fortes inégalités régionales, les régions les plus riches étant au sud-est. A l'échelle locale, les zones rurales périclitent alors que les villes continuent de créer des emplois, ce qui favorise l'exode rurale. Cependant, les villes des pays en voie de développement sont sont aussi très touchées par les inégalités comme le montre le contraste entre les riches centres urbains de Sao-Paulo ou Rio de Janeiro et les favelas de leur périphérie livrés à la pauvreté.

Les inégalités de développement sont bien visibles quelle que soit l’échelle choisie, mais elles sont encore plus fortes dans les pays du Sud.

mardi 30 mars 2010

La France sous la Ve République

Chronologie de la Ve République

1958
13 mai : Soulèvement des partisans de l’Algérie française contre Pierre Pfimlin nommé Président du Conseil par le Président de la République, René Coty, le 9 mai. Pfimlin doit être investi par l'Assemblée Nationale le 13 mai. L'immeuble du Gouvernement Général à Alger est pris par les manifestants le même jour. L'armée et la police restent passives. Création d’un Comité de salut public à Alger auquel participe des militaires (Massu qui le préside, Salan) et des gaullistes.

14 mai: Pierre Pfimlin est investi par l'Assemblée Nationale.

15 mai: A Alger, le général Salan crie devant la foule massé devant le Gouvernement Général "Vive de Gaulle". La foule reprend en choeur.

15 mai : De Gaulle se déclare prêt à "assumer les pouvoirs de la République."

21 au 27 mai: des personnalités politiques de premier plan comme Georges Bidault (MRP), Antoine Pinay ((CNIP, parti de droite libérale) ou Guy Mollet (SFIO) se rallient au général de Gaulle.

24 mai: la Corse bascule dans la dissidence avec l'envoi de militaires venus d'Alger. Création de comités de salut public.

28 mai: démission du gouvernement de Pierre Pfimlin.Une grande manifestation antifasciste « pour la défense de la République » est organisée à Paris avec en tête du cortège François Mitterrand, Pierre Mendès France, Jacques Duclos et Édouard Daladier.

29 mai: De Gaulle accepte de devenir Président du Conseil. Dans une conférence de presse, il rassure en déclarant:« Pourquoi voulez-vous qu’à soixante-sept ans, je commence une carrière de dictateur ? »

1er juin : Le Président de la République René Coty fait appel au « au plus illustre des Français ». Investiture de Charles de Gaulle par 329 voix contre 224, comme Président du Conseil par l'Assemblée nationale.

2 juin: le général de Gaulle obtient de l'Assemblée Nationale, les pleins pouvoirs pour 6 mois, avec mission d'élaborer une nouvelle Consitution.

4 juin : Début du premier voyage du général de Gaulle en Algérie. De Gaulle à Alger lance à la foule: "Je vous ai compris!" source de bien des malentendus par la suite.

De Gaulle à Alger. A sa gauche, Jacques Soustelle, gaulliste et partisan invétéré de l'Algérie française.

6 juin: Devant la foule venue l'acclamer à Mostaganem, en Algérie, de Gaulle lance un vibrant: "Vive l'Algérie française" qui lui vaudra, de la part des partisans de l'Algérie française, l'accusation de double jeu.

13 juin: De Gaulle effectue la première allocution télévisée par un homme politique français;

29 juin: la France est éliminé en demi-finale de la Coupe du Monde en Suède par le Brésil, futur vainqueur. Le Brésil l'emporte 5 à 2 (trois buts de Pelé, 1 but de Fontaine et 1 de Piantoni). Just Fontaine est le meilleur buteur de la coupe du monde avec 13 buts (record inégalé à ce jour sur une Coupe du Monde) et Kopa est désigné comme le meilleur joueur de la Coupe du Monde en Suède.

4 septembre : Le jour anniversaire de la proclamation de la République, le général de Gaulle présente aux Français le projet de Constitution soumis au référendum.

Affiches défendant le oui au référendum sur le projet de Constitution de la Ve République.

Affiche pour le OUI au référendum de 1958, réalisée par Lefor et Openo.Le général de Gaulle fait souvent appel au talent de Lefor et Openo pour ses affiches de campagne. Il s'agit d'un nom, composite, formé à partir des noms de Marie-Claire Lefort et de Marie-Francine Oppeneau, deux célèbres graphistes qui produisent ce type d'affiche pour la publicité commerciale aussi bien que pour la publicité politique. Elles ont principalement produit des affiches entre 1955 et 1967. Leurs affiches montre une Marianne qui est une très jeune femme, le visage rond, avec de grands yeux de poupées en amandes, toujours souriantes, semblant confiante dans l'avenir. Cette figure devient une véritable icône de la pub (Danone, EDF, La Loterie Nationale). Cette figure semble d'ailleurs incarner au cinéma et dans les magazines par Brigitte Bardot, que l'on retrouvera dans le film "Babette s'en va en guerre" dont l'affiche sera réalisée par Marie-Claire Lefort et de Marie-Francine Oppeneau.
Affiche du Parti Communiste défendant le NON sur le projet de Constitution de la Ve République

20 août: Tournée du général de Gaulle en Afrique. A Brazzaville, il dévoile le projet de Communauté et la possibilité pour les colonies françaises d'Afrique d'y adhérer ou de s'en retirer, ce qui entraînera leur indépendance, sans le soutien de la France.

19 septembre : Formation du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) présidé par Ferhat Abbas (auteur du Manifeste du Peuple algérien en 1943), et comprenant une quinzaine de ministres (dont 4 emprisonnés en France suite au détournement de leur avion par les forces françaises, le 22 octobre 1956).

24 septembre: Fondation de l'UNR (Union pour la Nouvelle République), parti gaulliste placé sous la présidence de Jacques Soustelle.

28 septembre : La nouvelle Constitution est approuvée par référendum par 82% des suffrages exprimés. Ce référendum permet aussi, dans les territoires d’outre-mer, de se prononcer pour l’entrée dans la Communauté avec le soutien de la France ou l’indépendance. Tous les territoires d'outre-mer ont voté oui, sauf la Guinée qui devient ainsi indépendante le 15 octobre 1958 sous la férule de Sékou Touré et qui se rapprochera du camp socialiste par instinct de survie.

2 octobre: Adoption du Plan de Constantine, sous la direction de Paul Delouvrier, un plan de développement économique de l'Algérie. La guerre puis l'indépendance ne permettront que des réalisations très limitées. C'est dans le domaine de la scolarisation que le Plan de Constantine rencontrera le plus de succès: doublement des effectifs d'élèves musulmans dans l'école primaire et secondaire (entre novembre 1957 et novembre 1960, on passe de 486 000 à 839 000 enfants dans le primaire, de 6300 15 000 jeunes dans le secondaire mais on était loin encore des 72000 jeunes européens dans le même cas pour une population européenne huit fois moindre - Bernard Droz et Evelyne Lever - la guerre d'Algérie, Le Seuil, 1982).

5 octobre 1958: Début officiel de la Ve République.
Octobre-décembre : Plusieurs territoires d'outre-mer choisissent le statut d'État de la Communauté. Il s'agit de Madagascar, du Soudan français, du Sénégal, du Gabon, de la Mauritanie, du Moyen-Congo, du Tchad, de l'Oubangui-Chari, de la Côte-d'Ivoire, du Dahomey, de la Haute-Volta et du Niger. La Côte française des Somalis (future Djibouti), les Comores, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon conservent le statut de territoire d'outre-mer de la République française.

23 octobre : De Gaulle propose la "Paix des Braves" aux dirigeants du FLN.

23 et 30 novembre : Élections législatives. Large victoire de la droite emmenée par l'UNR.

9 décembre : Session inaugurale du premier parlement de la Ve République. Jacques Chaban-Delmas est élu président de l’Assemblée nationale et Gaston Monnerville, président du Sénat.

21 décembre : Élection du Président de la République par un collège élargi (80 000 électeurs environ au lieu de 1 000 parlementaires environ, comme c'était le cas depuis 1875). Le général de Gaulle est élu président de la République.

28 décembre : plan Pinay-Rueff d'assainissement de l'économie (dévaluation et création du nouveau franc).

31 décembre: création du régime d'assurance-chômage des salariés (UNEDIC et ASSEDIC - Association pour l'emploi de l'industrie et du commerce).

1959

1er janvier : Entrée en vigueur du traité de Rome sur le Marché commun (premier abaissement des droits de douane).

6 janvier: Ordonnance du ministre de l'Education Nationale Jean Berthouin, repoussant l'âge de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans.

8 janvier : Charles de Gaulle devient officiellement, à 68 ans, le premier président de la Cinquième République française pour sept années.

9 Janvier 1959 - avril 1962 : Michel Debré est Premier ministre. André Malraux ministre des Affaires culturelles, créé à cette occasion.

9 janvier: Lancement du premier reportage du magazine Cinq Colonnes à la Une sur la RTF.
Produite par Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet (surnommés les « 3 P ») et réalisée par Igor Barrère,l'émission durera jusqu'en mai 1968. Au programme de la première émission : une interview de Brigitte Bardot, les vœux de Jean XXIII aux Français ainsi qu'un sujet sur Yves Montand. On y traite aussi de la confrontation entre trois ouvriers - un Allemand, un Italien et un Français au sujet de l'avenir du Marché commun européen et un reportage sur un poste militaire en Algérie. Le pouvoir ne s'oppose pas à des reportages sur l'Algérie qui expliquent pourtant les difficultés de la guerre, l'amertume des Pieds-Noirs et parlent du FLN.

Opération héliportée en Algérie durant le Plan Challe.

6 février 1959-avril 1961: opération militaire de grande envergure contre les Willayas du FLN.Le plan Challe réduit les forces du FLN, les contraint à la dispersion en petits groupes pour éviter l'anéantissement. Malgré la "victoire militaire" française (26 000 combattants de l'ALN tués, des milliers de prisonniers), le conflit algérien reste dans l'impasse faute de solution politique alors que l'ALN maintient une armée des frontières réfugiées en Tunisie. Si les rêves de victoire de l'ALN ont disparu définitivement avec le plan Challe, les combattants de l'ALN (environ 22000 pour tout le territoire algérien ce qui est très peu) peuvent encore harceler les forces françaises ou pratiquer la terreur par des exécutions d'Européens ou de musulmans hostiles au FLN. Côté français, le recours à la torture par les Disposifs Opérationnelles de Protection (DOP) créé par Salan en 1956, composés d'équipes chargés de recueillir le renseignement, et la pratique du regroupement des populations dans des "camps de regrouement" de sinistre réputation, choque une partie de l'opinion métropolitaine, en creusant un peu plus le fossé entre musulmans et armée française en Algérie.

5 mars 1959: début du Conseil Constitutionnel créé par la Constitution de 1958. Son premier président est Léon Noël (de 1959 à 1965). Les deux anciens présidents de la IVe République, Vincent Auriol et René Coty, y siègent (... ce qui rallie deux personnalités supplémentaires aux institutions de la Ve République).

30 avril : début des travaux de percement du tunnel du Mont-Blanc (ouvert en 1965).

juin: décret d'André Malraux créant l'avance sur recette qui va permettre le financement de nombreux films français.

22 juillet 1959 à mars 1960: Opération "Jumelles" sur la Petite et la Grande Kabylie.

22 juillet: un article du Figaro dénonce les conditions de vie des populations algériennes déplacés dans des camps de regroupement pour priver les combattants de l'ALN du soutien de la population civile musulmane.

16 septembre : annonce de la politique d'autodétermination en Algérie par le général de Gaulle dans une allocution télévisée.

18 septembre 1959: sortie du film "Babette s'en va en guerre" de Christian-Jacques, avec Brigitte Bardot, Jacques Charrier (Bardot l'épouse à la fin de ce tournage glamour), Francis Blanche (dans le rôle de "Papa Schutz", chef de la Gestapo (""Nous afons les moyens de fous faire parler"), et Hannes Messemer (spécialiste des rôles d'officier allemand dans les superproductions de guerre de l'époque). Ce film est la première comédie sur la Seconde Guerre mondiale (Gérard Oury est co-scénariste avec Raoul Lévy et Michel Audiard est dialoguiste) mais il s'inscrit dans ce que l'on a appelé "la vision gaullienne de la Résistance". A partir du retour du général de Gaulle, on voit en effet de nombreux films ayant pour thème la résistance alors qu'ils avaient pratiquement disparu des écrans français depuis 1953. "C’est une résistance intérieure organisée, en liaison avec Londres" et la France Libre.
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L'affiche du film est d'ailleurs réalisée par Marie-Claire Lefort et de Marie-Francine Oppeneau (Lefor et Openo), les graphistes de nombre d'affiches politiques en faveur du général de Gaulle et de la Ve République.

15 octobre : Approbation par l'Assemblée nationale d'une déclaration du Gouvernement sur le principe d'autodétermination en Algérie par 441 voix contre 23.

15-16 octobre 1959: "Vrai-faux" attentat de l'Observatoire contre François Mitterrand. L' "affaire de l'Observatoire" affaiblira durablement François Mitterrand, alors qu'il faisait figure jusque-là, avec Mendès-France, de premier opposant au général de Gaulle.

29 octobre: Première apparition d'Astérix dans la revue Pilote.

2 décembre : Le barrage de Malpasset sur les hauteurs de Fréjus cède et fait 423 morts.

24 décembre: Loi Debré sur les rapports entre l'Etat et l'enseignement privé qui met fin provisoirement (jusqu'en 1984) à la querelle scolaire.
La loi instaure un système de contrats entre l'État et les écoles privées qui le souhaitent. L'État accorde une aide mais en contre-partie les programmes doivent être les mêmes que dans l'enseignement public (le catéchisme devient une option). L'inspection devient obligatoire et les enfants ne partageant pas la même religion que l'établissement ne peuvent être refusés. Les enseignants sont rémunérés par l'État selon les mêmes grilles indiciaires. En revanche, leurs retraites dépendent du régime général et de caisses de retraites complémentaires, ce qui induit une différence tant dans la rémunération nette (taux de cotisations plus fort) que dans les droits à retraite (retraites ordinairement nettement plus faibles. Source : Wikipedia.

1960
1er janvier : Entrée en vigueur du nouveau franc.
Cette réforme monétaire est la partie la plus manifeste pour le public d'un programme ambitieux, préparé par Jacques Rueff, qui prône l'assainissement budgétaire pour mettre fin à l'inflation et promouvoir la rénovation économique et financière du pays. Le nouveau franc ou franc lourd valait alors 100 anciens francs (des générations entières continueront à s'exprimer en anciens francs jusqu'aux premiers temps de l'euro). Avec une valeur externe du franc fixée à 1,8 milligramme d'or fin (soit 180 milligrammes pour un nouveau franc), la France s'associe au retour à la convertibilité des monnaies européennes et peut ainsi participer pleinement au lancement du grand chantier de la construction communautaire européenne. Pour marquer la volonté de retour à la stabilité monétaire, on choisit de frapper le nouveau franc à l'effigie de la Semeuse gravée par Roty en 1887 et apposé sur le franc de la Belle Epoque en 1898. Ce nouveau franc est fabriqué en cupro-nickel (alliage de cuivre et de nickel).
Les anciennes monnaies continuent à circuler pour une valeur égale au centième de leur valeur faciale en attendant d'être progressivement remplacées par de nouveaux modèles.
Source: très intéressant site de l'histoire des monnaies:
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1er janvier: Indépendance du Cameroun.

24 janvier-1er février: Semaine des barricades à Alger. Ces manifestations insucrectionnelles sot organisées par les partisans de l'Algérie française (Européens et musulmans), après la mutation en métropole du général Massu décidée par le Président de la République. Les gendarmes et CRS qui ont reçu l'ordre d'intervenir sont accuillis à coups de feu (on compte 14 morts dans leurs rangs contre 6 insurgés tués). La guerre d'Algérie devient aussi une guerre civile entre Pro-Algérie française et les forces françaises de maintien de l'ordre.

13 février : Explosion de la première bombe atomique française sur le site d'Hamoudia près de Reggane, dans le Sahara algérien.

24 février : Arrestation de responsables du FLN en métropole et de membres du "réseau Jeanson" d'aide au FLN (les "porteurs de valise"). Francis Janson, ancien résistant, professeur de philosophie, avait créé le Réseau Jeanson chargé de transporter des fonds à destination du FLN. En fuite à l'étranger, Francis Jeanson sera jugé par contumace en condamné en octobre 1960 à dix ans de réclusion. Il revient en France à l'occasion de son amnistie, en 1966, et est chargé par André Malraux de construire et préfigurer la Maison de la culture de Chalon-sur-Saône (1967-1971).

3 mars : Début d'une tournée d'inspection du général de Gaulle en Algérie. C'est la "tournée des popotes" où de Gaulle explique aux militaires ses objectifs. Il déclare que la question algérienne ne pourra être réglée qu’après la victoire des armées françaises.

23 mars : Visite en France de Nikita Khrouchtchev.

4 avril: Indépendace du Sénégal.

27 avril: Indépendance du Togo.

16-17 mai : Conférence au sommet à Paris entre les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Union soviétique.

22 juillet: Loi permettant la création des Pars Nationaux. Le 1er parc national français, le parc de la Vanoise, sera créé en 1963.

1er août : Indépendance du Bénin.
3 août : Indépendance du Niger.
5 août : Indépendance du Burkina Faso.
7 août : Indépendance de la Côte d'Ivoire.
11 août : Indépendance du Tchad.
13 août : Indépendance de la République centrafricaine.
17 août : Indépendance du Congo.

5 septembre : Ouverture du procès du réseau Jeanson devant le Tribunal permanent des forces armées de Paris. Francsi Janson sera condamné à dix de réclusion par contumace.

6 septembre : 121 personnes, dont Jean-Paul Sartre, signent un manifeste pour défendre le droit à l’insoumission dans la guerre d'Algérie. Cette déclaration fait scandale. Aucun grand journal ne prend le risque de publier le texte. Entre le 22 et le 29 septembre, plusieurs signataires sont suspendus de leurs fonctions.

22 septembre : Indépendance du Mali.

4 novembre : Dans une allocution télévisée, le général de Gaulle annonce un référendum sur l'autodétermination des populations algériennes.

28 novembre : Indépendance de la Mauritanie

9 au 12 décembre : Voyage de De Gaulle en Algérie donnant lieu à des manifestations hostiles des Français d'Algérie. De violentes émeutes opposent les communautés algériennes. À l’issue du voyage, le bilan officiel est de 127 personnes tuée.

1961

8 janvier : Référendum sur l'autodétermination des populations algériennes: le OUI l'emporte par 75% des suffrages exprimés contre 25% pour le NON (69% de Oui en Algérie). A noter que les électeurs musulmans ont voté en Algérie comme les Européens. Le taux d'abstention est de 26 % en métropole contre 41% en Algérie.

14 janvier : Création de la Politique agricole commune (PAC), et du Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA).

11 février : Création de l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) par les ultra de l'Algérie française (Jacques Susini, Pierre Lagaillarde, Raoul Salan) durant leur exil à Madrid (la fondation de l'OAS s'effectue dans les faits entre décembre 1960 et février 1961).

24 février : Inauguration de l'aérogare d'Orly par le Général De Gaulle.

