1137 - 1180 : règne de Louis VII le Jeune.
Paris, dans un contexte de forte expansion démographique et de dynamisme économique, affirme l’importance de son rôle dans le royaume de France comme :
- centre économique avec le développement sur la rive droite de la Seine d’une ville d’artisans et de marchands autour du marché des halles ;
- un haut-lieu de formation intellectuelle : rayonnement international de l’école-cathédrale.
- capitale politique des rois capétiens notamment avec Philippe 1er (1060-1108), Louis VI le Gros (1108-1137) et Louis VII le Jeune (1137-1180) ; ce dernier, contemporain de la pose de la première pierre, est le roi qui a divorcé d’avec Aliénor d’Aquitaine, devenue la femme d’Henri II Plantagenêt. Sa croisade avait été un retentissant échec. Il est le père de Philippe-Auguste.
1160 - Maurice de Sully devient évêque de Paris et succéde à Pierre Lombard
Le 12 octobre 1160, Maurice de Sully est élu évêque de Paris. Maurice de Sully est évêque de Paris de 1160 à 1196. Dès son élection, il propose une réponse pastorale, théologique et spirituelle à la profonde transformation de son diocèse par la reconstruction d’une église-cathédrale dédiée à la Vierge Marie (Notre-Dame) et regroupant les fonctions d’église de l’évêque, d’église des chanoines et de baptistère.
Ce projet est au centre d’un gigantesque chantier urbain qui comprend:
- la démolition de l’ancienne Saint-Etienne et l'édification de Notre-Dame ;
- l'aménagement d’un parvis voulu comme un espace intermédiaire entre le monde profane et le monde de la foi et un lieu de catéchèse par l’enseignement sculpté aux portails ;
- le percement de la rue Neuve-Notre-Dame : ample voie de 6 mètres de large permettant un accès facile à la cathédrale pour une population nombreuse ; elle servira de cadre aux cours des siècles aux grandes processions ;
- la reconstruction du palais épiscopal et de l’Hôtel-Dieu.
1163 - Pose de la première pierre de Notre Dame par Louis VII et le pape Alexandre III
1163 est la date traditionnellement retenue pour la pose de la première pierre de Notre-Dame en présence du Pape Alexandre III. Le nouvel édifice s’inscrit dans l’élan du nouvel art que l’on appellera gothique (ou art ogival). Des chantiers l’ont déjà précédé dans cette mouvance :
- en 1140 avec la consécration de l’abbaye de Saint-Denis édifiée par l’abbé Suger ;
- en 1150 : Noyon ;
- en 1153 : Senlis ;
- en 1160 : Laon, Sens. Le premier maître d’œuvre anonyme prend le parti d’un plan à double bas-côté et sans transept saillant (choix qui était celui de la précédente cathédrale Saint-Etienne), élévation à quatre étages étayés par des tribunes, grandes voûtes sexpartites à 32 mètres 50, prédominance de la ligne horizontale, solution originale pour le voûtement de la partie tournante du déambulatoire, alternance de piles « fortes » et de piles « faibles » entre le premier et le deuxième bas-côté.
Plan de la cathédrale montrant les différentes phases de la construction. (source : cliquez ici).
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1163-1182 : construction du choeur et de son double déambulatoire. 1165 - La naissance de Philippe Auguste, en 1165, est accueillie comme un miracle par la famille royale.
En effet, Louis VII attend depuis près de trente ans un héritier et c'est sa troisième épouse, Adèle de Champagne, qui lui donne tardivement ce fils tant espéré. Une attente qui vaut au futur Philippe II le surnom de Dieudonné.
1177 - Fin de la construction du chœur
1179 - Comme tous les premiers rois capétiens depuis Hugues Capet, Philippe est associé au trône par son père dès l'âge de quinze ans, en 1179.
La cérémonie du sacre est d'ailleurs retardée : victime d'un accident de chasse, la vie du jeune prince est en danger. L'état de santé du prince est suffisamment grave pour que Louis VII se déplace en Angleterre, malgré sa santé déclinante, et aille se recueillir sur la tombe de Thomas Becket, l'archevêque de Cantorbéry mort en 1170 et devenu un saint thaumaturge.
