mercredi 8 avril 2009

V - Cours : Un "nouvel ordre international" instable.




Les États membres de l'ONU par ordre d'adhésion.


1) De plus en plus d’Etat dans le monde

Le monde comptait 78 États en 1945, il en compte aujourd’hui 197 Etats (ou 199 selon les points de vue)  dont 193 membres de l'ONU (La Palestine et le Vatican ont un statut d'observateur à l'ONU, ainsi que les îles Cook et Niue.

Taïwan (reconnue par une vingtaine d'Etats) et le Kosovo (reconnu par une centaine d'Etats) ne sont pas reconnus par l'ONU.
Le Sud-Soudan a été le dernier Etat admis à l'ONU en 2011.
Actuellement quelques peuples sont démunis d’État (c’est-à-dire d’un pays indépendant avec des frontières, un gouvernement et une reconnaissance internationale) et en revendiquent un, ce qui est source de conflits (les Palestiniens, les Kurdes, les Tchétchènes notamment).

2) De nombreux foyers de tensions
Depuis 1945, il n’y a pas eu de conflits majeurs opposant les grandes puissances ; mais de nombreuses guerres très meurtrières ont dévasté plusieurs pays. Depuis la fin de la Guerre Froide (1947-1991), les guerres prennent souvent un caractère très local avec de nombreuses guerres civiles. Les motifs sont multiples.
- Affrontement entre groupes nationaux ou ethniques comme dans l’Ex-Yougoslavie, au Rwanda, au Darfour dans le Soudan actuel.
- Lutte pour l’indépendance d’une minorité au sein d’un État multiethnique (Tchétchènes dans l’actuelle fédération de Russie, Kurdes en Turquie).
- Conflits religieux (conflits entre chrétiens et musulmans au Nigeria, aux Philippines).
- Conflits politiques : en Colombie, guerre entre une guérilla d’extrême gauche, les FARC, et le gouvernement.

Le plus souvent, tous ces motifs sont mêlés. Actuellement, le terrorisme fait peser une menace sur la plupart des pays du monde, riches ou pauvres. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont ouvert une nouvelle ère.

Les civils sont les premières victimes de tous ces conflits : les massacres du Rwanda en 1994 ont fait ainsi près d’un million de victimes civils. Pour échapper à ces guerres, les populations fuient les zones de combat et gagnent les pays voisins : elles deviennent des réfugiés. L’ONU (à travers l’action du HCR –Haut-Commissariat aux Réfugiés) et les ONG (organisation non gouvernementale comme la Croix Rouge) les prennent en charge, souvent pendant de longues années.

3) Moyen Orient : la poudrière.a) Le conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien : il a succédé au conflit israélo-arabe. Il est une source de tension permanente.
Le conflit israélo-palestinien remonte à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La création de l’Etat d’Israël en 1948, destiné à accueillir les populations juives, est suivie d’une longue série de guerres entre Israéliens et forces arabes (1948-1949, 1956, 1967, 1973, 1982). Les Israéliens remportent la victoire mais la tension demeure.
Les Palestiniens s’organisent en résistance nationale contre Israël (création de l’Organisation de Libération de la Palestine en 1964 dirigée par Yasser Arafat.

Des accords de paix mais pas la paix

En 1978, le président égyptien Sadate est le premier dirigeant arabe à reconnaître l’Etat d’Israël et à signer la paix avec lui (traité de Camp-David). Mais Sadate est assassiné en 1981 par un groupe de musulmans extrêmistes égyptiens.

En 1993, le premier ministre israélien Itzhak Rabin signe à Washington un traité de paix avec Yasser Arafat ; ce traité prévoit la création d’un Etat palestinien dont les frontières restent à établir. Mais Rabin est assassiné en 1995 (par un extrêmiste juif israélien) et les espoirs de paix disparaissent avec lui.