31 mars: Assassinat de Camille Blanc, maire d'Evian, qui avait accepté que sa ville reçoive des délégués FLN en négociation avec le gouvernement français. Cet assassinat est le début d'une longue série qui engendre une riposte de l'Etat. La guerre d'Algérie se double désormais d'une guerre de l'ombre qui oppose "barbouzes" de l'Etat contre activistes de l'OAS. Cette guerre fera des dizaines de morts. Les attentats de l'OAS se poursuivront jusqu'à la fin de 1963 et l'organisation sera définitivement démantelée en 1965.

11 avril: Dans un discours, le président de Gaulle évoque le futur de l’Algérie en tant qu’État-nation souverain.

22 avril : Tentative de putsch par les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller. De Gaulle décrète l’état d’urgence (art.16). Le "quarteron" de généraux s'effondre en quatre jours mais le général de Gaulle maintient l'article 16 durant ... 6 mois!

20 mai : Ouverture officielle à Évian des pourparlers avec le GPRA. Une trêve unilatérale des combats décidée par la France a lieu durant un mois. Les négociations butent sur le statut des Français d'Algérie et sur le Sahara, où du pétrole a été découvert.

1er octobre : Fin de l'application de l'article 16 de la Constitution.

17 octobre : À la suite d’un couvre-feu imposé aux « Français musulmans » de métropole (5 octobre), décidé en raison des sanglants affrontements qui opposent les activites du FLN à la police française, une manifestation du FLN est brutalement réprimée par la police dirigé par le préfet de police, Maurice Papon : plusieurs dizaines d’Algériens sont tués et jetés dans la Seine par les forces de police. Papon est maintenu à son poste par le général de Gaulle. Le nombre précis des victimes reste à ce jour impossible à évaluer tant les thèses divergent sous l'effet de la politisation du débat historiographique (entre 30 et ... plus de 200 morts). Source : article Wikipedia -
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27 décembre : Loi relative à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer. Cette loi prévoit des aides financières pour favoriser l’installation des rapatriés. Le secrétariat aux Rapatriés avait évalué à 200 000 au maximum le nombre des Français qui pourraient être amenés à quitter leur foyer, leur situation et leurs biens dans les mois à venir. Ils seront trois fois plus durant l’année 1962.

1962

4 janvier-7 février: Vague d'attentats de l'OAS en métropole. Les domiciles de Jean-Paul Sartre, de Hubert Beuve-Mery ou de André Malraux sont visés par les attentats.

19-27 janvier: Voyage inaugural du paquebot France.

8 février : Manifestation contre l’OAS à la Bastille à l’appel des syndicats, du PSU et du PCF, malgré l’interdiction du gouvernement. La répression policière, dirigée par le préfet de police, Maurice, Papon, est violente, notamment au métro Charonne où huit personnes sont tuées,dans une bouche de métro après y avoir été refoulées par la police. Ni Roger Frey, ministre de l'Intérieur, ni Maurice Papon ne sont remis en cause par le général de Gaulle.

Plaque de rue de la place du 8-Février-1962 dans le XIe arrondissement de Paris.

18 mars : Les Accords d'Evian sont ratifiés par le GPRA et l'Etat français. Le président de Gaulle annonce à l'ORTF le cessez-le-feu et la tenue prochaine d'un référendum en métropole concernant l'autodétermination de l'Algérie. Il sera suivi d'un second référendum au collège unique en Algérie.

23 mars: Décret d'amnistie pour les prisonniers algériens.

23 mars-6 avril: Soulèvement de Bab-el-Oued. Le quartier tenu par l'OAS est repris par un assaut des gardes mobiles soutenus par l'aviation de l'aéronavale. Les affrontements font une trentaine de mors (35 selon Benjamin Stora).

26 mars : Une manifestation de Pieds Noirs ayant pour but de forcer le blocus militaire de Bab El-Oued est mitraillée par l'armée française. Les tirailleurs placés sur la route des manifestants ouvrent le feu ; c'est la fusillade de la rue d'Isly (26 mars 1962) qui fera environ 80 morts et 200 blessés côté manifestants.

8 avril 1962 : Référendum sur les accords signés à Évian-les-Bains le 18 mars 1962 accordant l'indépendance de l'Algérie : les Français approuvent l’indépendance de l’Algérie à 90 % pour le OUI contre 9 % pour le NON.

13 avril: Michel Debré adresse ses félicitations dans une lettre datée du 13 avril à Maurice Papon, en rendant « un particulier hommage à [ses] qualités de chef et d’organisateur, ainsi qu’à la façon dont [il a] su exécuter une mission souvent délicate et difficile. »

14 avril : Georges Pompidou, collaborateur du général de Gaulle, succède à Michel Debré en qualité de Premier ministre. D'avril 1962 à juillet 1968, Georges Pompidou exerce la fonction de Premier Ministre.

12 mai : Louis Joxe, ministre des Affaires algériennes, adresse la note suivante au au Haut Commissaire Christian Fouchet « Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés des supplétifs indiquent l'existence de véritables réseaux tissés sur l'Algérie et la Métropole et dont la partie algérienne a souvent pour origine un chef SAS. Je vous envoie au fur et à mesure la documentation que je reçois à ce sujet. Vous voudrez bien faire rechercher tant dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en Métropole en dehors du plan général de rapatriement seront, en principe, renvoyés en Algérie où ils devront rejoindre avant qu'il soit statué sur leur destination définitive le personnel déjà regroupé selon les directives des 7 et 11 avril. Je n'ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d'assurer l'avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles, il conviendra donc d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure; mais ce qu'il faut surtout obtenir, c'est que le gouvernement ne soit plus amené à prendre une telle décision. »
La note qui reflète l'esprit du général de Gaulle et du gouvernement, en dit long sur l'aveuglement ambiant face aux risques courus par les harkis et leur famille et fait montre, pour le moins, d'une ingratitude qui va se révéler tragique à partir de juillet 1962.

3 juillet : La France reconnaît l'indépendance de l'Algérie. L'armée française présente encore sur place à l'ordre de ne pas intervenir comme le prévoit les Accords d'Evian. Selon les autorités françaises, c'est aux nouvelles autorités algériennes de protéger les ressortissants français. A Paris, on ne se demande pas si celle-ci auront les moyens ou la volonté d'agir pour faire respecter les accrrds d'Evian.

5 juillet : Massacres d'Oran et début des massacres contre les harkis
Des exactions et des massacres sont commis par des éléments armés algériens contre des civils européens et des musulmans le 5 juillet à Oran (entre 500 tués, hypothèse base des historiens et 3000 morts selon les associations de rapatriés). Les troupes françaises du général Katz n'interviennent pas au nom du strict respect des Accords d'Evian. Au même moment, les harkis et leurs familles sont victimes de terribles exactions dans toute l'Algérie. Ces combattants pro-français , près de 200 000 toutes unités et services confondus, se sont vu refuser le passage en France). Au total, plusieurs dizaines de milliers sont exécutés après les accords d'Evian (50 000 à 150 000 morts?). En définitive, après les accords d'Évian, entre 30 000 et 50 000 musulmans sont rapatriés en France par la voie officielle, dont 23 721 entre juin 1962 à mai 1963, On évalue entre 25 000 et 40 000 ceux qui gagnent la métropole par leurs propres moyens ( Charles-Robert Ageron, Les supplétifs algériens dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie, Vingtième siècle, Revue d'Histoire, n°48, octobre 1995).

Printemps-été 1962: Exode massif des Rapatriés d'Algérie.
Les rapatriés d’Algérie sont souvent qualifiés de façon péjorative de « pieds noirs ». Ils étaient tous de nationalité française. Les pieds noirs comprenaient les « Européens » d’Algérie et les juifs séfarades ainsi qu’un nombre limité de musulmans. Les juifs avaient été naturalisés français grâce au décret Crémieux en 1870 et les étrangers « européens » (Espagnols, Maltais, Italiens) étaient devenus français avec la loi de 1889 rétablissant le droit du sol. En Algérie, les Européens et les juifs représentaient environ 1 million de personnes (1 025 000 en 1959). Avant 1962, on estime à 150 000 le nombre de «pieds noirs » ayant quitté l’Algérie. L’exode massif des Français d’Algérie commence après les Accords d’Evian, au printemps 1962 et s’amplifie quand il devient évident que le FLN ne respectera pas les clauses signés avec le gouvernement français. Aux attentats de l’OAS (qui causent près de 2000 morts dont 85% de musulmans) durant cette période, répond une campagne d’enlèvements et de meurtres perpétrés par le FLN qui touche de plein fouet les Français d’Algérie. Ce sont 2200 d’entre eux que l’on ne reverra plus. « La valise ou le cercueil », est un slogan agité par l’OAS, non par le FLN dont les éléments modérés ne souhaitent pas le départ des Européens. Mais dans les faits, l’insécurité et les exactions commis contre les « pieds noirs » par les extrémistes du FLN poussent la population d’origine européenne et juive à l’exode. Ce sont 650 000 rapatriés d’Algérie qui gagnent la métropole en 1962 avant l’indépendance. A noter que la France dut faire face durant les années de la décolonisation du Maghreb à l’arrivée de près de 1,5 million de rapatriés en provenance de Tunisie, de Maroc et d'Algérie. L’économie française est alors capable d’absorber le retour des soldats du contingent, l’arrivée des rapatriés ainsi qu’une importante immigration (de 1954 à 1962, le solde annuel de l’immigration était de 185 000 personnes par an et de 1962 à 1968, de 160 000).
La une de Paris-Match n°686 - 2 juin 1962. Une question légitime des rapatriés en 1962 au regard de l'accueil souvent hostile qui leur fut réservé dans la mère-patrie.

Si on fait le bilan de l’émigration des rapatriés d’Algérie, ce sont près de 800 000 Français d’Algérie qui sont venus vivre en France. Il faut y rajouter les juifs d’Algérie, 130 000 soit 95% qui choisissent la France comme terre d’accueil, une petite minorité gagnant Israël (environ 10 000). Certains des Français d’Algérie choisiront d’autres pays : Espagne (50 000), Canada (12000), Argentine (1500).
Après l’indépendance, une partie non-négligeable des Français d’Algérie est restée dans la nouvelle république indépendante, mais leur nombre va rapidement fondre. Alors que l’on comptait près de 200 000 Français d’Algérie en octobre 1962, ils ne sont plus que 50 000 ou 60 000 au 31 juillet 1965. La nationalisation des biens fonciers des Français en 1963 et les incertitudes politiques (coup d’Etat du colonel Boumédiene qui renverse le président Ben Bella le 19 juin 1965) peuvent expliquer de nouveaux départs. « Après 1962, il n’y a plus eu de nouvelles vagues de départs, mais un flux continu vers la France » (Bruno Etienne in Combien sont-ils, Le Monde diplomatique – Mai 2008). Aujourd’hui, ils n’en resteraient qu’entre quelques centaines et quelques milliers.

8 août: un décret organise l'"accueil" des harkis. Les familles de harkis sont logées dans les baraquements de camps militaires, comme le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice l'Ardoise (Gard) ou le camp de Bias (Lot-et-Garonne). Entre 1962 et 1970, quelque 42 500 personnes sont passées par ces camps de transit avant d'être transférées dans d'autres structures censées éviter un déracinement brutal aux familles et les protéger contre d’éventuelles représailles du FLN : on distingue ensuite deux types de camps, les hameaux forestiers, perdus en pleine campagne et les cités urbaines à la périphérie des villes.Les hameaux forestiers, dont le nombre varie de 42 à 75 sont situés dans le midi et hébergent chacun de 20 à 50 familles24. En 1982, il n’y a plus que 23 hameaux de forestage. Les 42 cités urbaines consistent en 2 000 logements Sonacotra près des villes d’Amiens, Bourges, Dreux, Lodève, Louviers, Montpellier…

22 août : Le général de Gaulle échappe, de peu, à un attentat au rond-point du Petit-Clamart, (au sud-ouest de Paris, dans les Hauts-de-Seine), organisé par Basthien-Thiry, proche ou membre de l'OAS. Ce dernier sera fusillé le 11 mars 1963, de Gaulle lui ayant refusé sa grâce. Suite à l'attentat, de Gaulle propose aux Français, dans une allocution télévisée, de désigner eux-mêmes le Président de la République en l'élisant au suffrage universel.

2 octobre : Une motion de censure signée par des députés modérés, M.R.P., radicaux et socialistes est déposée à l’Assemblée nationale à l’encontre du Gouvernement, qui doit répondre devant le Parlement de la décision de référendum

4 octobre : Le Général de Gaulle s'adresse aux Français avant que les députés n'ouvrent le débat sur la censure. Dans une allocution radiotélévisée, le Président de la République en appelle aux Français pour trancher le débat, engageant sa responsabilité devant le peuple, à l’occasion du référendum (ce qui veut dire qu’en cas de défaite, le général de Gaulle démissionne).

5 octobre : L'Assemblée nationale adopte une motion de censure contre le Gouvernement Pompidou.

6 octobre : Conformément à la Constitution, le Premier ministre présente au Président de la République la démission du Gouvernement.

10 octobre : Le général de Gaulle dissout l'Assemblée nationale à la suite de l'adoption de la motion de censure à l'encontre du Gouvernement Pompidou visant, par-delà celui-ci, la volonté du chef de l'État de soumettre au référendum un projet de réforme de la Constitution ayant pour objet l'élection du Président de la République au suffrage universel. Dès l'annonce de la dissolution, les leaders des partis d'opposition (Centre national des Indépendants et Paysans, M.R.P., Parti radical, Parti socialiste S.F.I.O.) constituent ensemble le « Cartel des Non », manifestant ainsi leur intention de rester solidaires, après le référendum, au moment des élections législatives.

18 octobre : De Gaulle annonce qu’il se retirera si sa proposition du 4 septembre est rejetée ou timidement acceptée.

28 octobre : Référendum sur l'élection du président de la République au suffrage universel.
Le 28 octobre, les électeurs se prononcent par 62 % des suffrages exprimés en faveur de la révision constitutionnelle contre 28 % qui ont voté Non, et ce, alors que la majorité des formaions politiques étaient en faveur du NON. Pour de Gaulle, c'est une première victoire confortée par une seconde victoire aux élections législatives.

Affiche pour le OUI au référendum sur l'élection du Président de la République au suffrage universel du 28 octobre 1962.

18 et 25 novembre: Elections législatives. Victoire de l'UNR (31% des suffrages exprimés). Les gaullistes détiennent la majorité absolue avec leurs alliés de l'UDT (Union Démocratique du Travail, formée par des gaullistes de gauche comme Léo Hamon, René Capitant, Louis Vallon) et Républicains Indépenants (qui ont fait scission avec Valéry Giscard d'Estaing du CNIP après la censure du gouvernement Pompidou)
Le parti communiste reste le premier parti de gauche avec 20% des voix loin devant la SFIO (12%).

22 novembre : Dispariton de lRené Coty, dernier Président de la IVe République.

29 novembre : Accord franco-anglais signé pour la création du projet d'avion supersonique Concorde.

7 décembre: Georges Pompidou forme un nouveau gouvernement.

14 décembre : Premier voyage transatlantique du France. Il emmène La Joconde à New York.

1963

14 janvier: Le général de Gaulle rejette la candidature du Royaume-Uni au Marché Commun (fin des négociations avec Harold Mc Millan, Premier Ministre du Royaume-Uni). Il met fin aux négociations à trois avec les Etats-Unis pour étendre les accords de Nassau (livraison de missiles atomiques par les Etats-Unis en échange d'une utilisation de ces armes qu'après accord avec les Etats-Unis. Ce serait la fin de l'indépendance de la force de dissuasion française.

15 janvier: Création de la Cour de Sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception chargée de juger en temps de paix, les crimes et les délits portant atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État, comme l'espionnage et le terrorisme. les membres de l'OAS étaient particulièrement visés par cette mesure.

22 janvier: Signature du traité d'amitié franco-allemand par Charles de Gaulles et Konrad Adenauer, chancelier de la RFA, scellant la réconciliation entre la France et l'Allemagne.

La signature du traité de coopération (ou traité d'amitié) franco-allemand par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle le 22 janvier 1963.

14 février: Création de la DATAR (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) dirigée par Olivier Guichard, son premier délégué. C'est la première fois que la France se dote d'une politique d'Aménagement du Territoire visant notamment à réduire le déséquilibre entre Paris et la province.

1er mars-2 avril: Grande grève des mineurs des Houillères, les mineurs du fer et les ouvriers du gaz de Lacq qui ont un le même statut.

15 juin : Ouverture du premier hypermarché en France à Ste-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne : il s'agit d'un Carrefour.

18 juin: Décret créant la mission interministérielle d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon.
Cette structure s'inscrivait dans la politique très volontariste d'aménagement du territoire dans lequel l'Etat jouait un rôle important. Il s'agissait de développer l'activité touristique sur ce littoral, quelque peu délaissé jusque-là en vue de répondre à plusieurs objectifs: rééquilibrer le développement touristique dans le Midi en transférant une partie de la clientèle touristique de la côte d'Azur en direction du Languedoc-Roussillon, capter une partie des flux touristiques se dirigeant vers l'Espagne, offrir de nouveaux débouchés et de nouveaux emplois en réponse à la crise viticole et à l'afflux de rapatriés d'Afrique du Nord dans le Languedoc-Roussillon. Cette politique volontariste de l'Etat est à l'origine de la création des stations balnéaires de Port-Camargue, la Grande-Motte, Le Cap d'Agde, Gruissan, Port Leucate, Port Barcarès et Saint Cyprien.

La Grande-Motte, station balnéaire créée ex-nihilo dans les années 1960, est célèbre pour ses immeubles en forme de pyramide, oeuvre de l'architecte Jean Balladur (cousin du futur Premier ministre).

22 juin: Nuit "Salut les Copains" place de la Nation, premier concert gratuit organisé en France (par Europe 1 et l'émission Salut les Copains de Daniel Filipacchi). Les organisateurs sont vite débordés par l'afflux de 150 000 jeunes et des incidents éclatent du fait de quelques centaines de "blousons noirs". Cet évènemetn est révélateur du fossé grandissant entre une grande partie de la jeunesse et le pouvoir conservateur.

Johnny Halliday, une des nombreuses stars "yé-yé" (selon l'expression inventée par Edgar Morin) place de la Nation, le 22 juin 1963.

6 juillet : Création du premier Parc National français, le Parc de la Vanoise (Savoie).
Le bouquetin, animal emblématique du Parc National de la Vanoise, en Savoie.

3 août : Mesures Fouchet de réforme de l’enseignement : création des Collèges d'enseignement secondaire (CES), destinés à remplacer les premiers cycles des lycées.

14 décembre: Création du Parc National de Port-Cros (Var).

14 décembre: Inauguration, par le Président de la République, de la Maison de la Radio, conçu par l’architecte Henry Bernard pour accueillir la radio-télévision publique française.