1180 – Début du règne de Philippe-Auguste. (Philippe Auguste est le premier roi qui a fait porter sur ses actes, à partir de 1190, Rex franciæ, roi de France, au lieu de Rex Francorum, roi des Francs)
Philippe Auguste est finalement sacré à Reims, par son oncle Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, le 1er novembre 1179. Le Jeudi de l'Ascension 29 mai 1180 à Saint-Denis, lors de la consécration de son épouse Isabelle de Hainaut comme reine de France, il reçoit une seconde fois l'onction sainte par Guy Ier de Noyers, successeur de Guillaume aux Blanches Mains à Sens, au grand dam de ce dernier qui accusa d'usurpation son pair. La mort de son père survient le 18 septembre 1180 et laisse Philippe seul roi, à quinze ans. Confronté à l'affaiblissement du pouvoir royal, Philippe Auguste s'avère rapidement à la hauteur du défi. Pour échapper à l’emprise de sa mère et de ses oncles maternels, il se rapproche de Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui lui donne sa nièce Isabelle en mariage. Le 28 avril 1180, l'évêque Roger de Laon bénit les jeunes époux en l'abbaye d'Arrouaise près de Bapaume. Isabelle, fille de Baudouin V de Hainaut lui apporte l'Artois en dot. Puis, le 28 juin 1180, trois mois avant la mort de son père, il signe le traité de Gisors avec Henri II d'Angleterre. Ces deux événements renforcent la position du jeune roi face aux maisons de Flandre et de Champagne. Le règne de Philippe Auguste est une période de vives améliorations pour Paris. Si la cour est encore itinérante, Paris acquiert cependant un statut particulier dont les différents travaux accomplis témoignent : transfert du marché des Champeaux du nord de la ville (près de la léproserie Saint-Lazare) au centre (à l'emplacement des futurs Halles) en 1180 avec construction de bâtiments couverts pour assainir le nouveau marché (1183), pavement des rues de la ville (1186), assainissement (drainage et nivellement) du cimetière des Innocents (1187), construction d'un mur d'enceinte sur la rive droite (1190), reconstitution des archives royales (1194) après leur perte à la bataille de Fréteval contre Richard Coeur de Lion, création de l'université de Paris par charte royale (1200) qui marque l'essor rapide des écoles parisiennes, construction de la Tour Neuve (achevée en 1202) à l'entrée ouest de la ville (le futur Louvre), construction d'une enceinte sur la rive gauche de Paris (1209-1212)
L'expansion de Paris ne se résume pas aux travaux menés par Philippe Auguste. C'est également sous son règne que sont créés l'hospice Sainte-Catherine (1185) et l'hôpital de la Trinité (1202).
Les travaux de Notre-Dame de Paris, entamés en 1163, progressent aussi à bon rythme. En 1182, le chœur est achevé et le maître-autel est consacré le 19 mai. Puis, la façade ouest est décorée, la galerie des rois est achevée dans les années 1220, la grande rose est entamée dans la foulée, tandis que le parvis est agrandi à la même époque. L'essor de Paris est confirmé par les estimations démographiques, qui estiment que la population parisienne passe en quelques années de 25 000 habitants à 50 000 vers 1200, ce qui en fait la plus grande ville d'Europe, hors l'Italie.
1182 - Consécration du maître-autel de Notre-Dame de Paris devant le cardinal légat du pape
Le maître-autel du chœur est consacré le 19 mai 1182 par Henri de Château-Marçay, légat pontifical assisté de l’évêque Maurice de Sully. (1er maître d’œuvre).
1182-1190 - Fin de la construction de la nef et du transept.
- construction des trois dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes. (2e maître d’œuvre).
1182 - Expulstion des Juifs du domaine royal et confiscation de leurs biens.
À l'intérieur du domaine, en avril 1182, l'une des premières décisions de Philippe Auguste est l'expulsion des Juifs et la confiscation de leurs biens. Une décision qui tranche avec la protection que son père, Louis VII, avait accordée à la communauté juive. La motivation officielle désigne les juifs comme responsable de calamités diverses, mais l'objectif réel est surtout de renflouer les caisses royales, bien mal en point en ce début de règne. Ces mesures sont populaires, et ne durent pas : l'interdiction du territoire (d'ailleurs difficile à faire respecter) cesse en 1198, et l'attitude conciliatrice qu'avait adoptée Louis VII redevient bientôt la norme.
1187 - Prise de Jérusalem par Saladin. Grégoire VIII appelle à la croisade.
1190-1191 - Philippe Auguste en croisade.
1196 - Mort de l'évêque de Paris Maurice de Sully, nomination de son successeur, Eudes de Sully.
1208 - Fin de la construction et de la décoration des portails de la façade
Edification des assises de la façade et des deux premières travées de la nef, raccord des deux travées à la façade élevée jusqu’à la galerie des rois. (3e maître d’œuvre).