La violence aujourd'hui se poursuit dans les territoires palestiniens (Intifada) et dégénère en conflit armé au Liban en 2006 et dans la bande de Gaza en 2008. La paix paraît encore très loin. Le conflit israélo-palestinien a des répercussions dans tout le Moyen Orient, faisant de cette région une poudrière.

b) Une multitude de conflits et de zones de tensions au Moyen Orient.

- Guerre en Irak : de la Guerre du Golfe à l’invasion de l’Irak en 2003.
La disparition de l’URSS laisse les Etats-Unis dans une position de domination mondiale incontestée. Pourtant, lorsque prend fin la guerre froide, de nouvelles crises militaires éclatent.

La guerre du Golfe (1991) est déclenchée par l’invasion du Koweit des Irakiens en 1990 dirigés par Saddam Hussein, les Etats- ­Unis prennent la tête d'une force multinationale au début de 1991, sous le drapeau de l'ONU. L'Irak est vaincu en quelques jours, le Koweit est libéré.

En 2003, l’invasion de l’Irak par les Anglo-Américains vise à mettre fin au régime de Saddam Hussein. Mais l’cccupation, déclenche guérillas et guerres civiles. Actuellement, stabilisation et retrait américain préparé par le gouvernement Bush et mis en place par le président Obama.

- Afghanistan : l’Otan est engagé contre les talibans depuis 2001. C’est la conséquences des attentats du 11 septembre.

- L’Iran : ouvertement anti-occidental, cherche à se doter de l’arme nucléaire et soutient les mouvements palestiniens et libanais contre Israël.


4) Europe : des évolutions contradictoiresa) Le renforcement de l’unité européenne

La fin de la guerre froide provoque le rapprochement des pays d’Europe de l’Est et d’Europe de l’Ouest comme le montre une triple évolution :
- la démocratie et l’économie de libre-échange se diffusent en Europe de l’Est.
- les pays d’Europe de l’Est intègrent pour la plupart l’OTAN, alliance militaire tournée à l’origine … contre l’URSS et ses alliés (Hongrie, République tchèque, Pologne dès 1999, Slovaquie, pays baltes, Slovénie, Bulgarie, Roumanie en 2004).
- entrée de 8 pays d’Europe de l’Est (sur 10 nouveaux entrants) dans l’Union Européenne : pays baltes, Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Slovénie) en 2004.
Certes des divisions apparaissent entre Européens sur certaines questions (l’Irak) mais le mouvement général
est bien au renforcement de l’unité politique, militaire et économique de l’Europe.

b) Les tensions dans l’ex-Europe communiste
Le Kosovo : En 1999, les forces de l’OTAN doivent intervenir contre les Serbes au Kosovo. Depuis, le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008, mais de nombreux pays refusent de reconnaître cette indépendance (dont la Serbie, la Russie, la Chine).

Aux marges de l’Europe, en Russie et dans les pays de l'ex-URSS, des conflits meurtriers ont éclaté, surtout dans la région du Caucase.

- Les Tchetchènes après deux guerres meurtrières poursuivent leur guérilla contre les forces russes.
- En Géorgie, conflit entre la Russie et la Géorgie qui dégénère en guerre ouverte à l’été 2008.
5) En Asie : multiplication des nations avec l’arme nucléaire et autant de sources de tensions.- tensions entre l’Inde et le Pakistan, tous deux détenteurs de l’arme nucléaire.
- La Corée du Nord qui possède l’arme nucléaire contre ses voisins.
Mais montée en puissance de la Chine qui tend à stabiliser la région.

6) En Afrique Noire, massacres et guerres civiles se sont multipliés :

- au Rwanda (le génocide de 1994 a fait près d’un million de morts), en Sierra Leone, au Liberia, au Soudan (Darfour), République Démocratique du Congo, etc. Les conflits s’y doublent d’une situation de pauvreté extrême.
- De nombreux pays connaissent des crises politiques pouvant dégénérer en guerres civiles (hier la Côte d’Ivoire, aujourd’hui Madagascar).