21 décembre 1963: La durée du service militaire est ramenée à 16 mois.
Le service militaire, instituée par la loi Jourdan en 1798 avec la fameuse formule « Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ». Chaque Français devait un service militaire de 5 ans, effectué de 20 à 25 ans. Ce service est tempéré par la pratique du remplacement institué par une loi en 1802. En 1804, une nouvelle loi instaure le tirage au sort. Sous l'Empire, seulement un quart des garçons est appelé sous les drapeaux, les autres étant soit exemptés, soit placés dans la réserve...avec la possibilité pour les soldats enrolés et plus fortunés de pouvoir se faire remplacer. Après l'abolition de la loi Jourdan sous la Restauration (1815), une loi de 1818 dite Gouvion Saint-Cyr, établit un recrutement reposant sur l'engagement et le tirage au sort. Le tirage au sort est toujours atténué par la pratique du remplacement (contre compensation financière) ce qui défavorise les plus pauvres. Après la défaite contre l'Allemagne en 1871, le service militaire est rétablie en 1872 pour une durée de 5 ans. En 1889, la durée du service est rabaissée à trois ans, mais les "dispensés" doivent un service restreint. Pourtant le tirage au sort est toujours maintenu. C'est la loi de 1905 du général André qui établit un véritable service militaire universelle. La loi de 1905 met fin au tirage au sort et impose un service militaire personnel et obligatoire pour tous d’une durée de 2 ans. Toute dispense est exclue. Un sursis est possible dans certains cas. Le 7 août 1913, la durée du service est augmentée de 2 à 3 ans pour faire face aux classes allemandes beaucoup plus nombreuses que les françaises. Après la Première Guerre mondiale, la durée du service est ramenée à 18 mois en 1923, puis 12 mois en 1928. Le Front Populaire en 1936 rétablit un service militaire de 2 ans, la même durée que le service militaire allemand rétablit par Hitler en 1935. Sous l'Occupation, le service militaire disparaît dans les faits au profit d'une armée d'armistice limitée à 100 000 hommes, mais cette "Reichswehr" à la française ne peut résumer à elle seule (heureusement!!!) l'histoire de l'Armée française dont l'histoire s'écrit, dans les rangs de la France Libre et de la Résistance. En 1946, le service militaire est établie d'une durée d'un an, remontée à 18 mois en 1950. En 1956, du fait de la guerre d'Algérie, le gouvernement de Guy Mollet décide de prolonger le service militaire de six à neuf mois par le maintien ou le rappel des appelés. Le maintien sous les drapeaux durant le conflit peut être prolongé jusqu'à 30 mois puis 28 mois.Dès la fin des opérations en Algérie, le service national repasse à 18 mois. En 1965, le service militaire devient « national » et sa durée est réduite à 16 mois (loi Messmer), puis descend à 12 mois en 1970 (loi Debré). En 1992, la durée du service passe à 10 mois. En 1997, l’Etat annonce la suspension de la conscription. Les derniers appelés la conscription est « suspendue », les derniers appelés sont libérés en 2002. Le 1er janvier 2003, le service national est suspendu. L’heure est désormais à la professionnalisation des armées.

1964

27 janvier: La France reconnaît la République Populaire de Chine.

27 juin: Création de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). La RTF (radiodiffusion-télévision-française), créée en 1949 disparaissait. L'ORTF regroupait deux chaînes de télévision (Première et Deuxième chaînes, la troisième n'apparaissant qu'en 1972) ainsi que quatre chaînes de radio (France Inter, France Culture, France Musique et France Inter Paris ou FIP).

10 juillet: Loi programmant la suppression des départements de la Seine (ex-75) et de la Seine-et-Oise (ex-78) au profit de la création des départements des Yvelines (78), de l'Essonne (91), des Hauts-de-Seine (92), de la Seine-Saint-Denis(93), du Val-de-Marne (94) et du Val-d'Oise (95). L'entrée en vigueur de la loi est fixée au 1er janvier 1968.
A noter que les numéros 91 à 94 correspondaient avant 1957 aux quatre départements algériens: Alger (91), Oran (92), Constantine (93) et Territoire du Sud (94) auxquels, en 1955, étaient venus se rajouter Bône (99).

11 juillet : Mort de Maurice Thorez, en mer Noire, alors qu'il rejoignait son lieu de vacances en Crimée. Il aura dirigé le PCF jusqu'à sa mort. Waldeck Rochet secrétaire général du PCF en devient le nouveau dirigeant. Le 18 juillet, le Parti Communiste français organise des funérailles grandioses pour Thorez.

10 août : La naissance de la S.E.A.T.M. (Service d’Étude et d’Aménagement Touristique de la Montagne) consacre le début du « Plan Neige » français qui va permettre la création des stations intégrées dites de « troisième génération ». Ces stations sont conçues à partir d’un point de chute (le parking), supérieur à 1 800 mètres, à proximité duquel se trouvent des immeubles en front de neige avec tout le confort et des services à proximité, généralement dans un site en forme d’amphithéâtre. Elles vont connaître un grand succès avec le boom du ski mais essuyer aussi de nombreuses critiques, comme celle de favoriser labétonnisatin de la montagne, d'être des usines à ski peu respectueuse de l'environnement (Isola 2000, La Plagne, Les Menuires, Val -Thorens, Valmorel).

Val-Thorens, qui rentra en service en 1971, fut créée à la suite du Plan Neige. Double-cliquez sur la photo pour l'agrandir.

23 septembre : Inauguration du nouveau plafond de l'Opéra Garnier peint par Marc Chagall, en présence de George Pompidou, Premier ministre et d'André Malraux, ministre de la Culture.

6-7 novembre: Congrès du Palais des Sports à Paris qui officialise la création de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) après la rupture avec la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens). La CFTC ne conserve que 10 % de ses anciens adhérents. Eugène Descamps devient le premier secrétaire général de la CFDT.

19 décembre : Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, marqué par le discours passionné d'André Malraux.

1965

1er mars : André Courrèges lance la minijupe en France.

6 juillet: La France pratique à Bruxelles la politique de la chaise vide, pour infléchir la construction européenne vers une "Europe des patries, en opposition à une Europe suprationale défendue par les autres membres.

13 juillet : loi modifiant le régime légal du mariage du couple. Désormais les femmes peuvent exercer une profession et gérer leurs biens propres (notamment en ouvrant un compte en banque) sans le consentement de leurs maris.

10 septembre : création autour de François Mitterrand, candidat à l'élection présidentielle depuis le 1er septembre, de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) par la SFIO, le parti radical et les clubs de la Convention des institutions républicaines.

29 octobre: Enlèvement à Paris, devant la brasserie Lip, de Mehdi Ben Barka, chef de l’opposition marocaine au régime du roi Hassan II. Il sera assassiné dans les heures qui suivent et son corps ne sera jamais retrouvé. L'"affaire Ben Barka implique les services marocains et le général Oufkir, des policiers français et des truands dont un ancien gestapiste français. Le SDECE* avait placé visiblement tout ce petit monde sur écoute et était sans doute au courant. Le mystère demeure sur le degré d'information du gouvernement français dans cette affaire.
* SDECE : Service de Documentation extérieur et de contre-espionnage, créé le 28 décembre 1945 à partir des services de Renseignement de la France Libre, issus du BCRA.

En 1965, De Gaulle, convaincu de sa notoriété et de son bilan, utilise un dessin de Lefor et Openo : le symbole d'une manche étoilée évoque le général prenant la main à la toute jeune Ve République.

5 et 19 décembre : Première élection présidentielle au suffrage universel sous la Cinquième République.
La campagne électorale est la première en France à employer des techniques de propagande et d’information modernes.
À la télévision des règles précises font respecter le principe d’égalité entre les candidats. Un peu moins d’un foyer sur deux est alors équipé d'un poste de télévision. Des sondages sont publiés. Jean Lecanuet fait une campagne moderne inspirée de celle de John F. Kennedy en 1960. Le général de Gaulle, en revanche, renonce à utiliser tout le temps d'antenne imparti lors de la campagne du premier tour. La participation électorale est importante : 84,7% des inscrits au premier tour, 84,3% au second.

Affichettes pour la campagne de Jean Lecanuet en 1965. Concurrent surprise du général De Gaulle, Jean Lecanuet fait une campagne "à l'américaine" : il veut mettre à profit les moyens modernes de télédiffusion pour faire connaître.

Jean Lecanuet est le premier candidat à sourire de toutes ses dents(il y gagne le surnom de "dents blanches") sur des affiches qui font penser aux affiches de Kennedy.

Affiche du général de Gaulle en 1965 : c'est le sauveur de la République, l'homme providentiel qui est mis en évidence avec ses mains de femmes et d'enfants qui se tournent, implorantes, vers la figure statufiée du général. La composition avec son grand drapeau claquant au vent est magnifique mais l'affiche renvoie à une forme de propagande messianique qui disparaîtra rapidement par la suite.

Les résultats
Le taux d'abstention est de 15 %.
Il y a ballottage alors que le général de Gaulle, qui n'a quasiment pas fait campagne pensait être élu au second tour. François Mitterrand qui a fait une excellente campagne, peut compter sur toutes les voix de la gauche mais aussi sur celles des adversaires irréductibles de De Gaulle (le candidat d'extrême-droite, Tixier-Vignancourt, appelle à voter Mitterrand).

Affiche de François Mitterrand en 1965. La modernité est incarnée par le pylone électrique au second plan et les cheminées fumantes des usines à l'horizon. Mais la France profonde est évoquée par la terre labourée du paysage. En 1981, toute référence à la modernité aura disparu alors que l'ancrage dans la France rurale sera encore plus affirmé.

Le ballottage, pourtant annoncé par les sondages, constitue une surprise pour le pouvoir. En vue du second tour le général de Gaulle mène une campagne active à la télévision.
Le 19 décembre, le général de Gaulle est largement élu président de la République, avec 55,2 % des suffrages exprimés. Mais François Mitterrand bien que battu, sort avec une stature de candidat présidentiel pour avoir mis en ballotage le général de Gaulle. La gauche redresse la tête et forme, sous l'impulsion de cette candidature, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, regroupant socialistes, radicaux et divers autres mouvements de la gauche non-communiste en décembre 1965.

1966

5 février: Remaniement ministériel. George Pompidou reste Premier ministre mais Michel Debré remplace Valéry Giscard d'Estaing à l'économie. Les Républicains indépendants, le parti de VGE, prennent leur distance avec l'UNR.

6 mars : La France quitte la structure militaire intégrée de l'O.T.A.N. Elle reste cependant dans l'Alliance Atlantique.

La Maison de la Culture d'Amiens à l'époque de son inauguration.

13 mars: André Malraux, ministre de la Culture, inaugure la première Maison de la Culture à Amiens.

2 juillet: première explosion atomique française dans le Pacifique.

1er septembre: Discours de Phnom Penh. Au cours d'un voyage au Cambodge, le général de Gaulle condamne la politique américaine au Vietnam et invite les Etats-Unis à retirer leurs troupes.

19 novembre: inauguration de la Rétrospective Picasso au Grand et au Petit Palais par André Malraux.

1967
16 février: André Malraux inaugure l'Exposition "Toutankhamon et son temps" au Petit Palais.

5 et 12 mars : Élections législatives : Progrès de la gauche aux élections législatives. Victoire serrée de la droite qui conserve, de justesse, la majorité absolue.

Au quartier général de Saint-Germain-en- Laye, le drapeau américain est descendu de son mât pour la dernière fois.
10 mars 1967 :
Départ du haut-commandement de l'OTAN (SHAPE = Supreme Headquarters Allied Powers Europe)de Saint-Germain en Laye après le retrait de la France de l'OTAN.

18 mars: Naufrage du Torrey Canyon et première grande pollution des plages de Bretagne.

29 mars : Lancement à Cherbourg du premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) français : le Redoutable.

6-8 avril: Installation du nouveau gouvernement Pompidou.

12 avril : Lancement du plan Calcul par le gouvernement. Il s'agissait de développer une filière française d'informatique qui reposerait sur un champion national, CII (Compagnie Internationale pour l'Informatique) et sur un effort de formation dans tout l'hexagone. CII fusionnera en 1975 avec Honeywell-Bull. Si le plan Calcul fut plutôt un échec sur le plan industriel, il permit une première prise de conscience da la nécessité de développer l'outil informatique dans le pays.

21 avril: Lancement de la marque Elf, une entreprise d'Etat d'extraction et de distribution d'hydrocarbures, née du regroupement de plusieurs entreprises pétrolières françaises au sein de l'ERAP (entreprise de recherches et d'activités pétrolière) créée en 1965. Pour l'Etat, il s'agit d'assurer à la France son indépendance énergétique en disposant d'une compagnie capable de rivaliser avec les trusts internationaux du pétrole.

26-27 mai: Graves émeutes en Guadeloupe suite à un conflit social. La répression est très dure: officiellement, on compte 7 morts mais le Préfet Bolotte, qui dirigea les forces de l'ordre, reconnaît: "Possibilité autres victimes non déclarées" (Mme Taubira avance le chiffre de 100 morts et Georges Lemoine, secrétaire d'état chargé des DOM-TOM, admettaient en 1985 le chiffre de 87 morts.
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23 juin : André Malraux, ministre des Affaires culturelles, inaugure l'Exposition Chagall au Louvre.

13 juillet: création de l'Agence nationale pour l'emploi.

24 juillet: Charles de Gaulle en visite officielle à Montréal, termine son discours depuis le balcon de l’hôtel de ville par un retentissant: « Vive le Québec libre ! ». Il déclenche ainsi la plus grave crise franco-canadienne de l'histoire des deux pays. La formule choc semble un encouragement en faveur du mouvement indépendantiste au Québec. D'ailleurs, la coïncidence des dates est troublante. Peu après ce discours, des hommes politiques québéquois comme René Lévesque, quitte le Parti libéral et fondent quelques semaines plus tard, le Mouvement Souveraineté-Association qui deviendra le Parti Québecquois un an plus tard (octobre 1968).

13 septembre: Dissolution du MRP. Ses membres iront rejoindre le Centre Démocrate de Jean Lecanuet.

1er octobre : Diffusion du premier programme en couleur à la TV française.

Hossegor, une station balnéaire de la côte landaise qui a bénéficié des aménagements de la MIACA.

20 octobre : création de la Mission interministérielle d'aménagement de la Côte Aquitaine (MIACA).
La Mission devait préparer l'aménagement touristique du littoral mais en préservant l'environnement forestier et dunaire. Dotée de peu de moyens financiers, elle ne présente rien de concret avant l'arrivée au gouvernement de l'élu local Jacques Chaban-Delmas. C'est quand il est Premier ministre que sont entrepris les premiers travaux d'équipement sanitaire, et le premier schéma d'aménagement (1972). Le schéma d'aménagement s'éloigne rapidement du modèle languedocien en privilégiant le développement de stations existantes baptisées unités principales d'amnénagement (UPA) entre lesquelles s'intercalerait 7 secteurs d'équilibre naturel (réserves naturelles). Finalement le manque de moyens donnée à la MIACA, la mauvaise conjoncture des années 1970 limitant les réalisations, la prise de contrôle de l'aménagement par des acteurs régionaux, le repoussoir languedocien (refus de stations "pieds dans l'eau" de type Grande Motte), ont finalement abouti à un "aménagement à visage humain" de cette côte, en évitant à la fois la bétonnisation continue du littoral et le développement anarchique des implantations touristiques.

26 novembre : La messe est dite en français pour la première fois (conséquence du Concile Vatican II (1962-1965). Cette mission agit sur le modèle de ce qui était en cours de réalisation sur le littoral du Languedoc-Roussillon.

28 décembre : Vote de la loi Neuwirth qui autorise la fabrication et l'importation de contraceptifs oraux, et la publicité pour la contraception. Les freinages et les lenteurs de l'administration feront qu'elle ne sera appliquée qu'à partir de 1972.

1968

Janvier: Les Français évacuent la base de Mers El-Kébir (dernière base française en Algérie).

Affiche des Xe Jeux Olympiques d'Hiver de Grenoble en 1968.

6 février: Cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Grenoble . La flamme olympique est portée par Alain Calmat. Jean Claude Killy remporte 3 médailles d'or. Les images sont retransmises pour la première fois en couleur et partout dans le monde.

Claude Chabrol manifestant son soutien à Henri Langlois.

9 février: Le fondateur et délégué général de la Cinémathèque française, Henri Langlois, est démis de ses fonctions par André Malraux, ministre de la Culture. Ce renvoi suscite une énorme émotion dans les milieux du cinéma, français et internationaux. Malraux qui reprochait à Langlois sa gestion (sous la pression du Ministère des Finances) doit faire machine arrière. "L'affaire Langlois" se produit dans un climat d'agitation sociale et de grèves qui a commencé dès janvier.

22 mars: occupation du dernier étage d'un bâtiment administratif de l'Université de Nanterre par une centaines d'étudiants d'extrême-gauche, emmené par Daniel Cohn-Bendit. Il s'agit de faire libérer des étudiants arrêtés la veille à la suite d'incidents survenus au cours d'une manifestation contre la guerre du Vietnam. L'agitation à la faculté de Nanterre n'a cessé de se développer depuis 1967, les étudiants y dénonçant pêle-mêle la non mixité des locaux étudiants, le manque de liberté, etc. Les étudiants créent le mouvement du 22 mars. L'agitation se déplace dans d'autres universités et dans les lycées de Paris.

29 avril : Début de la diffusion de la série animée, Les Shadoks à la télévision française, sur la deuxième chaîne de l'ORTF, à 20h30, en noir et blanc. Ce dessin animé novateur et caustique, créé par Jacques Rouxel avec la voix du comédien Claude Piéplu, sera diffusé jusqu'en 1973.

"Mai 1968". Le déroulement des évènements.
2 mai: Après plusieurs semaines d'agitation, le doyen Pierre Grapin décide de fermer l'université de Nanterre. Pendant ce temps, Georges Pompidou vient de partir en voyage officiel en Iran et en Afghanistan.

3 mai: Un meeting de solidarité avec les étudiants de Nanterre est organisé à la Sorbonne. Le recteur Jean Roche décide de faire appel aux force de l'ordre pour faire évacuer les contestataires. La police arrête quelques étudiants. Les étudiants dressent alors des barricades sur le boulevard Saint-Michel. C'est le début de violentes échauffourées entre étudiants et CRS au Quartier latin.
Le 3 mai, Georges Marchais, secrétaire du parti communiste français, dénonce dans l’Humanité : "ces groupuscules dirigés par l’anarchiste allemand Cohn-Bendit". C'est de cette déclaration qu'est issu le slogan étudiant scandé dans les manifestations: "Nous sommes tous des juifs allemands!"

4 et 5 mai: Les cours sont suspendus à la Sorbonne.
4 manifestants condamnés à 2 mois de prison ferme. Cohn-Bendit déclare que les étudiants vont pratiquer « une politique de démocratie directe », en se rendant dans la rue.

6 mai: 50 000 étudiants dans la rue : Nanterre, la Sorbonne et Censier sont fermées.Violent affrontement au quartier Latin : 600 étudiants et plus de 300 policiers sont blessés. Le mouvement s'étend en province.
Affiche de Mai 1968

7 mai: Marche pacifique : 30 000 étudiants dans les rues de Paris. Ils chantent l'Internationale devant la tombe du soldat inconnu.

8 mai: Marche pacifique : 25 000 étudiants dans les rues de Paris.

10 mai: Journée nommée « La nuit des barricades ». Etudiants et lycéens défilent de Denfert-Rochereau au quartier Latin. Les jeunes occupent le quartier, dépavent les rues, élèvent des barricades que la police tente de dégager. C'est une nuit de violences spectaculaires. On compte des centaines de blessés dans la police et dans les étudiants.
Affiche de Mai 1968.

11 mai : La CGT et la CFDT appellent à la grève générale.

12 mai: De retour de voyage officiel, le Premier ministre, Georges Pompidou, décide de céder aux revendications des étudiants : évacuation des forces de police du quartier Latin, réouverture de la Sorbonne et libération des étudiants arrêtés, poursuite de la rénovation de l’université avec maîtres et étudiants.