1223 - Mort de Philippe-Auguste. Louis VIII roi de France
1225-1250 - Construction de la partie haute de la façade, et des deux tours.
Agrandissement des fenêtres hautes (suppression des petites rosaces) pour remédier à l'obscurité (vers 1230). Simultanément la toiture des combles des tribunes est remplacée par des terrasses, et de nouveaux arcs-boutants, dotés de chaperons à chéneaux, permettent l'évacuation des eaux de pluie de la partie supérieure de l'édifice. On construit les chapelles latérales de la nef entre les culées des arcs-boutants. La tour sud est achevée en 1240 et l'on abandonne la même année l'idée de doter les tours d'une flèche. En 1250 fin de la construction de la tour nord. À cette date la cathédrale est en fait terminée et totalement opérationnelle. Nous sommes en plein règne de saint Louis. Les phases ultérieures de l'édification concerneront des additions, embellissements, réparations et modifications parfois fort importantes.
1226 - Mort de Louis VIII. Début du règne de Saint-Louis.
1226 – 1270 - Règne de Saint-Louis (Louis IX).
1229 - 12 avril: Raymond VII, comte de Toulouse, se rend sur le parvis de Notre-Dame pour jurer devant Blanche de Castille et le jeune Louis IX d'observer le traité qu'il vient de signer et qui consacre sa défaire.
En 1229, le jeudi saint, Raymond VII de Toulouse, en simple chemise fait ainsi amende honorable. A l'occasion des conciles de Montpellier (25 août 1224) et de Bourges (30 novembre 1125), Raymond VII prend l'engagement de se soumettre et de lutter contre les cathares, mais ces promesses n'empêchent pas l'organisation d'une nouvelle « croisade » contre lui. Louis VIII intervient au sud, prend Avignon, reconquiert les trois vicomtés qu’il rattache à la Couronne et transforme en sénéchaussées, soumet le Toulousain, mais meurt au retour, à Montpensier. Blanche de Castille, la régente, envoie Humbert V de Beaujeu pour restaurer l’autorité royale en Languedoc. Après deux ans de guérilla, Raymond se résigne à signer le traité de Paris en 1229, par lequel il cédait les anciennes vicomtés Trencavel au roi de France et accordait Jeanne, sa fille et unique héritière, à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, et le pape crée bientôt l’Inquisition pour lutter contre le catharisme. Des magistrats, envoyés de Paris, fondent une université à Toulouse. Le comte et les consuls de Toulouse réussiront avec le temps à noyauter cette université.
1230 - Agrandissement des fenêtres de la partie haute de la nef de Notre-Dame de Paris.
1239 - Saint Louis, pieds nus, dépose à Notre-Dame de Paris la couronne d'épines du Christ en 1239, en attendant l'achèvement de la construction de la Sainte-Chapelle.
1240 - Fin de la construction de la tour sud - abandon du projet de flèches sur les tours.
1245 - Eudes, légat du pape, interdit l'accueil des pauvres dans les salles hautes des tours.
1248 - 12 juin: Saint-Louis se rend pied nu à Notre-Dame après avoir pris l'oriflamme de Saint-Denis. Une messe y sera célébré avant le départ pour la septième croisade.
1250 - Fin de la construction de la tour nord et de la galerie reliant les deux tours
1258 - L'architecte Jean de Chelles prend la direction des travaux : on lui doit la façade nord du transept.
A cette époque, on s'aperçut que les portails du transept, construits en style roman, contrastaient par la sévérité de leur style avec la grande façade gothique richement ornée au goût du jour. La reconstruction des parties romanes fut alors prestement décidée par l'évêque Renaud de Corbeil (1250-1268). Nous connaissons les noms des maîtres d'œuvre qui se sont succédé durant cette période. Il s'agit de Jean de Chelles, Pierre de Montereau, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple. Jean de Chelles procéda à l'allongement du transept, au nord d'abord (vers 1250), puis au sud. On lui doit la façade nord du transept et sa superbe rosace. Suite à son décès en 1265, son travail sur le croisillon sud fut terminé par Pierre de Montreuil à qui l'on doit la façade sud du transept et sa tout aussi belle rosace. Il mourut en 1267. Pierre de Montreuil avait également achevé les chapelles et la porte rouge. De même, il débuta le remplacement des arcs-boutants du chœur.
1265 - L'architecte Pierre de Montreuil succède à Jean de Chelles : on lui doit le façade sud du transept.