13 mai: Grève générale de 24 h décidée par les syndicats ouvriers (CGT, CFDT), largement suivie dans le pays.
Étudiants et ouvriers défilent de la place de la République à Denfert-Rochereau : 170 000 participants selon la police, 800 000 selon les syndicats.
Première manifestation des ouvriers. Les syndicats réclament une augmentation des salaires et une réduction du temps de travail. La crise sociale prend le pas sur la crise étudiante
Nuit agitée au Quartier latin : les étudiants ont pris possession de la Sorbonne.
14 mai. Le général de Gaulle quitte la France pour la Roumanie.
La révolte s’étend en province, dans l’usine Sud-Aviation, à Château-Bougon (près de Nantes) : 2 000 ouvriers enferment leur directeur dans son bureau. Ils exigent une augmentation des salaires.

15 mai: 2 500 étudiants envahissent le théâtre de l’Odéon.
L’usine Renault de Cléon entre à son tour en grève.

16 et 17 mai: Toutes les usines de la régie Renault entrent dans la grève.
Le trafic aérien est pratiquement interrompu.
La distribution de journaux est fortement perturbée.
L'agitation gagne la RATP et la SNCF (2 millions de salariés en grève).
Affiche de mai 1968
Affiche du XXIe festival de Cannes.
18 mai: Le Festival de Cannes est suspendu suite à l'intervention de Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Berri, Louis Malle, en solidarité avec les étudiants et les ouvriers. Louis Malle, membre du jury reçoit d'ailleurs le soutien d'Orson Welles, Monica Vitti et Roman Polansky qui sont aussi membres du jury. Aucun prix ne sera décerné cette année-là.
De Gaulle rentre de Roumanie.

19 mai: Réunion à l'Elysée. En sortant de la réunion, Georges Pompidou déclare que le Président de la République aurait déclaré pour conclure la réunion: « La réforme, oui ; la chienlit, non ».
On compte 2 millions de grévistes.
Affiche de mai 1968.

20 mai: Le mot du président résonne partout : « la chienlit, c’est lui ! ».
La paralysie gagne tout le pays. Jean-Paul Sartre harangue les étudiants à la Sorbonne.
Selon l’IFOP, 53 % des Parisiens reconnaissent la justesse des contestations universitaires.

21 mai: Nombre de grévistes : entre 8 et 10 millions.
Tous les secteurs sont concernés (les grands magasins compris).
Le franc s'effondre.

22 mai: Adoption par le Conseil des ministres du projet de loi d’amnistie pour « tous les actes commis lors des manifestations estudiantines ».
Daniel Cohn-Bendit est interdit de séjour en France pour trouble à l'ordre public.
A l'Assemblée Nationale, l'opposition de gauche dépose une motion de censure mais celle-ci est rejetée.

23 mai: Journée de quiétude et de consultation au gouvernement et chez les étudiants.
Le syndicat de l’enseignement secondaire déclare l’impossibilité d’organiser les épreuves écrites du baccalauréat.

24 mai: Deux cortèges organisés par la CGT défilent dans Paris.
Manifestation étudiante à Lyon, sans heurts.
20 heures : allocution télévisée du général de Gaulle : il propose un référendum pour réformer l'Etat mais il est mal accueilli par l'opinion.
Les étudiants gagnent aussitôt la place de la Bastille où ils sont arrêtés par les forces de l’ordre. Les affrontements se déplacent au Quartier latin où les étudiants dressent des barricades. C'est une nouvelle nuit d'émeutes, on compte des centaines de blessés et d'arrestations.

25 et 26 mai:. Ouverture des négociations au ministère du Travail, rue de Grenelle (jusqu’au lundi matin 7 h 15) : G. Pompidou reçoit le patronat et les syndicats.
27 mai. Les négociations aboutissent à la signature des « accords de Grenelle » qui prévoient l' augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25%, des salaires de 10% et une réduction du temps de travail.
Le protocole de Grenelle est rejeté par les ouvriers de Renault et de Citroën,
Grand meeting au stade Charléty. Pierre Mendès France apparaît comme l'homme de l'alternative politique auw côtés de François Mitterrand.
Premier mort, à Lyon : le commissaire Lacroix est écrasé par un camion lancé par les manifestants.

28 mai: Démission d'Alain Peyrefitte, ministre de l'Éducation nationale. Mitterrand propose un gouvernement Mendès France de transition.
Retour clandestin de Cohn-Bendit.

Affiche de mai 1968.

29 mai: Le général de Gaulle disparaît. Il s'est en fait rendu à Baden-Baden où il a rencontré le général Massu, commandant des forces françaises en Allemagne29 mai. De Gaulle, parti secrètement par hélicoptère à 11 h 30, voit le général Massu (né) à Baden-Baden (Bade-Wurtemberg, Allemagne) et rentre à Colombey-les-Deux-Églises.
Manifestation CGT de la Bastille à Saint-Lazare (300 à 400 000 personnes). La CGT réclame un "gouvernement populaire".

30 mai: Le général de Gaulle est de retour. A 16h31, il parle à la radio: "Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J'ai un mandat du peuple, je le remplirai." Le Président de la République reporte le référendum et dissout l’Assemblée nationale (élections prévues début juin).
Au même moment, ses partisans défilent sur les Champs-Elysées pour le soutenir de Gaulle. C'est une manifestation massive, la plus importante de mai 1968 (800 000 personnes? 1 million?)

31 mai: Les pompes à essence sont réapprovisionnées pour le week-end de la Pentecôte.
La police rouvre les bureaux de poste. Une reprise du travail dans le tertiaire est annoncée.

Les 4, 5 et 6 juin: Reprise progressive du travail.
Ouvriers, cadres et employés reprennent peu à peu le travail. EDF, GDF, la SNCF et la RATP donnent le signal de la reprise. Reprise progressive du travail dans la fonction publique.
Émile Biasani (directeur de la Télévision) et Pierre de Boisdeffre (directeur de la radio) démissionnent.

7 juin: Ouverture des écoles. L'agitation se poursuit dans les lycées.
La police dégage l’usine Renault (à Flins), toujours occupée par les grévistes.
Les étudiants parisiens rejoignent aussitôt cette grande banlieue et sur l’ordre d’Alain Geismar, ils réoccupent les abords de l’usine. Les bagarres reprennent avec violence.
Le soir, le général donne une nouvelle allocution télévisée : il révèle qu’il a eu la tentation de se retirer le 29 mai.

8 et 9 juin: L’organisation du baccalauréat se précise : un oral (et session de septembre ouverte aux recalés).
L’ORTF est toujours en grève : les Français sont privés de programmes coordonnés.

10 juin: Manifestation spontanée au Quartier latin qui se transforme en nouvelle émeute.

11 juin: 500 000 ouvriers sont encore en grève.
La révolte lycéenne ne s’estompe pas (marche silencieuse dans Paris : environ 1000 participants). Le mouvement se propage à Toulouse, Lyon et Saint-Nazaire).
Nouveaux affrontements le soir sur le boulevard Saint-Michel : Bilan : 1 500 interpellations, 400 blessés graves. Les étudiants n’ont plus le soutien de l’opinion.

12 juin: Le gouvernement décide d’interdire les manifestations et de dissoudre divers groupes révolutionnaires : les prochinois, les trotskystes, le Mouvement du 22 mars et le groupe Révolte.
Les derniers bastions grévistes cèdent: réouverture des grands magasins, reprise des discussions dans les Régies automobiles.

14 juin: La police procède à l’évacuation du théâtre de l’Odéon.

16 juin: Evacuation par la police de la Sorbonne.

18 juin: Reprise du travail chez Renault.

23 et 30 juin : Élections législatives
Au second tour des élections législatives on dénombre 22 millions de votants (78% de participation). Raz-de-marée gaulliste. L’UDR et les Républicains indépendants (droite) regroupent 43,6% des voix et le Centre démocratique 10,3%, le PCF 20%, la FGDS 16,5% et le PSU 3,9%.

10 juillet: Georges Pompidou remet la démission de son gouvernement.
Le général de Gaulle désigne Maurice Couve de Murville comme Premier ministre.

18 juillet: Fin de la grève à l'ORTF.

5 août: Inauguration du port de Fos.

12 septembre: Réouverture de la Sorbonne.

5 novembre : François Mitterrand quitte la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS)qu'il dirigeait. La FGDS disparaît sans tambour ni trompette.

12 novembre : Réforme de l'enseignement supérieur: Les universités autonomes remplacent les facultés (création des UER dont la gestion revient à l'ensemble des utilisateurs). Deux nouveaux centres universitaires sont créés : Dauphine (Paris IX)et Vincennes (Paris VIII).

1969
L'avion supersonique Concorde aux couleurs d'Air France.

2 mars : Premier vol du Concorde.


Affiche en faveur du OUI au référendum sur la régionalisation du 27 avril 1969.
27 avril : Référendum sur la régionalisation (création de régions) et la modernisation du Sénat. Le « non » l'emporte à 52,41 %.

28 avril : Un commnuqué offcielle annonce que le général de Gaulle « cessait d’exercer ses fonctions de président de la République » à partir de midi. De Gaulle démissionnant, c'est Alain Poher, président du Sénat, qui devient Président de la République par intérim.

Le général de Gaulle en voyage en Irlande du 10 mai au 19 juin durant la campagne présidentielle française. C'est une page de l'histoire de France qui se tourne définitivement ("Vieil homme, recru d'épreuves, détaché des entreprises, sentir venir le froid éternel..." (Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre, Le Salut,p.337, Livre de Poche, 1959).

16 mai: les Français disposent désormais de quatre semaines de congés payés.

1er juin: premier tour de l'élection présidentielle. Georges Pompidou domine de la tête et des épaules ce premier tour en écrasant la concurrence avec 44% des suffrages exprimés loin devant Alain Poher, son rival de droite (23%). La division de la gauche lui est fatale même si Jacques Duclos réussit un score honorable avec 21%. Gaston Deferre, candidat de la SFIO subit un échec cinglant en ne recueillant que 5% des voix talonné par ... Michel Rocard, candidat du PSU. Gaston Deferre récolte les fruits d'une campagne électorale laborieuse malgré le "ticket" formé avec Pierre Mendès-France.

Les affiches des deux candidats du second tour: la modernité pour Pompidou synonyme du Concorde et la bonhomie pour Poher.
Dans cette autre affiche, Georges Pompidou mise sur la jeunesse. Résolument moderne, et même d'inspiration psychédélique, son affiche rappelle le goût du candidat pour l'art contemporain.

15 juin : deuxième tour de l'élection présidentielle.
Le 15 juin Georges Pompidou est élu président de la République au 2ème tour face à Alain Poher avec 58,21 % des suffrages exprimés.

Le PC, en 1969, réalise une affiche percutante pour moquer les deux candidats (de droite) au second tour, Pompidou et Poher, "blanc bonnet et bonnet blanc" ("la bourgeoisie française ne met jamais ses oeufs dans le même panier" dira avec humour le candidat du PC, Jacques Duclos). Le vote révolutionnaire en 1969, pour le PCF, c'est l'abstention. D'ailleurs la gauche fera le plein de ses voix dans l'abstention (30% soit l'ensemble du % de suffrages exprimés pour la gauche au premier tour, auquel il faut rajouter un très grand nombre de bulletins blancs ou nuls).

21 juin : Jacques Chaban-Delmas, Premier Ministre.

1970
2 janvier:
Création du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC).

4 juin : Loi instituant l'« autorité parentale », partagée également entre le père et la mère, en remplacement de l'autorité paternelle. La loi supprime la notion de « chef de famille » du code civil. L'autorité parentale est un ensemble de droits mais également de devoirs, que les parents ont à l'égard de leurs enfants mineurs.

9 juillet: La durée du service militaire est ramenée à un an.

9 novembre : Mort du Général Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises.

15 novembre: Le journal satirique Hara Kiri publie un numéro intitulé : "Bal tragique à Colombey: un mort". Le titre mêlait ainsi le décès du général de Gaulle à un fait divers tragique survenu 9 jours auparavant, l'incendie du Dancing 5-7 à Saint-Laurent-du-Pont qui avait coûté la vie à 146 personnes (les portes de secours étaient bloquées ce soir-là). Raymond Marcellin, ministre de l'Intérieur, fait immédiatement suspendre la parution du titre. En réaction, l'équipe de Hara-Kiri crée un nouveau journal, Charlie-Hebdo.

1971
5 avril : publication dans le Nouvel Observateur du manifeste des 343 femmes en faveur de l'avortement. Ces 343 femmes du monde de l’art et des lettres revendiquent avoir eu recours à l’avortement. Cette publication a marqué l'histoire de la désobéissance civile en France.

13 juin : Congrès de l'unité des socialistes à Épinay-sur-Seine. Création du Parti socialiste qui remplace la SFIO. François Mitterrand, élu premier secrétaire, prend le contrôle du nouveau Parti socialiste.

28 octobre: Le ministre de la Défense, Michel Debré, décide l'extension du camp militaire du Larzac, projetant de faire passer sa superficie de 3000 à 17000 hectares en absorbant plusieurs dizaines de propriétés agricoles . Michel Debré déclenche alors un mouvement d'opposition qui ne va cesser de prendre de l'ampleur, en s'appuyant à la fois sur les paysans et les milieux d'extrême-gauche. Ce mouvement de désobéissance civil pacifique symbolise dans les années 1970 la résistance des populations et des régions contre les décisions de l'Etat central et contre la raison d'Etat.

1972

Affiche en faveur de l'élargissement de la CEE.
23 avril :
L'élargissement des Communautés européennes à la Grande-Bretagne, à l’Irlande, au Danemark et à la Norvège, est approuvée par référendum. Le peuple norvégien rejettera par référendum cette adhésion.

18 juin : inauguration du monument dédié à Charles de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises. Une croix de Lorraine, en granit de l'Ile de Sein, haute de 44 mètres, est érigée sur "la Montagne", la plus haute colline de Colombey les-deux-églises. C'est en 1934 que le général de Gaulle avait acheté le domaine d'une ancienne brasserie rebaptisée "la Boisserie".

27 juin : Présentation par le parti socialiste, le parti communiste et les radicaux de gauche, d'un « programme commun de gouvernement », alternative à la politique de la majorité. Ce "programme commun" entraîne la présentation d'un candidat unique pour toute la gauche à l'élection présidentielle de 1974, François Mitterrand. C'est le PCF qui en sera le grand perdant. En ne présentant pas de candidat à l'élection présidentielle de 1974, il laisse les mains libres au PS qui devient une alternative crédible et démocratique à la droite au pouvoir.

Affiche de 1972 du Parti socialiste au lendemain du Programme Commun : "Tout est possible" (le slogan sera repris en 2007 par le candidat de la droite à la présidentielle en : "tout devient possible").

1er juillet : Loi Pleven contre le racisme (René Pléven est garde de sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement de Jacques Chaban Delmas). Destinée à combattre le racisme, cette loi crée également l'infraction pénale de discrimination raciale. Elle découle directement de la ratification par la France, en 1971, de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. La loi Pléven est la première loi spécifiquement destinée à combattre le racisme sous ses différentes formes. Ses dispositions ont été intégrées à la loi de 1881 sur la presse et au Code pénal.

5 juillet : Démission du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, remplacé par Pierre Messmer. C'est la fin du projet de "Nouvelle Société" et l'arrivée de Messmer traduit une droitisation du mouvement gaulliste au pouvoir.

5 octobre : Fondation par Jean-Marie Le Pen du Front national (FN), issu de formations d'extrême droite telles qu'Ordre Nouveau, ou Occident.

8 novembre: Procès de Bobigny. Une jeune fille de 16 ans défendue par Gisèle Halimi est relaxée après avoir avorté, suite à un viol, en accord avec sa mère.

13-18 décembre: Georges Marchais devient secrétaire général du Parti Communiste français en remplacement de Waldeck Rochet, démissionnaire pour raison de santé.

31 décembre : création de la Troisième chaîne de télévision de l'ORTF.

1973

4-11 mars: élections législatives. La droite (51%) résiste bien à la poussée de la gauche (45%). L'Union des démocrates pour la République (UDR), ex-Union pour la défense de la République (1968-1971), ex-UNR (Union pour la nouvelle République (1958-1968) représente 1/3 des sièges mais seulement 23% des voix au premier tour. Le PCF reste le premier parti de gauche en % des suffrages exprimés au premier tour (21% contre 18% au PS).

3 avril: Pierre Messmer forme un nouveau gouvernement.

28 juin: La terrible mortalité sur les routes (16000 morts en 1972!) entraîne les premières mesures globales de sécurité routière. Auparavant, seule la vitesse sur les routes et le degré d'alcoolémie au volant avaient fait l'objet de mesures de limitation. Le décret du 28 juin 1973 impose le port de la ceinture de sécurité aux places avant et hors agglomération pour les automobiles (mises en circulation à partir de 1970). La ceinture aux places avant sera imposé partout et pour tous les véhicules entre 1975 et 1979. Le décret du 28 juin 1972 impose le port du casque pour les motards et pour les conducteurs de vélomoteurs hors agglomération (le port du casque aux conducteurs et passagers de vélomoteurs et de cyclomoteurs sera généralisé en 1979 à tous les lieux).

13 septembre: Inauguration de la Tour Montparnasse.

La Tour Montparnasse vue depuis la tour Sud de Notre-Dame de Paris, formant la base d'un triangle dont l'autre pointe serait la Tour Eiffel. Ce triangle correspond au paysage du sud-ouest parisien. Au premier plan, on distingue le Petit-Pont, l'église Saint-Séverin puis, en arrière-plan, l'Eglise Saint-Sulpice. Au delà du Pont Saint-Michel, près de l'axe qui conduit le regard à la Tour Eiffel, on peut distinguer le toit noir du clocher de Saint-Germain-des-Prés puis le dôme doré des Invalides. Source photographique: cliquez-ici.

1974

8 mars: inauguration de l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy.

2 avril : Décès de Georges Pompidou. Alain Poher devient, pour la seconde fois, Président de la République par intérim.
Le décès de Georges Pompidou rend nécessaire une élection présidentielle anticipée.

5 mai: Premier tour de l'élection présidentielle. François Mitterrand qui rassemble les forces de gauche arrive en tête avec 43% des suffrages. VGE est deuxième avec 32% alors que Chaban-Delmas s'est effondré dans la dernière partie de la campagne (15%).
La campagne du second tour a été marquée par une innovation appelée à durer :
un débat radiotélévisé est organisé entre les deux candidats du second tour.

10 mai: Débat télévisé (VGE: "vous n'avez pas le monopole du coeur").

19 mai : Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République au second tour avec 50,81% des suffrages exprimés face à François Mitterrand (49,19%). Il y a 425 000 voix d'écart entre les deux candidats! VGE devient le plus jeune Président de la République de la Ve République (48 ans) mais pas de toutes les Républiques (Louis-Napoléon Bonaparte avait 40 ans lors de son élection en décembre 1848).

Affiche pour la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974. C'est le premier candidat à poser avec un membre de sa famille. VGE est ici en compagnie de sa fille Jacinthe. L'image du père signifie l'autorité. Mais un père moderne qui préfère la veste de tweed clair au costume sombre.

Le gaulliste historique Jacques Chaban-Delmas, en 1974, utilise des instantanés de presse pour asseoir sa dimension internationale. Problème: JFK en 1974, ça paraît déjà loin, cela aurait été plus efficace pour la campagne de 1969.

27 mai 1974 - août 1976 : Jacques Chirac est Premier ministre.

5 juillet : Loi abaissant de 21 à 18 ans l'âge du droit de vote.

5 juillet: Interruption de l'immigration de travail du fait de la crise économique.

16 juillet: Françoise Giroud devient secrétaire d'Etat à la condition féminine.

6 novembre: Décret fixant la limitation généralisée de la vitesse sur les routes à 90km/h, sur les voies express à 2 x 2 voies à 110 km/h, sur les autoroutes à 130 km/h.

5 décembre 1974: Seconde loi Neuwirth. La pilule contraceptive est remboursée par la Sécurité sociale et accessible aux mineures sans autorisation parentale.

22 décembre: Référendum d'indépendance dans les Comores. Les îles des Grandes Comores, d'Anjouan et de Mohéli sont favorables à l'indépendance. Mayotte vote en faveur du maintien dans la République française à 63%.

1975

6 janvier: Remplacement de l'ORTF par 7 sociétés de l'audiovisuel public : Radio-France, INA (Institut National de l'Audiovisuel), SFP (Société Française de Production), TF1 (Télévision Française 1), Antenne 2, FR3 (France-Régions 3), TDF (Télédiffusion de France).

15 janvier : Loi Veil(du nom du ministre de la Santé, Simone Veil) qui dépénalise l'avortement. La France légalisait l'interruption volontaire de la grossesse (IVG) après la Grande Bretagne (Abortion Act de 1967 mais l'IVG reste non légal en Irlande du Nord), les Etats-Unis (Arrêt Roe v. Wade de la Cour Suprême en 1973), le Danemark (1973), la Tunisie (1973) ou la Suède (1974), mais avant l'Italie (1978), les Pays-Bas (1981), l'Espagne (1985), la Belgique (1990)l'Allemagne (depuis 1995, l'IVG n'y est plus condamnée mais pas légalisée) ou le Portugal (2007).

10-12 avril: Visite de Valéry Giscard d’Estaing en Algérie, la première d’un président français depuis l’indépendance.

12 avril: L'Aéroport de Lyon-Satolas (aujourd'hui appelé Saint-Exupéry) est inauguré par Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République Française.

18 juin : Loi instaurant le divorce par « consentement mutuel » (le divorce est légalisé en France depuis 1884 avec la "loi Naquet" mais cette loi avait insitué le "divorce par faute", seule forme de divorce reconnue jusqu'en 1975).

6 juillet : Indépendance des Comores proclamée unilatéralement par les indépendantistes après le référendum d'autodétermination. La France reconnait l'indépendance des Comores mais décide d'organiser un nouveau référendum à Mayotte.

Exemple de site protégé par le Conservatoire du Littoral, la baie du Mont-Saint-Michel.

10 juillet : Création du Conservatoire du Littoral.
Le Conservatoire du littoral est un établissement public. Il a pour origine le survol du littoral en hélicoptère par deux membres de la DATAR, Serge Antoine et Jérôme Monod qui mettent en évidence le bétonnage des côtes françaises en 1965. Le Conservatoire du Littoral mène une politique foncière visant à la protection définitive des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et lacustres français et peut intervenir dans les cantons côtiers en métropole, dans les départements d'outre-mer et depuis peu à Saint-Pierre-et-Miquelon. Il intervient également dans les communes riveraines des estuaires, des deltas et des lacs de plus de 10 kilomètres carré. Il acquiert des terrains fragiles ou menacés, à l'amiable, par préemption, ou exceptionnellement par expropriation. Aujourd'hui (2011), le Conservatoire du littoral a acquis environ 660 km de côtes en France métropolitaine, soit 12 % du total. Son objectif est d'acquérir un tiers du littoral français.

11 juillet : Loi Haby sur l'enseignement secondaire, instituant le « collège unique » (du nom du ministre de l'Éducation nationale René Haby).

31 décembre : Réforme du statut de Paris qui aura désormais un maire.

Fin décembre: La France passe le cap du million de chômeurs.

1976

Janvier: début d'une longue phase climatique de sécheresse (la "sécheresse de 1976") qui s'étale de janvier à août.

7 janvier : Le congrès du Parti communiste français abandonne la notion de dictature du prolétariat.

21 janvier : L'avion supersonique Concorde effectue son premier vol commercial à destination de Rio de Janeiro opéré par Air France.

8 février: Nouveau référendum à Mayotte. Les Mahorais sont encore plus nombreux à voter en faveur du maintien de l'île dans la République (82%).

28 mars: Rétablissement du système de l'heure d'été (il avait été créé en 1916 et c'était maintenu jusqu'à sa suppression en 1946).

8 avril: Peugeot prend le contrôle de Citroën (en rachetant les parts que détenaient Michelin dans Citroën, soit 52%).

29 avril: Décret instituant le regroupement familial, deux ans après la fermeture des frontières.

15 mai au 15 octobre 1976: Exposition Ramsès II au Grand Palais.

Juin: la sécheresse de 1976 connaît un pic et l'inquiétude se généralise dans les campagnes. Roger Gicquel en rend compte dans le journal de TF1 avec ce style si particulier qui était le sien, dans la petite lucarne regardée chaque soir par des millions de Français. Pour voir la vidéo (sur Nouvel Obs.com-Ina), cliquez sur l'image.


25 août : Démission de Jacques Chirac du poste de Premier ministre.

6 août : Raymond Barre nommé Premier ministre. Il est partisan de l'austérité (Barre:"le temps de la facilité est terminé"). Les plans Barre ont pour objectif la fin d'une inflation à deux chiffres.

15 septembre : Création d'un impôt de solidarité contre la sécheresse à la suite de la sécheresse de 1976.

5 décembre: Création du Rassemblement pour la République (RPR) par Jacques Chirac.


1977

Le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou rue Beaubourg à Paris

Centre George Pompidou vu depuis les tours de Notre-Dame de Paris.

31 janvier: Inauguration du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, rue Beaubourg à Paris, communément appelé centre Georges-Pompidou, centre Pompidou ou centre Beaubourg. Il abrite le Musée national d'Art Moderne, des salles de spectacle et de cinéma, la première bibliothèque de lecture publique en Europe, les locaux de l' Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et l'atelier Brancusi.
Décrié, controversé, le Centre fut construit à l'initiative de Georges Pompidou, amateur d'art contemporain, afin de redonner à Paris un rôle important dans ce domaine face à la concurrence internationale (surtout celle de New York). Le projet fit l’objet d’un concours international d’architecture remporté le 19 juillet 1971 par le projet des architectes Renzo Piano et Richard Rogers. La construction du centre Beaubourg dura de 1971 à 1977 malgré les critiques. Ainsi le Premier ministre, Jacques Chirac, dut batailler ferme contre le nouveau président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, qui envisageait d'arrêter le projet. Finalement, le nouveau bâtiment fut inauguré par Valéry Giscard d'Estaing en présence du Premier ministre, Raymond Barre et de Mme Claude Pompidou.

13-20 mars: Elections municipales. Victoire de la gauche qui connaît une très forte poussée et semble désormais être majoritaire dans le pays.

Dès 1976, le Parti socialiste se soucie de donner une image plus présidentiable à François Mitterrand à travers une grande campagne d'affichage. C'est Jacques Séguéla qui invente la formule "Le Socialisme, une idée qui fait son chemin".

25 mars : Jacques Chirac, élu maire de Paris. Il est le premier maire élu depuis la Commune de Paris (1871).
Rappelons que le poste de maire de Paris avait été supprimé par le Directoire en 1795, la municipalité unique s'étant érigé en contre-pouvoir du pouvoir exécutif depuis 1789. Bailly et Pétion de Villeneuve, les deux premiers maires de Paris, connurent une mort violente (le premier guillotiné le 12 novembre 1793 sous la terreur montagnarde, le second, Girondin, se suicida pour échapper à la capture le 18 juin 1794. La loi du 11 octobre 1795 (19 vendémiaire an IV) supprima la municipalité unique et divisa la capitale en 12 arrondissements agissant comme des municipalités indépendantes. Ce système faisait disparaître les 48 sections créées en 1790, chaque arrondissement comprenant 4 des anciennes sections. En 1800, Bonaparte dissout les 12 municipalités d'arrondissement. Il rétablit la commune unique mais confia au Préfet de la Seine nommé par le gouvernement, les pouvoirs du maire. Les 12 arrondissements n'étaient plus que des circonscriptions administratives. Et, précaution ultime, les pouvoirs de police dans la capitale furent confiés à un Préfet de Police.
Après une courte parenthèse où la capitale retrouve un maire élu sous la IIe République, vite refermée par les journées de juin 1848, le système bonapartiste est rétabli. La loi du 16 juin 1859 qui procède au redécoupage de Paris en créant 20 arrondissements au lieu de 12 ne modifie pas la structure. Le chef de l'État désigne toujours pour chaque arrondissement un maire et deux adjoints, choisis parmi les citoyens les plus imposés, nommés pour 3 ans mais révocables. Au début de la IIIe République, on rétablit un maire élu quand le peuple de Paris, sur proposition de Gambetta, désigne maire, par acclamation, Etienne Arago le 4 septembre 1870 à l'Hôtel de Ville. Lors des élections municipales de novembre 1870, c'est Jules Ferry qui devient le nouveau maire élu (15 novembre 1870 au 5 juin 1871). La Commune de Paris met fin à l'existence d'un maire élu, et la IIIe République rétablit les pouvoirs du Préfet de la Seine et du Préfet de Police.
En 1964, la création du département de Paris redonne à Paris un conseil mais c'est un conseil général. La capitale française ne dispose pas encore de maire, seulement d'un président de conseil qui n'est pas doté des attributions normalement dévolues au maire. Ce sont encore les maires d'arrondissements qui exercent l'essentiel de ces fonctions locales (à l'exception des pouvoirs de police), sous la supervision du préfet de la Seine. Ce dernier, qui devient préfet de Paris en 1968, représente l'État et dirige encore effectivement le département ainsi que le préfet de police. C'est la loi du 31 décembre 1975 qui rétablit la fonction de « Maire de Paris ». Cette loi fait de Paris à la fois une commune et un département. Paris possède désormais deux collectivités territoriales distinctes dont les affaires sont gérées par une même assemblée: le Conseil de Paris. Les lois qui se sont succédés depuis (1982 "lois PLM", 1986, 2002) n'ont pas remis en cause cette organisation, mais elles ont eu plutôt tendance à restreindre les pouvoirs du préfet de Police.

27 juin: Indépendance de Djibouti après un référendum d'autodétermination (98% en faveur de l'indépendance dans l'ancien territoire des Afars et des Issas).

10 septembre: Dernière exécution capitale en France dans la prison des Beaumettes à Marseille. Par la suite, plus d'une dizaine de criminels sont condamnés à mort en France mais aucun n'est exécuté : ils bénéficient soit de grâces présidentielles, soit de recours en cassation acceptés.

1978

6 janvier: Entrée en vigueur de la Loi informatique et libertés. Cette loi qui crée la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), veille à protéger le citoyen contre les excès du fichages informatiques dus à la multiplication des fichiers de renseignement dans les institutions (police, gendarmerie, renseignements généraux, entreprises, etc.) en protégeant les données à caractère personnel.
1er février: création de l'Union pour la Démocratie française (UDF), parti présidentiel constitué à partir de plusieurs partis de centre-droit pour soutenir le Président de la République en vue des futures élections législatives et constituer à droite une force destinée à rééquilibrer l'influence du nouveau RPR de Jacques Chirac.

7 février: Une directive interministérielle, classée "confidentielle défense", crée le plan Vigipirate destiné à prévenir les actes terroristes et à préparer la riposte.

12 et 19 mars : Elections législatives: la droite l'emporte de justesse (289 sièges contre 201) et évite la cohabitation. Au sein de la droite, le parti gaulliste (RPR) reste le premier parti de France (31%) devant l'UDF, parti présidentiel (25%) créé peu de temps auparavant. A gauche, pour la première fois dans des élections législatives depuis 1945, le Parti socialiste (23%) devance le Parti communiste (17%) en % des suffrages exprimés. La défaite de la gauche est due aux mauvais reports des voix entre socialistes et communistes au deuxième tour. C'est la conséquence de la rupture du Programme Commun en septembre 1977 (due surtout à la surenchère des communistes inquiet devant les avancées du Parti socialiste aux élections municipales de 1977).

6 octobre : L’ayatollah Khomeiny, opposant au chah d’Iran, trouve refuge en France à Neauphle-le-Château.

6 décembre : Appel de Cochin dans lequel Jacques Chirac dénonce violemment la politique européenne de Valéry Giscard d'Estaing censé incarner le « parti de l'étranger. »

1979

23 janvier : Plan de redressement de la sidérurgie. Agitation en Lorraine : débuts de la crise ouverte de la sidérurgie en Lorraine (symbolisé par les manifestations à Longwy).

23 mars: la manifestation des sidérurgistes à Paris tourne à l'émeute.

7-10 juin : Première élection au suffrage universel par les Européens de leurs représentants au Parlement européen. En France, Simone Veil emmène la liste de l'UDF et remporte un certain succès (27%) alors que Jacques Chirac essuie un cinglant échec (16%). Les forces de droite sont à égalité avec la gauche (23% pour le PS, 20% pour le PC). La droite a 41 sièges contre 40 à la gauche.

26 juin: Le paquebot France est vendu à un armateur norvégien qui le rebaptise Norway.

17 juillet: Simone Veil est élue présidente du Parlement européen. Elle est la première Présidente du Parlement européen élu au suffrage universelle et la première des deux femmes élues à ce poste( la seconde étant aussi française, Nicole Fontaine, entre 1999 et 2002).

4 septembre : Inauguration du Forum des Halles par le maire de Paris, Jacques Chirac.

17 septembre : Le premier restaurant McDonald's de France ouvre ses portes à Strasbourg, Place des Halles.

30 octobre : "Suicide" de Robert Boulin, ministre du Travail et de la Participation. Beaucoup penchent pour la thèse de l'assassinat.

1980

Marguerite Yourcenar lors de l'entretien qu'elle accorda, en 1979, à Bernard Pivot dans sa maison de Petite-Plaisance, dans l’île des Monts-Déserts (Acadia National Park) dans l'Etat du Maine.

6 mars : Marguerite Yourcenar est la première femme élue à l'Académie française.

19 avril : Funérailles de Jean Paul Sartre au cimetière du Montparnasse: elles rassemblent 50 000 personnes dont une grande partie de l'extrême-gauche.

6 juin : Bernard Kouchner crée Médecins du monde.

3 octobre : Attentat antisémite contre la synagogue de la rue Copernic à Paris : 4 morts. Raymond Barre, alors Premier ministre, déclare sur TF1 : « Cet attentat odieux qui voulait frapper les israëlites se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic ». Cette déclaration déclenche une polémique et Raymond Barre, à l'Assemblée Nationale, affirmera assurer, le 8 octobre 1980, à ses « compatriotes juifs », la « sympathie de l'ensemble de la nation ».

22 octobre : Mise en liquidation de Manufrance, qui touche de plein fouet la ville de Saint-Etienne.

26 octobre : L'humoriste Coluche annonce au journal télévisé sa candidature à l’élection présidentielle. En décembre, un sondage ira le créditer jusqu'à 16% des intentions de vote. Mais la dramatisation causée par l'assassinat de son régisseur René Gorlin (qui n'aurait rien à voir avec des motifs politiques) et les pressions exercées par les milieux politiques, auront raison de sa candidature. Coluche annonce le retrait de sa candidature le 16 mars 1981.

Fin de l'année 1980: la France compte environ 1,5 million de chômeurs.

1981

Avril-mai : Élection présidentielle.


"La force tranquille.": L'affiche de Jacques Séguéla qui allait révolutionner la communication politique jusqu'à aujourd'hui.

Les Français étaient disposés à appliquer ce message mais pas comme l'avait prévu cette campagne d'affichage de l'équipe de VGE qui annonçait déjà son "au revoir!" et la chaise vide.

26 avril: Premier tour de l'élection présidentielle. Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête avec 28 % des voix devant François Mitterrand, 25%. Jacques Chirac à la tête du RPR et Georges Marchais à la tête du PCF ne recueille respectivement que 18% et 15% des suffrages. VGE est loin des 34 % du premier tour de 1974 même s'il vire en tête et il est dépendant des bons reports de voix. Inversement, François Mitterrand réussit un score au-delà de ce que lui annonçait les sondages (21-23%).
5 mai 1981: débat télévisé (François Mitterrand s'adressant à VGE: « Vous avez tendance à reprendre le refrain d'il y a sept ans : l'homme du passé. C'est quand même ennuyeux que, dans l'intervalle, vous soyez devenu, vous, l'homme du passif. »

10 mai : François Mitterrand est élu président de la République au 2ème tour avec 51,76 % face à Valéry Giscard d'Estaing.

La fameuse "apparition" du journal télévisé de 20 heures du 10 mai 1981 qui allait plonger les uns dans l'euphorie, les autres dans la consternation.

Jacques Chirac, en 1981, fait appel à une star de la photo, Helmut Newton, pour fixer son portrait aux lunettes. Cette première campagne présidentielle est un revirement. En 1977, Jacques Chirac avait conquis la mairie de Paris en jouant de son charme et de sa jeunesse. On le voyait sur les affiches sans ses lunettes et souriant. Quatre ans plus tard, pour préparer la conquête de l’Elysée, Jacques Chirac opte pour l’austérité du présidentiable. Sur l’affiche ci-dessus, on peut le voir nettement moins souriant, avec ses lunettes de technocrate, assis dans un intérieur bourgeois d’homme d’état. Le slogan, de taille écrasante, renforce le constat de gravité : « Maintenant, il nous faut un homme de parole ».

D'Alain Krivine à Olivier Besancenot en passant par Arlette Laguiller et Jean-Marie Le Pen, chaque campagne présidentielle compte son ou ses candidats "anti-système". En 1981, dans une période difficile pour le Parti communiste, Georges Marchais choisit ce créneau du candidat "anti". Et c'est Valéry Giscard d'Estaing, le président sortant, qui en fait les frais. Derrière, l'ouvrier portant le casque de travail, rappelle les dures mesures de restructuration prise par le gouvernement de droite de Raymond Barre sous la présidence Giscard et que ... poursuivra la gauche sous la présidence de François Mitterrand.

21 mai: Pierre Mauroy, nommé Premier ministre.
Le 21 mai, jour de sa prise de fonctions, François Mitterrand se rend au Panthéon.
Il s’incline devant les tombes de Jean Jaurès, de Jean Moulin et de Victor Schœlcher.
3 juin: Annonce par François Mitterrand de l'abandon de l'extension du camp militaire du Larzac.

14 et 21 juin : Les élections législatives donnent la majorité absolue aux socialistes (la "vague rose"). Au premier tour, le PS remporte 36 % des suffrages et le PCF 16%. L'écart s'est creusé irrémédiablement entre les deux grandes forces de gauche entre 1978 et 1981. Au soir du deuxième tour, le PS dispose de 266 sièges contre... 44 au PCF! A droite, le RPR (20%) repasse devant l'UDF (18%). Au total, la majorité présidentielle de gauche détient 333 sièges contre 158 sièges à l'opposition de droite.

23 juin : Le gouvernement Mauroy comporte quatre ministres communistes, une première depuis les années 1944-1947. Charles Fiterman (Transports), Jack Ralite (Santé), Marcel Rigout (Formation Professionnelle), Anicet le Pors (Fonction Publique) sont les quatre champions du PCF qui resteront en place jusqu'en juillet 1984.

1er juillet: Création des ZEP (zone d'éducation prioritaire), par le ministre de l'Education Nationale, Alain Savary(au nom de la démocratisation de l'enseignement scolaire).

29 juillet : Suppression de la Cour de sûreté de l'État. Créée en 1963 pour juger en temps de paix, les crimes et les délits portant atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État, comme l'espionnage et le terrorisme, sa suppression montre la volonté de la gauche de mettre fin aux juridictions d'exception.

10 août : « Loi Lang » imposant un prix unique sur les livres

11 août : Lancement d'une opération de régularisation des étrangers en situation irrégulière : 132 000 seront concernées d'ici à 1983.

17 septembre : Le Parlement vote l'abolition de la peine de mort. La France met fin à la guillotine utilisée quasi-exclusivement pour les exécutions depuis 1792 par tous les régimes politiques. La France abolit la peine de mort après l'Italie (1947), le Royaume Uni (1973), l'Espagne (1978) pour ne citer que quelques exemples en Europe. Elle fut la dernière nation d'Europe de l'Ouest à pratiquer une exécution (1977) après l'Italie (1947), la Belgique (1950),le Royaume-Uni (1964), l'Espagne (sous Franco, 1975).

La Une de Libération à l'occasion du débat parlementaire sur la peine de mort.

22 septembre : Inauguration du TGV Paris-Lyon par François Mitterrand. Première ligne de train à grande vitesse en France.

30 novembre-1er décembre: François Mitterrand en visite officielle en Algérie.

1982

13 janvier : Instauration de la semaine de travail de trente-neuf heures et de la cinquième semaine de congés payés.

21 janvier : Adoption en conseil des ministres du projet de loi sur la retraite à soixante ans.

13 février : La loi de nationalisation devient effective et touche de nombreux secteurs : industrie (Thomson, Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, Rhône-Poulenc, Pechiney-Ugine-Kuhlmann, Sacilor, Usinor), armement (Dassault, Matra), finances (Paribas, Suez, CIC, Crédit du Nord, Crédit commercial de France, Banque Rothschild, Banque Worms, Banque La Hénin...). Ces entreprises nationalisées rejoignent ainsi les nombreuses entreprises nationalisées en 1938 (SNCF) et surtout à la Libération dans le domaine des transports (Air France), de l'énergie (les Houillères, EDF-GDF), de la banque (la Banque de France et les quatre plus grandes banques de dépôt: Société Générale, Crédit Lyonnais, la BNCI - Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie - et le CNEP - le Comptoir National d'Escompte de la ville de Paris), les compagnies d'assurances (l'énergie (Charbonnages de France, EDF-GDF) ou les entreprises d'Etat qui ont toujours eu un statut public (Elf, Compagnie Française des Pétroles devenues Total).

24 février: Naissance d'Amandine, le premier "bébé-éprouvette" français.

3 mars : Loi de décentralisation (loi Defferre, du nom du ministre de l'Intérieur). La loi de décentralisation supprime la tutelle du représentant de l'État (le préfet) sur les conseils municipaux, généraux et régionaux. La loi transforme la région en une collectivité locale à part entière, dirigée par un conseil régional dont les membres sont élus au suffrage universel. D'autres lois suivront pour assurer le transfert des compétences et des ressources.

2 avril: Création de la DGSE ( Direction générale de la sécurité extérieure) qui remplace le SDCE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage).

4 juin : Présentation par le Ministère des Postes et Télécommunications du Minitel. Bien que supplanté par internet à la fin des années 1990, le minitel restera actif jusqu'en 2011, date de la fermeture du service par France Telecom (la date de suppression prévue en 2009 fut repoussée en 2011, du fait du grand nombre de connexions).

4 au 6 juin : Sommet de Versailles : rencontre entre les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés (G7).

21 juin : 1re édition de la Fête de la musique.

29 juillet : Fin du monopole d'État sur l'audiovisuel. Création d’une Haute autorité de neuf membres chargée de veiller à l’indépendance de la radio et de la télévision. Début des radios libres.

4 août : Loi supprimant la pénalisation des « actes impudiques ou contre nature commis avec un mineur du même sexe ». Cette loi a aussi abaissé la majorité sexuelle à l'âge de 15 ans.
A noter qu'en France, depuis la Révolution Française (par la loi du 25 septembre - 6 octobre 1791), les rapports homosexuels en privé entre adultes consentants ne sont plus poursuivis par la loi. Le régime de Vichy (loi du 6 août 1942) punit d'emprisonnement et d'amendes les adultes ayant eu des relations sexuelles avec des mineurs (moins de 21 ans) du même sexe. A la Libération, le texte fut maintenu dans le code pénal pour l'essentiel. En 1974, l'abaissement de la majorité légale fut abaissée à 18 ans, entraînant de fait la majorité sexuelle entre personnes du même sexe à 18 ans. La législation concernant l'outrage public à la pudeur (qui aggravait les peines pour les homosexuels jusqu'en 1980) et les pratiques de la police (fichage des homosexuels) ont accentué le caractère discriminatoire de la législation.

18 octobre: Disparition de Pierre Mendes-France (1907-1982).

31 décembre: Loi "Roudy" qui instaure le remboursement de l'IVG par la Sécurité Sociale.





1983

23 mars: Formation du troisième gouvenement Mauroy.

25 mars : Le tournant de la rigueur. Sous l'impulsion du ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Jacques Delors, le gouvernement sous pression (défaite aux élections municipales, nombre de chômeurs qui passe le cap des deux millions en 1983 et dévaluations successives du franc attaqué de toute part) est contraint de mettre en place une politique économique d'austérité: blocage des prix et des salaires, contrôle des changes, baisse du déficit budgétaire, hausse des taxes sur la vignette auto, l’alcool et le tabac, hausse du forfait hospitalier et de l’essence, contrôle des changes...). Selon Jacques Attali: « On reprend ce qu’on avait donné en juin 1981 » (in Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, tome 2).

2 juin : Le poète et homme d'État sénégalais Léopold Sédar Senghor devient le premier Africain à être élu à l'Académie française.

16 juin : Lancement par la fusée Ariane du premier satellite européen de communication opérationnel.

13 juillet: Loi "Roudy" qui établit l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

4 septembre : Percée électorale du Front National (FN) lors du premier tour de l'élection municipale partielle de Dreux : 17,6% des voix pour Jean-Pierre Stirbois.

7 au 9 novembre: Visite du président Chadli à Paris, la première d’un chef d’Etat algérien depuis l’indépendance de l'Algérie.

3 décembre : Arrivée à Paris de la Marche pour l'égalité et contre le racisme (60 à 100 000 personnes).

1984

22 janvier: Manifestation à Bordeaux pour la défense de "l'école libre", catholique et privée, contre le projet de réforme de l'enseignement privé d'Alain Savary, ministre de l'Education Nationale.

17 juin : Percée du Front Nationale aux élections européennes (10,95%) et recul historique du PCF (11,2%).

24 juin : Manifestation monstre (1 million de participants) à Paris contre la réforme de l'enseignement privé.

27 juin : Inauguration du nouveau Pont des Arts à Paris par Jacques Chirac.

28 juin : Liquidation judiciaire du groupe industriel Creusot-Loire. Ce groupe comprenenait notamment les industries traditionnelles (sidérurgie) du groupe Schneider au Creusot. Tout un symbole, celui de la Révolution industrielle en France qui disparaît.

17 juillet: Après la décision de François Mitterrand de retirer le projet de loi sur l'école privée, Alain Savary démissionne du gouvernement. Pierre Mauroy lui emboîte le pas.

17 juillet : Laurent Fabius Premier Ministre, remplace Pierre Mauroy.

Le Premier ministre Pierre Mauroy accueille Laurent Fabius, son successeur à la tête du gouvernement, le 18 juillet 1984 à l'Hotel Matignon pour la passation de pouvoirs. Fabius devient le plus jeune Premier ministre de la Ve République. Il a alors 37 ans.

18 juillet: Le gouvenement de Laurent Fabius ne compte plus de ministres communistes.
Le ministre des Finances, Pierre Bérégovoy mène une politique de "désinflation compétitive".

15 octobre: création de l'Association SOS Racisme, proche du Parti Socialiste.

4 novembre: Naissance d'une première chaîne de télévision privée, Canal +.

16 novembre: Le nombre de chômeurs dépasse 2,5 millions.

20 décembre: Les députés communistes votent contre le budget au Parlement.

1985

14 juin : Lancement de la Fête du cinéma.

26 juin : Adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives.

10 juillet : Explosion du Rainbow Warrior (le « Guerrier Arc-en-ciel » en anglais), de l'organisation Greenpeace, dans le port d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Le bateau qui s'apprêtait à entamer une tournée contre les essais nucléaires français en Polynésie a été détruit par les agents de la DGSE : 1 mort. Début d'une grave crise politique en France et d'une longue crise diplomatique entre la France et la Nouvelle-Zélande.

31 juillet : Le gouvernement français autorise la création de chaînes privées de télévision.

20 septembre : Démission du ministre de la Défense Charles Hernu et de l’amiral Pierre Lacoste, chef de la DGSE, mis en cause dans l'Affaire du Rainbow Warrior.


Le Pont-Neuf emballé par Christo (en fait, Christo désigne un couple d'artistes contemporains, Christo Vladimiroff Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon.

23 septembre : Inauguration du Pont-Neuf emballé par Christo dans un film de polyester ocre jaune.

21 décembre : Ouverture par Coluche des « Restos du Cœur ».

1986

3 janvier : Entrée en vigueur de la Loi Littorale. La Loi Littoral est une loi française qui vise à encadrer l'aménagement de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière et à permettre le libre accès au public sur les sentiers littoraux. Elle prolonge l'action du Conservatoire du Littoral créé en 1975.

16 mars : Victoire de la coalition RPR-UDF (droite) aux élections législatives (à la proportionnelle).

Les campagnes électorales deviennent l'affaire des publicitaires. D'une part, la droite tente de se présenter sous un jour moins austère. Une première publicité pour le RPR montre des enfants regardant le ciel, avec pour slogan « Vivement demain… ».

Dans une seconde publicité, on voit Jacques Chirac serrant contre lui ces enfants avec comme commentaire « Vivement la France ! Avec le RPR ! ». Jacques Chirac y est montré bienveillant, décontracté et souriant pour faire oublier sa réputation d'homme autoritaire qui lui colle à la veste.

La gauche n'est pas en reste et ne fait pas dans la dentelle avec son slogan "au secours la droite revient!" , simple mais efficace car c'est une allusion directe aux mesures sociales prises depuis 1981 qui seraient menacées par un gouvernement de droite influencé par Reagan et Thatcher (et Jacques Chirac est, jusqu'en 1988, inspiré par une politique anglo-saxonne loin du gaullisme social qui ressurgira quelques années plus tard avec le thème de la "fracture sociale").

3-5 février, puis septembre : Série d'attentats à Paris, revendiqués par le Hezbollah pro-iranien.

12 février : Le projet de tunnel sous la Manche est paraphé par Margaret Thatcher et François Mitterrand.

16 mars: Elections législatives (proportionnelle à un tour): victoire de la droite RPR-UDF (44%) devant la gauche (41%° atténuée par le mode de scrutin proportionnelle et la résistance du PS (31%). Le scrutin est marqué par la quasi-égalité entre le FN (9,9%) et le PCF (9,7%). 35 députés du Front National font leur entrée à l'Assemblée Nationale.

20 Mars 1986 - mai 1988 : Jacques Chirac est nommé Premier ministre. C'est le début de la première « cohabitation ».

La première cohabitation vue par le dessinateur Plantu parue dans le journal Le Monde du 10 novembre 1986.

14 juillet : François Mitterrand refuse de signer plusieurs ordonnances.

31 juillet : Loi sur les privatisations (que le président Mitterrand avait refusé de promulguer par ordonnance).

17 septembre : À Paris, rue de Rennes, l'explosion d'une bombe fait 7 morts et 51 blessés.

27 novembre : Mobilisation étudiantes contre le Projet de loi Devaquet : 600 000 manifestants à Paris.

La nuit étoilée, le Rhône à Arles, tableau peint par Vincent Van Gogh en 1888 et accueilli dans les murs du tout nouveau musée d'Orsay.

1er décembre : À Paris, inauguration du musée d'Orsay par le président Mitterrand en compagnie de l'ancien président Valery Giscard d'Estaing et du premier ministre Jacques Chirac. Le musée est installé dans l'ancienne gare d'Orsay, œuvre de l'architecte Victor Laloux, inaugurée en 1900.

6 décembre : Nouvelles manifestations contre la loi Devaquet. Violente répression : la police tue un étudiant, Malik Oussekine. Démission du ministre des universités Alain Devaquet. Le gouvernement retire le projet deux jours plus tard.

1987

23 février : Attribution des 5e et 6e chaînes à des groupes privés.

1er mars : Naissance de Métropole Télévision (M6).

16 avril : Privatisation de TF1 (le groupe Bouyghes remporte l'appel d'offres pour l'achat de TF1 contre le groupe Lagardère).

11 mai : Ouverture du procès de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon. Le 4 juillet, l'ancien SS est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

31 mai : Inauguration du Futuroscope de Poitiers.

29 jillet: Privatisation de la Société Générale.


Façade de l'Institut du Monde arabe, oeuvre de l'architecte Jean Nouvel.

30 novembre : Inauguration de l'Institut du monde arabe à Paris. La réalisation est l'oeuvre de l'architecte Jean Nouvel.

1988

La Pyramide du Louvre réalisé par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei dans la cour Napoléon du Musée du Louvre.

4 mars: Inauguration par François Mitterrand de la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei. Ce projet constitue le clou du vaste chantier présidentiel du "Grand Louvre".


1988 : Quelques mois avant la présidentielle, Jacques Séguéla imagine une campagne visant à sensibiliser les électeurs à la réélection de Mitterrand. Avec "Génération Mitterrand" (un bébé, thème inédit), en 1988, les conseillers du président inventent le teasing : une affiche préélectorale pour préparer le terrain. En fait, la gauche avait déjà fait le coup avec la drôlatique et efficace campagne d'affichage avant les législatives de 1986 sur le thème: "au secours, la droite revient!".


Jacques Chirac tente de mêler dans ses affiches son naturel de séducteur latin et son côté John Wayne pour la force de caractère.

24 avril: Premier tour de l'élection présidentielle. François Mitterrand arrive largement en tête de l'élection présidentielle avec 34 % des suffrages devant Jacques Chirac (20%) et Raymond Barre (16%). Le Front National poursuit sur sa lancée (14% pour Jean Marie le Pen) alors que le PCF continue sa dégringolade (6% pour André Lajoinie).

8 mai : François Mitterrand est réélu au 2ème tour à la présidence de la République avec 54 % des suffrages exprimés face à Jacques Chirac (46%).

Affiche de Raymond Barre pour la campagne présidentielle de 1988: le "Joffre du redressement économique" (VGE) utilise, durant ces années Tapie, le mouvement de sympathie que rencontre alors la création d'entreprises. Mouvement limité puisque Barre ne fera que 18% au premier tour et ne sera pas pour rien dans l'échec de Jacques Chirac tant il aura soutenu celui-ci du bout des lèvres.

10 mai 1988: Michel Rocard est nommé Premier Ministre.

12 juin: Elections législatives. La gauche l'emporte avec un écart important en terme de suffrages exprimés (49% au premier tour contre 39% à la droite, le reste étant capté par l'extrême-droite) mais son avance au moindre en terme de sièges du fait du scrutin majoritaire et du nouveau découpage électoral (300 sièges de députés à gauche dont 265 pour le PS et 25 pour le PCF) contre 263 à la droite.

26 juin 1988: Signature des Accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie qui mettent fin à quatre années d'affrontements meurtriers (1984-1988). Ces accords prolongés par les accords de Nouméa en 1998, prévoient l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie à l'horizon 2018.

6 novembre : Référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie (79.99% de oui mais 63% d'abstentions).

30 novembre : Adoption du revenu minimum d'insertion (RMI).

30 décembre 1988 : Loi imposant l'urne transparente. L'électeur doit signer lui-même la liste d'émargement.

1989

29 mars: inauguration du Grand Louvre par François Mitterrand. Le 1er avril 1989, le Grand Louvre et la Pyramide sont ouverts au grand public.

10 juillet : Loi d'orientation sur l'éducation, prévoyant d'amener 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat, et instituant les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).

L'Opéra Bastille de Carlos Ott, un des projets mitterrandiens les plus décriés. Son esthétique extérieure n'y est pas pour rien.

13 juillet : Inauguration de l’opéra Bastille, conçu par Carlos Ott, à Paris.


Cliquez sur l'image pour retrouver l'émotion suscitée par l'interprétation sublime de la Marseillaise par Jessye Norman, point d'orgue d'une fête populaire mémorable.

14 juillet : Énorme succès du bicentenaire de la Révolution française (très beau défilé sur les Champs-Élysées de Jean-Paul Goude, qui a marqué indiscutablement les esprits).

18 septembre 1989: Première affaire de foulard islamique à Creil dans l'Oise. Ces affaires se multiplient dans les mois qui suivent.

1990

16 janvier 1990: Loi sur le financement des partis, assortie d'une amnistie. Cette loi vise à contenir les dépenses électorales. La loi prévoit notamment trois interdictions majeures:
- interdiction de la publicité politique à la radio et à la télévision que l'on soit ou non en période électorale.
- interdiction de l'affichage, de la publicité commerciale "à des
fins de propagande électorale" pendant les trois mois qui précèdent le premier jour du mois d'une élection.
- est prohibée toute "campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité pendant les six mois qui précèdent un scrutin".

La loi sur le financement des partis politiques met ainsi fin à l'affichage commercial politique (grandes affiches) trois mois avant l'élection présidentielle, signant la disparition de ce type de communication qui fit les beaux jours des campagnes des années 1988 (mais aussi les excès en matière de financement).

8-9 mai : Profanation de 34 tombes juives à Carpentras. Début de l'Affaire de la profanation de Carpentras qui va susciter une énorme émotion. L'affaire connaîtra son dénouement en 2006 quand un ancien militant néo-nazi reconnaîtra spontanément les faits en révélant le nom de ses comparses néo-nazis.

19 juin 1990 : Signature de la convention de Schengen par l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas.
La convention de Schengen complète l'accord de Schengen signé le 14 juin 1985 entre ces cinq États membres, visant à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes. La convention de Schengen n'est en fait entrée en vigueur qu'en 1995.

27 et 28 juin : Vote de deux lois qui réforment le statut des PTT, (séparés entre la Poste et les Télécoms) et de la Régie Renault, qui devient une société anonyme, avec 75 % des parts détenues par l’Etat. C'est le début d'un processus de privatisation de ces deux entreprises d'Etat.

13 juillet : Vote d'une proposition de loi, proposé par le député communiste, Jean-Claude Gayssot, « tendant à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe ». La "Loi Gayssot" réaffirme les principes de la loi Pléven (1972). Elle innove par son article 9 qui qualifie de délit la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, tels que définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de ce statut soit par une personne reconnue coupable de tels crimes. On entend ici par "crimes contre l'humanité: « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux » (article 6c du Statut de Nuremberg). La loi Gayssot vise notamment ceux qui répandent des propos négationnistes.

25 juillet: L'Irak envahit le territoire du Koweit et l'annexe. Début d'un conflit, la guerre du Golfe, dans lequel la France va intervenir au sein d'une coalition internationale, emmenée par les Etats-Unis.

3 octobre : Création de la contribution sociale généralisée (CSG).

1er décembre: Jonction des tunnel anglais et français sous la Manche entre le Royaume-Uni et la France. La poignée de main de deux ouvriers du chantier, britannique et français, est officialisée à 12h12 et 12 sec.

Puits de mine à Oignies (n°9 sur cette photo, remblayé en 1990). La fin d'une période mais pas encore le début d'une autre... c'est là tout le drame du Nord-Pas-de-Calais.

21 décembre : Fermeture de la dernière mine de charbon du Nord-Pas-de-Calais, la fosse n°9/9 du puits 10 d'Oignies. La société Charbonnages de France, créée en 1946, compta dans ses 9 bassins houillers français jusqu'à 360 000 salariés en 1947 en pleine "bataille de la production". En 1960, alors que la crise est déjà là et que la mécanisation augmente, les Charbonnages emploient encore 216 000 personnes. A coups de plans de reconversion et de mises en retraite anticipées, les effectifs baissent rapidement: 101 000 en 1972, 74 000 encore en 1980. Après une brève période d'embauche entre 1981 et 1983 (effet de l'alternance?), 1984 sonne l'arrêt définitif de toute embauche. Les Charbonnages employaient encore 15 000 personnes en 1994 (dans les centrales thermiques ou occupés à la remse en état de sites fermés à l'extraction charbonnière).

1991

10 janvier: Loi Evin (du nom du ministre de la Santé Claude Evin) de lutte contre le tabagisme qui établit le principe d'une interdiction de fumer dans tous les lieux de travail affectés à un usage collectif, ainsi que dans les lieux collectifs de transport. C'est la première d'une série de loi qui va bannir progressivement l'usage du tabac des lieux publics fermés.

16 mai: Démission de Michel Rocard. Edith Cresson, Premier minisre.

15 mai 1991 : Edith Cresson est la première femme à devenir Premier ministre.

Août : La France atteint le cap des 2,5 millions de chômeurs.

1992

7 février: Ouverture des XVIe Jeux Olympiques d'hiver à Albertville (Savoie).

31 mars : Fermeture de l'usine Renault de l'île Seguin à Boulogne-Billancourt.

2 avril : Démission du premier ministre français Édith Cresson remplacée par Pierre Bérégovoy.

8 avril : Annonce de la mise en place d'un moratoire sur les essais nucléaires français par François Mitterrand.

12 avril : Inauguration de Disneyland-Paris.

25 juin : "La langue (officielle) de la république (Française) est le Français" est ajouté à l'article 2 de la constitution de 1958

1er juillet : Entrée en vigueur du permis à points (malgré d'importantes manifestations de transporteurs routiers).

7 septembre :Naissance de France Télévisions. Antenne 2 devient France 2 et FR3 devient France 3.

20 septembre : Référendum sur l'Union européenne (loi autorisant la ratification du Traité de Maastricht).
Le « oui » recueille 51,05 % des suffrages exprimés. Le taux d'abstention est de 30%;

28 septembre : Lancement de « Arte », chaîne culturelle franco-allemande, sur le 5e réseau hertzien.

1er novembre : La loi Évin contre le tabagisme et la publicité sur l'alcool entre en vigueur.

2 novembre: Loi qui définit l'abus d'autorité en matière sexuelle dans les relations de travail (harcèlement sexuel).

1993

21 et 28 mars : Élections législatives : victoire de la droite. Le Parti socialiste subit une véritable déroute (17% des suffrages au premier tour). Il ne conserve que 52 sièges sur les 275 de 1988.

29 mars : Deuxième cohabitation. Début du gouvernement Édouard Balladur (fin le 16 mai 1995).

1er mai: L'ancien Premier Ministre, Pierre Bérégovy se suicide.

18 mai : Inauguration de la ligne TGV Paris-Lille.

8 juin : René Bousquet est abattu à son domicile. Il n'y aura jamais de procès.

31 juillet : Fermeture de la dernière mine de fer de France à Moyeuvre-Grande.

26 août: Loi Balladur sur les retraites du secteur privé.
C'est la première grande réforme du régime de retraite et elle ne touche que le secteur privé. Elle prévoit la durée de cotisation portée progressivement de 37,5 ans à 40 ans, le calcul sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures années, le calcul du salaire moyen sur l'évolution des prix et non plus sur celle des salaires, et l’instauration d'une décote.

16 novembre : Rhône-Poulenc est privatisée ( début d'un grand mécano industriel dans le monde de la pharmacie qui voit naître Avantis en 1999, fruit de la fusion de Rhône-Poulenc, de Hoechst, de Roussel-Uclaf, etc., le tout tombant dans l'escarcelle de Sanofi pour former Sanofi-Avantis en 2004).

1994

23 février : Publication des décrets d'application de la loi sur le Contrat d'insertion professionnelle (CIP). Celui-ci prévoyait de rémunérer les jeunes de moins de 25 ans à 80 % du SMIC. Un puissant mouvement d'opposition de la jeunesse font reculer Edouard Balladur qui doit retirer son projet en mars 2994.

6 mai : Inauguration du tunnel sous la Manche.

12 juin : Élections européennes : succès de Bernard Tapie (12%), malgré les affaires, au détriment de Michel Rocard (14%). Le 19 juin, Michel Rocard quitte la tête du PS. Cet échec marque la fin de ses espoirs présidentiels.

14 août : À Khartoum, la DST parvient à capturer le terroriste Ilich Ramírez Sánchez (Carlos), puis à le faire extrader vers la France.
Ce dernier est responsable de multiples attentats en France: drugstore Saint-Germain en 1974 (2 morts), fusillade avec les agents de la DST en 1975 (3 morts), attentats de 1982-1983 pour faire libérer ses complices, Bruno Bréguet et Magdaléna Kopp, arrêté alors qu'il préparait un attentat à la bombe. Carlos revendique alors l'attentat de la rue Marbeuf (1 mort), dans le TGV et à la gare Saint-Charles (5 morts et des dizaines de blessés). Il est condamné en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité.

1er septembre : Publication du livre de Pierre Péan sur le passé politique de François Mitterrand, Une Jeunesse française, qui déclenche une polémique sur son action sous Vichy (la photo de couverture y est pour beaucoup).

26 décembre : Un commando du GIA s'empare un avion d'Air France à Alger qui doit faire route vers Paris. Le gouvernement français parvient à faire poser l'avion à Marseille-Marignane où le GIGN réussit à reprendre le contrôle de l'avion. La France, dès le début du conflit entre le GIA islamiste et le gouvernement algérien, se retrouve impliqué dans la nouvelle guerre civile algérienne.

1995

12 janvier : Inauguration de la Cité de la musique dans le parc de la Villette, à Paris.

La Bibliothèque nationale de France, François Mitterrand. Les quatre tours de 79 mètres sont bâties sur une esplanade en bois de 6 hectares. Au cœur, un jardin fermé de 12000 m2.
30 mars : Inauguration de la Bibliothèque nationale de France (BNF) - site François Mitterrand, conçue par l'architecte Dominique Perrault dans le XIIIe arrondissement (quartier Tolbiac) à Paris.

20 avril : Transfert des cendres de Pierre et Marie Curie au Panthéon de Paris

23 avril et 7 mai : Élection présidentielle.
Jacques Chirac est élu Président de la République au 2ème tour face à Lionel Jospin avec 52,64 % des suffrages exprimés.


Affiche de Jacques Chirac en 1995.
Tout a changé en terme d’image pour Chirac en 1995. Le candidat, chef du RPR, est trahi par les siens. Edouard Balladur, alors premier ministre de cohabitation, décide de se présenter en campagne présidentielle et crée la scission.
Jacques Chirac choisit de battre campagne sur le thème de la « fracture sociale » et se crée une image rurale et populaire. Il prend à contre-pied Balladur et sa communication hautaine, caricaturés en « Louis XVI » par le dessinateur Plantu du journal Le Monde. Chirac se détache de son image de séducteur, de battant et de son image parisienne (il est toujours maire de la capitale). Sur son affiche de campagne, Jacques Chirac a repris le symbole du pommier qui figurait sur la couverture de son livre-programme, "la France pour tous". Le logo du RPR, symbolisant l'esprit de parti, a disparu. Le pommier a été repris dans les sketchs des Guignols de l’info et tourné en dérision, avec la marionnette de Jacques Chirac lancant « Mangez des pommes » en guise de programme présidentielle. Mais l'équipe de communicants qui entoure le candidat dont Claude Chirac, la fille du Président, a saisi l'opportunité de de ce symbole repris par une émission très populaire chez les jeunes. Le RPR reprend alors la pomme pour toutes ses communications, en offrant par exemple des pommes à la sortie des meetings.

Sur son affiche, Jacques Chirac n’est plus le séducteur de 1988. Il a vieilli et s’affirme désormais comme un « sage campagnard » qui rappelle son attachement à la Corrèze. Son regard n’est plus celui d’un séducteur méditerranéen, il est tourné symboliquement vers l’avenir plutôt que vers l’électeur. Chirac reprend ainsi à son compte la thématique de « la force tranquille » de son vieil adversaire.

Affiche de Jospin Président: "je suis un dogmatique qui évolue, un austère qui se marre et un protestant athée." (Lionel .Jopin, Confidence dans l'avion au retour du Japon, Libération, 21/12/1999).

16 juillet : Discours de Jacques Chirac prononcé lors des commémorations de la Rafle du Vélodrome d'Hiver. Il est le premier Président de la République à reconnaître que "la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français" durant les heures sombres de l'Occupation, lors de la rafle du Vel d'Hiv.

5 septembre : Reprise des essais nucléaires à Mururoa.

15 novembre - 18 décembre : L'annonce du « plan Juppé » de réforme de la Sécurité sociale déclenche un mouvement social de grande ampleur qui va aboutir à l'abandon du plan par le premier ministre Alain Juppé.

5 décembre : La France réintègre le commandement de l'OTAN.

1996

8 janvier : Décès de François Mitterrand.

Atoll de Mururoa (Polynésie Française).Officiellement, entre 1960 et 1996, la France a procédé à 210 essais nucléaires, dont 17 au Sahara, 193 en Polynésie (167 à Mururoa, 14 à Fangataufa et 12 essais de sécurité).

27 janvier : Dernier des essais nucléaires français souterrains à l'atoll de Fangataufa. A l'issue de ces essais, démantèlement du Centre d'essais du Pacifique (CEP).

22 février : Annonce par Jacques Chirac de la suspension du service militaire dans un délai de 6 ans, et de la création d'une armée professionnelle.

1997

21 avril : Dissolution de l'Assemblée nationale, qui est prononcée par le Président de la république Jacques Chirac afin d'anticiper les élections législatives

25 mai et 1er juin : Victoire de la gauche plurielle lors des élections législatives anticipées avec 319 sièges contre 257 à la droite.

2 juin : Lionel Jospin est nommé Premier ministre. C'est la troisième « cohabitation ». A la différence des deux précédentes, c'est une cohabitation longue correspondant à la durée normale d'une législature.

L'image est trompeuse. La cohabitation est d'abord un combat entre les deux chefs de l'exécutif.

8 octobre : Ouverture à Bordeaux du procès de Maurice Papon.

8 novembre : Suspension de la conscription en France, pour tous les jeunes nés après 1979 : elle est remplacée par la JAPD, Journée d'Appel de Préparation à la Défense.

1998

28 janvier: Inauguration du Stade de France à Saint-Denis. Il est l'oeuvre des architectes Michel Macary, Aymeric Zublena, Michel Regembal et Claude Constantini.


2 avril: Maurice Papon est condamné à une peine de dix ans de réclusion criminelle et d'interdiction des droits civiques, pour complicité de crimes contre l'humanité par la cour d'assises de la Gironde.

13 juin: La loi sur les 35 heures de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, est adoptée, malgré une vigoureuse opposition du patronat. Elle est applicable à partir du 1er janvier 1998 dans les entreprises de plus de vingt salariés et obligatoire au 1er janvier 2002 dans toutes les entreprises.

12 juillet : Victoire de l'équipe de France sur le Brésil (3-0) en finale de la Coupe du Monde.

1999

13 juin : Élections européennes.

28 juin : Approbation par le Congrès de la loi constitutionnelle (loi sur la parité hommes femmes) afin de permettre au législateur de prendre les mesures propres à favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes.

13 octobre : Adoption définitive du projet de loi créant le PACS (Pacte Civil de Soldarité). Le PACS est un partenariat contractuel entre deux personnes majeures (les « partenaires »), quel que soit leur sexe, ayant pour objet d'organiser leur vie commune. Il établit juridiquement une union civile qui offre des droits à ses contractants.

15 décembre : Adoption définitive du second projet de loi sur les trente-cinq heures fixant le cadre des négociations accompagnant la réduction du temps de travail et une période d'adaptation pour les heures supplémentaires.

26 et 28 décembre : Les tempêtes Lothar et Martin causent d'importants dégâts avec des vents atteignant localement les 180 km/h à 200 km/h. Le bilan est lourd dans le pays : plus de 90 morts, 6 milliards de francs d'indemnités versés par les assurances, 1 million d'hectares de forêts ravagés. Plusieurs millions de ménages français passent le réveillon de l'an 2000 à la bougie.

2000

6 juin: Loi sur la parité entre les hommes et les femmes dans la vie politique. La loi vise à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Où en est la parité hommes/femmes dans la vie politique française?
La loi a été appliquée diversement: pour les élections législatives, on est loin du compte car les partis privilégient les candidats sortants, donc dans leur immense majorité des hommes, pour assurer le résultat. Les femmes nouvellement promues sur les listes électorales sont souvent candidates dans des circonscriptions difficiles à gagner face à un sortant solidement installé localement.

La part des femmes parmi les maires et les conseillers municipaux (Cliquez sur l'image pour agrandir). Cela n'est pas aussi vrai dans les autres scrutins. La parité réelle est plus facile à installer dans les scrutins de liste (élections européennes, régionales ou municipales). D'où une bien meilleure représentativité des femmes dans ce type de scrutin. On comptait ainsi 43% de députés européennes, 48% de femmes élues dans les conseils régionaux en 2010 et 32% de conseillères municipales. Inversement, on ne compte guère que 18,5% de femmes élues à l'Assemblée Nationale et 13,8% dans les conseils généraux.

La part des femmes à l'Assemblée Nationale (cliquez sur l'image pour agrandir). Si l'on s'intéresse aux élections législatives, on observe cependant, à partir de la loi sur la parité une évolution sensible de la représentativité féminine à l'Assemblée Nationale.

La part des femmes au Sénat (cliquez sur l'image pour agrandir). La même évolution peut s'observer au Sénat.

On observe cependant que, malgré les progrès réalisés ici où là, le nombre de femmes à la tête des assemblées territoriales, reste très faible. On comptait ainsi seulement deux femmes à la tête d'une présidence de région (sur 27, si l'on intègre Mayotte, devenue département et région d'outre-mer en 2011). Six femmes seulement sont présidentes de conseils généraux (sur 101 au total en 2011). On compte seulement 13,8% de femmes maires sur l'ensemble des 36 000 maires de communes françaises (voir graphique ci-dessus: la part des femmes dans les conseils municipaux). Seules 6 femmes sont maires d'une commune de plus de 100 000 habitants sur 38 soit 16%.

24 septembre : Référendum sur la réduction du mandat présidentiel de 7 (septennat) à 5 ans (quinquennat). Le « oui » l’emporte.
Le « oui » a été majoritaire (73% des suffrages exprimés), mais les abstentions (70% des inscrits) et les « blancs et nuls » (16% des votants) ont atteint des niveaux sans précédent.

13 décembre : Loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbains. Cette loi a modifié en profondeur le droit de l'urbanisme et du logement en France. Son article le plus connu est l'article 55, qui impose aux villes de disposer d'au moins 20 % de logements sociaux si elles ne veulent pas payer des pénalités financières (dans les communes de plus de 3 500 habitants -1 500 en Île-de-France- comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants).

2001

31 janvier: ouverture de l'usine Toyota à Onnaing dans le Nord, près de Valenciennes. L'usine est là pour produire la Yaris. En période d'activité pleine (avec les 3×8), elle emploie en moyenne 4000 personnes. Après une période difficile, la production a repris en 2011, mais avec seulement 3182 personnes (2 989 CDI et 193 précaires) en 2×8.

10 mai : Vote de la « loi Taubira » reconnaissant l’esclavage comme crime contre l'humanité.

27 juin : Fin de la conscription. L'armée française est désormais entièrement professionnelle.

7 septembre: La société Moulinex, symbole du développement de l'électro-ménager durant les "Trente Glorieuses", dépose son bilan. Une partie de l'entreprise est reprise par le groupe SEB.

21 septembre : La ville de Toulouse est victime de l’explosion de l’usine AZF qui fait 30 morts et environ 2 500 blessés, ainsi que des dégâts matériels considérables

2002

1er janvier : Entrée en vigueur de l'euro.

18 février: Usinor, leader de la sidérurgie en France (créé en 1948) fusionne avec l'espagnol Aceralia et le luxembourgeois Arbed pour former le groupe européen Arcelor. Usinor concentrait en ce début de siècle l'histoire de la sidérurgie française en ayant absorbé, après la nationalisation de 1981, Sacilor en 1986(les anciens établissements de Wendel) puis Sollac en 1999 (un regroupement, formé en 1948, d'entreprises sidérurgiques produisant des aciers plats). Ces restructurations traduisent l'affaiblissement progressif de la sidérurgie française.

21 avril: Premier tour de l'élection présidentielle. Jacques Chirac arrive en tête avec 19,88% des suffrages exprimés.
Le coup de tonnerre politique survient avec la deuxième place inopinée de Jean-Marie Le Pen, président du Front National, situé à l'extrême-droite de l'échiquier politique, avec 16,86% des suffrages. Lionel Jospin, Premier ministre, grand favori des sondages jusqu'en 2001, et candidat naturel et légitime du Parti socialiste n'est que troisième avec 16,18% des suffrages exprimés. Il annonce son retrait immédiat de la vie politique, plongeant un peu plus le Parti socialiste dans la stupeur. Il aura manqué à Lionel Jospin 194 000 voix pour devancer Jean Marie Le Pen. Il est vrai que la décision des leaders de la "gauche plurielle" d'affronter la bataille électorale en ordre dispersé, n'est pas étrangère au curieux résultat du premier tour. Beaucoup pensait l'élection acquise d'avance pour Lionel Jospin. Nombreux furent ceux qui considérait que Jacques Chirac était "fini", que c'était "plié" d'avance, qu'un Président apparu "vieilli, usé, fatigué" (Lionel Jospin le 20 mars 2002), ne représentait plus un réel danger pour le candidat du PS. La présence de trois candidats issus de partis représentés dans la gauche plurielle au pouvoir entre 1997 et 2002 (dont Jean Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Intérieur), a drastiquement asséché le réservoir de voix du candidat socialiste. Ce qui rend l'analyse encore plus difficile, c'est le fait que les deux candidats favoris des sondages, étaient les deux premiers du scrutin de 1995 et que tous deux, par rapport à cette précédente élection présidentielle, ont perdu des voix: Jacques Chirac (-680 000 voix) et Lionel Jospin (-3,6 millions de voix). A noter que le gain de Jean Marie Le Pen entre 1995 et 2002 reste modeste (+ 233 000 voix). La place de Jean Marie Le Pen s'explique donc davantage par la stabilité de son socle électoral que par une soudaine vague d'adhésion à sa candidature.

Affiche de campagne de 2002 du président sortant: Jacques Chirac.

5 mai: Jacques Chirac est réélu président de la République au 2ème tour, avec 82,21% des suffrages exprimés, face à Jean-Marie Le Pen (17, 79%).

Une affiche qui n'a jamais été collée : Lionel Jospin au second tour de la présidentielle de 2002.
7 mai 2002: Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre.

9 juin et 16 juin : Premier et second tour des élections législatives ; victoire de l'UMP, parti du président Jacques Chirac, obtent la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale.

17 novembre 2002: création de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) destiné à regrouper toutes les forces de droite au sein d'un parti unique.

2003

7 mars : Le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin prononce un discours à la tribune de l’ONU contre la guerre en Irak voulue par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. De fait, Jacques Chirac devient le leader de l'opposition à la guerre en Irak parmi les chefs d'Etat. La position française est appuyée fermement par la Russie et l'Allemagne.

8 mars : Fin de La marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour l’égalité ; près de 20 000 personnes manifestent dans les rues de Paris leur soutien à la révolte des femmes victimes de la violence machiste. L'électrochoc à l'origine du mouvement fut le meurtre barbare d'une jeune fille de 17 ans, Sohane Benziane, brûlée vive à Vitry-sur-Seine par un jeune homme de 19 ans qui voulait la punir parce qu'elle ne voulait pas devenir sa petite amie. Cette affaire venait dramatiquement illustrer la progression des violences contre les femmes dans les quartiers de banlieue soumis à l'influence d'idées rétrogrades.

28 mars: Loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République française. Elle vise à approfondir les lois de décentralisation.

La loi introduit les mots "région" et "décentralisation" dans la Constitution. Les collectivités territoriales peuvent désormais soumettre au référendum des textes ou des projets d'initiative locale. Auparavant seuls les communes avaient le droit d'organiser des référendums locaux (ils n'avaient de valeur que consultative et non décisionnel). Les électeurs peuvent ainsi être consultés lors de la création d’une collectivité territoriale à statut particulier et de la modification de son organisation.
La loi du 28 mars 2003 conduit à l'autonomie financière des trois collectivités locales (communes, départements, régions) et au transfert de nouvelles compétences aux régions en 2004 et 2005 : la gestion des personnels non enseignants des lycées, la totalité de la formation professionnelle, l'organisation des transports ferroviaires régionaux.

6 avril: Premières élections du Conseil Français du Culte musulman, qui donne naissance à cette association type loi de 1901 et qui a pour fonction de représenter les musulmans de France auprès des autorités politiques françaises.

14 avril 2003: Création de l'Association "Ni Putes, Ni Soumises" par les organisatrices de la « Marche des femmes des quartiers pour l'égalité et contre les ghettos ». L'association est présidée par Fadèla Amara.

3 mai: Première assemblée générale du Conseil Français du Culte musulman (CFCM). Dalil Boubakeur, médecin et recteur de la Grande Mosquée de Paris, est élu Président du Conseil Français du Culte musulman.

27 juin : Dernier vol de l'avion supersonique Concorde aux couleurs d'Air France entre Paris et Toulouse.

24 juillet : Adoption de la loi Fillon sur les retraites des fonctionnaires par le Parlement, malgré un mouvement social important au printemps. Les retraites des fonctionnaires seront désormais alignées sur le secteur privé (40 ans de cotisations et non 37,5).

2004

15 mars 2004 : loi qui interdit les signes et les tenues qui manifestent ostensiblement une appartenance religieuse, dans les écoles, les collèges et les lycées publics. La loi de 2004 interdit aussi aux élèves de s'opposer à un enseignement, au nom de leurs convictions religieuses.

23 avril : Fermeture de la dernière mine de charbon française, celle de La Houve à Creutzwald dans le département de la Moselle, avant la fermeture complète du site.

8 août : Loi sur la bioéthique interdisant le clonage humain.

8 décembre : Création de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité).

Le plus haut pont du monde, le viaduc de Millau, oeuvre de Norman Foster, émergeant du brouillard.

14 décembre : Inauguration du viaduc de Millau, le plus haut pont du monde. Construit par la société Eiffage, le viaduc a été dessiné par Norman Foster (dont le cabinet d'architecture a réalisé notamment le dôme du Reichstag en 1999 ou le Millenium bridge de Londres en 2001).

2005

1er mars: La charte de l'environnement est promulguée, dans le préambule de la constitution d'octobre 1958.Elle consacre un nouveau droit individuel, celui du droit de chacun à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé (article 1er). Elle définit notamment le principe de précaution.

27 avril : Premier vol de l'A-380 sur l'aéroport Blagnac de Toulouse.

29 mai : Référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE).
« Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? » . Le « non » l'emporte avec 55 % des suffrages exprimés.

31 mai: Dominique de Villepin, Premier Ministre.

28 juin : Le site de Cadarache est choisi pour la construction du réacteur à fusion nucléaire ITER.

5 juillet : Laurence Parisot est la première femme élue présidente du MEDEF, principale organisation patronale française.

27 octobre-17 novembre: Emeutes dans les banlieues françaises.
deux adolesents mineurs (17 et 15 ans), poursuivis par la police meurent électrocutés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois. Cet évènement déclenche de violentes émeutes urbaines qui gagne de nombreuses cités de banlieues françaises.Les violences ont eu lieu essentiellement dans les quartiers les plus défavorisés du pays qui concentrent dans de même zones urbaines, des taux élevés de chômage, de délinquance, d'échec scolaire, une grande densité de logements sociaux, et de populations issues de l'immigration. Selon un rapport de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) daté du 23 novembre et publié par le journal Le Parisien du 7 décembre, les jeunes des cités qui ont participé aux émeutes "étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française”. Les policiers précisent dans le rapport de la DCRG que “les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms. Ceux qui ont saccagé les cités avaient en commun l'absence de perspectives et d'investissement par le travail dans la société française”.

8 novembre: Suite aux émeutes dans les banlieues, l'état d'urgence est déclaré. Il sera prolongé de trois mois par un vote à l'Assemblée Nationale, le 15 novembre. La situation se calme à partir du 17 novembre. Mais le calme reste précaire... jusqu'à aujourd'hui (2011).

2006

16 janvier : Présentation du CPE, Contrat Première Embauche, par le premier ministre Dominique de Villepin, un nouveau contrat de travail prévu par la loi sur l'égalité des chances afin de permettre aux entreprises d'embaucher les jeunes de moins de 25 ans avec une période d'essai de deux ans, sur le modèle du Contrat Nouvelle Embauche (CNE) déjà entré en vigueur en 2005. Le CPE déclenche une grande vague d'agitation sociale et Dominique de Villepin doit retirer le CPE le 10 avril 2006.

25 février: Fusion du conglomérat sidérgique européen Arcelor et du groupe indien Mittal Steel pour créer Arcelor-Mittal.

10 mai : La France célèbre pour la première fois de son histoire l'abolition de l'esclavage, à l'initiative du président Jacques Chirac.

Musée des Arts Premiers, Quai Branly, exposition Teotihuacan (6 octobre 2009/24 janvier 2010).

20 juin : Jacques Chirac inaugure le Musée du quai Branly à Paris, nouveau musée des Arts Premiers, dont le bâtiment est l'oeuvre de Jean Nouvel.

3 octobre : L'Assemblée Nationale vote la privatisation de GDF (Gaz de France).

7 décembre : lancement sur internet de France 24, première chaîne d'information internationale en continu représentant la France à l'étranger

2007

22 janvier: Décès de l'abbé Pierre (94 ans) à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris.
Ancien sous-officier et résistant durant la Seconde Guerre mondiale, actif dans le maquis du Vercors, c'est durant les années d'occupation que le moine capucin (depuis 1931) Henri Grouès devient l'abbé Pierre, son nom dans la clandestinité. A la Libération, il devient pour une courte période député MRP (1944-1951). Il fonde en 1949 le Mouvement Emmaüs (en référence à Emmaüs, village de Palestine apparaissant dans un épisode du dernier chapitre de l'Évangile selon Luc). Ce mouvement est une organisation laïque de lutte contre l'exclusion, présente aujourd'hui dans 36 pays du Monde. Il commence ainsi dès l'été 1949 par fonder la communauté Emmaüs de Neuilly-Plaisance, au 38 avenue Paul Doumer. Il quitte le MRP et la vie politique en 1951 car il dénonce l'égoïsme social du MRP. Il se fait connaître vraiment durant l'hiver 1954, si terrible pour les sans-abri, quand il lance le 1er février 1954 un appel mémorable sur les antennes de Radio-Luxembourg (future RTL), qui deviendra célèbre sous le nom d'Appel de l'abbé Pierre. Grâce à cette "insurrection de la bonté", son mouvement récolte 500 millions de francs en dons (dont 2 millions par Charlie Chaplin qui dira à cette occasion : « je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné. » Fort de sa notoriété, l'Abbé Pierre devient le porte-parole le plus connu des sans-abri. Dans toute la France ainsi que dans de nombreux pays, se sont développés des "communautés Emmaüs. Elles ont pour but d'accueillir, de façon inconditionnelle, des exclus qui cherchent un lieu où vivre, travailler, se reconstruire. Ces personnes accueillies sont appelés « compagnons d'Emmaüs ». Ces compagnons sont accueillis sans condition ni distinction de nationalité, d’âge, d’opinion ou de confession. L’accueil n’est soumis à aucune limite dans le temps.
La majorité des compagnons d'Emmaüs ont une activité économique, souvent basée sur la récupération et le réemploi, mais pas exclusivement. Dans certaines régions, les groupes Emmaüs pratiquent également l'agriculture (en Afrique et en Asie) et le micro-crédit (au Liban et au Bangladesh notamment).

5 mars: Création par décret ministériel du Parc national de la Réunion, ce qui en fait le 9e parc national français après les Parcs nationaux de la Vanoise (1963), de Port-Cros (1963), des Pyrénées (1967), des Cévennes (1970), des Ecrins (1973), du Mercantour (1979), de la Guadeloupe (1989) et de Guyane (2007).

22 avril: 1er tour de l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy (UMP) arrive en tête avec 31% des suffrages exprimés devant Ségolène Royal (25%) et François Bayrou (18%).

2 mai : Débat télévisé entre les deux candidats sortants du premier tour de l'élection présidentielle française, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

6 mai : Second tour de l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy est élu Président de la République avec 53% des suffrages exprimés face à Ségolène Royal. Pour la première fois, internet joue un rôle essentiel dans la campagne aux côtés de la télévision. C'est par son site internet "Désir d'Avenir" que Ségolène Royal a fait connaître ses propositions.

Affiche des deux finalistes

25 avril: Création du Modem (Mouvement Démocrate) par François Bayrou afin de capitaliser le bon résultat électoral obtenu par son fondateur au premier tour de l'élection présidentielle (18,5%). Il s'agit aussi de limiter l'érosion de l'UDF dont les membres ont rallié massivement l'UMP après le 2° tour. Pourtant l'UDF existe toujours (Bayrou refusant de le dissoudre afin... de conserver le sigle qui aurait pu être exploité par les dissidents ralliés à Nicolas Sarkozy).

17 mai: François Fillon nommé Premier ministre. Il sera maintenu à son poste lors du remaniement de novembre 2010. Il forme un nouveau gouvernement le 18 mai.

29 mai: Création du Nouveau Centre (NPC) afin de regrouper les centristes qui ont déserté l'UDF de François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle. Ce nouveau parti, emmené par Hervé Morin (ministre de la Défense du gouvernement Sarkozy) verra officiellement le jour lors d'un congrès fondateur organisé les 16 et 17 mai 2008 à Nîmes.

10 et 17 juin : Élections législatives : victoire de la droite (UMP et apparenté) qui remporte 345 sièges contre 227 à la gauche (archi-minoritaires en terme de représentativité réelle, le PC et les radicaux de gauche s'en sortent bien grâce à leur alliance avec le PS puisqu'il obtiennent respectivement 15 et 7 sièges alors que les Verts n'en obiennent que 4). Le FN n'a aucun élu.

11 juin: Lancement du TGV-Est.

18 juin: Constitution du nouveau gouvernement Fillon comprenant notamment des personnalités de l'autre camp: Bernard Kouchner (ministre des Affaires Etrangères et européenne) et Jean-Marie Bockel (secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie). Autres personnalités remarquées au gouvernement comme étant plus représentative de la France métissée de 2007: Rachida Dati (Garde des Sceaux), Fadèla Amara (Secrétaire d'État à la Politique de la ville), Rama Yade ((Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et aux Droits de l'homme).

2 septembre : Les deux groupes, Suez et GDF, approuvent leur fusion pour donner naissance à un nouveau groupe « GDF-Suez ».

La Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration, au Palais de la Porte Dorée.

10 octobre: Inauguration de la Cité Nationale de l'Histoire de l'immigration, aménagée dans le Palais de la Porte Dorée.

25 décembre: Premier vol commercial de l'Airbus A-380 entre Singapour et Sydney par un A-380 de la Singapour Airlines.

2 décembre: Dissolution de Charbonnages de France. La dette, estimée à 2,5 milliards d'euros est reprise par l'Etat. Fin d'une aventure industrielle.

2008

1er janvier: Entrée en vigueur de l'interdiction de fumer dans tous les lieux publics.

21 janvier: La France est touchée par la crise des subprimes.

6 et 7 février: Vote par l'Assemblée Nationale et le Sénat du traité de Lisbonne remplaçant le défunt Traité Constitutionnel Européen (TCE).

12 mars: Le dernier poilu français, survivant de la guerre 14-18, Lazare Ponticelli, est mort à l'âge de 110 ans, au Kremlin-Bicêtre.

29 mars: Selon la dernière enquête de l'Institut national d'études démographiques, la France compterait plus de vingt mille centenaires (3 760 en 1990) et une dizaine de supercentenaires ayant dépassé le cap des 110 ans. L'espérance de vie des Françaises est de 84,5 ans, deuxième au monde après les celle des Japonaises.

1er juillet : Création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue du regroupement de la Direction de la surveillance du territoire et des Renseignements généraux. La nouvelle organisation regroupe quelque quatre mille policiers hautement spécialisés.

13 juillet : Sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) à Paris, coprésidé par Nicolas Sarkozy et l'Égyptien Hosni Moubarak, en présence des délégations de 44 pays, dont 26 de l'Union européenne et du Qatar. Sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) à Paris, coprésidé par Nicolas Sarkozy et l'Égyptien Hosni Moubarak, en présence des délégations de 44 pays, dont 26 de l'Union européenne et du Qatar.

21 juillet: Le Congrès du parlement français se réunit à Versailles et vote le projet de réforme de la Constitution française par 539 voix — une seule voix de majorité — contre 357, grâce au vote de Jack Lang revenu de Grèce pour le vote. Les radicaux de gauche ont également voté pour le texte.

23 juillet: Promulgation de la réforme constitutionnelle. Principaux changements dans la Ve République:
- Le Président de la République ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
- Le droit de grâce ne peut s'exercer qu'à titre individuelle et plus à titre collective (dans la pratique, le président Sarkozy a mis fin aux grâces collectives du 14 juillet depuis son élection).
- Le recours au 49-3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote est limité à deux fois par session de neuf mois, - Droit au retour automatique au Parlement pour les ministres qui quittent leur fonction gouvernementale, sans passer par une élection législative partielle.
- La Réforme constitutionnelle crée un "Défenseur des Droits" qui doit à terme remplacer le Médiateur de la République, le Défenseur des Enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) et la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). Ce onbudsman* à la française. La loi constitutionnelle validant son existence et son organisation ne sera adoptée que le 29 mars 2011. Le Défenseur des Droits entrera en fonction le 1er mai 2011. Dominique Baudis est pressenti pour être le premier "Défenseur des Droits".
*ombudsman est un mot d'origine suédoise signifiant porte-parole des griefs ou homme des doléances.

La révision touche aussi l'article 16: les pleins pouvoirs donnés par cet article au Président en cas de crise grave (guerre...) sont désormais limités dans la durée. Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Soixante jours plus tard, le Conseil Constitutionnel se prononce de nouveau dans les mêmes condition et, au-delà, il peut le faire à tout moment. L'article 16 avaut été appliqué par le Général De Gaulle lors du putsch des généraux en Algérie, du 23 avril au 30 septembre 1961 alors que la révolte militare qui l'avait motivée avait été réduite en quatre jours!
*« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par un message. Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet. Le Parlement se réunit de plein droit. L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.» (article 16).

16 octobre : Les pensions militaires des anciens combattants marocains de la Seconde Guerre mondiale vont être alignées sur celle des anciens combattants français. Cette décision « historique » concerne seulement quelques soixante anciens combattants marocains mais ne concerne pas les anciens soldats d'Afrique noire.

19 décembre: Naissance effective de Pôle Emploi (créé par la loi du 13 février 2008) à partir de la fusion de l'ANPE et de l'Assedic.

2009

1er janvier: Entrée en vigueur du traité de Lisbonne (ratifié par les 27 à Lisbonne le 13 décembre 2007). Ce traité se substitue au Traité Constitutionnelle Européenne dont la ratification fut entravée par les Non français et néerlandais de 2005). Ce traité permet aux institutions européennes de fonctionner durablement sans grand changement par rapport au traité de Nice et il maintient les prérogatives des Etats dans ses grandes lignes.

1er février: Fondation du Parti de gauche par Jean-Luc Mélenchon.

5 février: Fondation du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) par les anciens dirigeants de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) dont Olivier Besancenot.

17 mars: Le Parlement vote la réintégration complète de la France dans l'OTAN, réintégration avalisée au cours du sommet du soixantième anniversaire de l'OTAN qui s'est tenu à Strasbourg puis Kehl en avril 2009.

1er juin : Le RSA (revenu de solidarité active) remplace le RMI (revenu minimum d'insertion créé en 1988).

2010

28 février: Passage de la tempête Xynthia en France, ravageant les côtes atlantiques et faisant au moins 51 morts et 8 disparus, dans les zones construites en zones littorales submersibles.

23 mars : Première manifestation et début d'un mouvement social important contre la réforme rallongeant encore l'âge de la retraite.

31 octobre : Vote par le Parlement de la loi contre le voile intégral. La loi entrera en application le 11 avril 2011.

10 novembre : Promulgation de la loi réformant les retraites. Ce texte prévoit le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans de l'âge auquel un salarié n'est plus pénalisé par le système de décote. C'est la fin de la retraite à 60 ans.

2011

Mayotte devient le 101e département français et le 5°Dom avec la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion.

29 mars: Mayotte devient le 101e département et la 27e région (5e région d'Outre-Mer).
À la suite de la consultation référendaire de la population du 29 mars 2009 (95,2 % de votes favorables), Mayotte devient un département d'outre-mer à assemblée délibérante unique de la République française. En devenant département, Mayotte perd son stattu de collectivité départementale d’outre-mer, un statut hybride.
La nouvelle collectivité unique est dotée des compétences du département et de la région d’outre-mer. L’alignement sur le droit commun français, donc l’abandon du statut personnel dérogatoire au code civil et à la laïcité, sera progressif. Une ordonnance votée en juin a déjà signé la fin de la justice cadiale : les cadis, fonctionnaires qui jouaient jusqu’ici le rôle de juges, de notaires, d’officiers d’état civil, ne sont plus que des médiateurs. Désormais, pour cette population à 95 % musulmane (sunnite), la polygamie et la répudiation des épouses sont strictement interdites. Et l’âge minimal du mariage est relevé de 16 à 18 ans.

Ressources internet:
Wikipedia.
Le poltitique.com
Assemblée-Nationale.fr