1270 - 15 mai: Saint-Louis parcourt de nouveau pieds nus la distance entre Saint-Denis et Notre-Dame avant de partir en croisade. Il meurt le 25 août devant Tunis.
C'est dans la cathédrale de Paris que quelques mois plus tard le cercueil contenant les restes du roi fut porté par son fils Philippe III le Hardi, et conduit ensuite à Saint-Denis.
1296 - L' architecte Pierre de Chelles succède à Pierre de Montreuil
Pierre de Chelles construisit le jubé et commença les chapelles du chevet en 1296. A partir du XIVe siècle, le chœur tout entier fut fermé au public tant par une clôture qui le sépara du déambulatoire que par un jubé élevé du côté du transept. Les causes en restent mystérieuses : volonté des chanoines de s’isoler des foules parfois bruyantes de la nef. La cathédrale en effet était un lieu public et un lieu sacré.
1298 - 25 août: le cercueil de Saint-Louis est exposé sur le parvis de Notre-Dame à l'occasion de la canonisation du roi, décrétée par Boniface VIII.
1302 - Philippe IV le Bel ouvre les premiers États généraux du Royaume de France à Notre-Dame de Paris.
1314 - 18 mars: Jacques de Molay, grand maître de l'Ordre des Templiers est conduit avec trois dignitaires de cet ordre, sur le parvis de Notre-Dame de Paris pour y entendre sa condamnation.
Lecture est faite du décret du pape ordonnant leur déposition puis leur condamnation à la réclusion perpétuelle au nom de Philippe IV le Bel. Jacques de Molay et un autre templier choisissent ce moment pour crier leur innocence de crimes qu'on leur a fait avouer sous la torture. Comme la foule s'émeut, le roi donne l'ordre de les brûler ainsi que trente-sept chevaliers de l'ordre. Ils seront exécutés sur l'îlot aux Juifs, à la pointe ouest de l'île de la Cité (aujourd'hui rattaché à l'île de la Cité depuis la construction du Pont Neuf).
1317 - Nouvelle assemblée à Notre-Dame réunie par Philippe V le Long, pour se prononcer sur la validité des prétentions à la couronne d’une fille de Louis X le Hutin, prédécesseur de Philippe V. L’Assemblée émit l’avis que les femmes ne succèdent pas au royaume de France.
1318 - L'architecte Jean Ravy succède à Pierre de Chelles : on lui doit les chapelles au nord du choeur et les arcs-boutants.
Ces dernières furent achevées par Jean Ravy qui fut maître d'œuvre de 1318 à 1344. Jean Ravy débuta la construction des admirables arcs-boutants du chœur d'une portée de 15 mètres. Il commença aussi la confection de la clôture du chœur.
1328 - Pour célébrer la victoire de Cassel sur les milices flamandes, Philippe VI de Valois rentre en cheval et en armure dans Notre-Dame de Paris.
Une statue équestre de Philippe VI fut édifiée pour commémorer cet évènement. Elle sera présente dans Notre-Dame jusqu'à la Révolution Française (près du pilier sud de la nef). Représentant Philippe VI à cheval et en armure, on finira par la confondre avec une représentation de Philippe IV le Bel (qui lui, avait été défait par les milices flamandes à Courtrai en 1302 ou "bataille des éperons d'or" avant de les battre à Mons-en-Pévèle en 1304).
1344 - L'architecte Jean le Bouteiller, neveu de Jean Ravy, prend sa suite.
1363 - L'architecte Raymond du temple prend la direction des travaux.
1372 - Le petit bourdon, Marie est installé dans la tour nord.
1389 - Sacre d'Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI "le fol".
1400 - Le bourdon Jacqueline, portant le prénom de la femme du donateur Jean de Montaigu, est installé dans la tour sud.
Vers 1415, représentation de Notre-Dame de Paris dans les Très Riches Heures du Duc de Berry, dans la planche consacrée aux Rois mages.
Les Très Riches Heures du duc de Berry est un livre d'heures* que le duc Jean Ier de Berry commanda aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg. L'ouvrage, dont la réalisation débuta en 1411, ne fut achevé que bien après la mort du Duc et des trois peintres, emportés en 1416 par la peste. Le manuscrit est conservé au musée Condé, à Chantilly. La planche consacrée à la venue des Rois Mages montre clairement en arrière-plan les monuments de l'île de la cité à Paris où la flèche de la cathédrale est bien visible, ainsi que celle de la Sainte Chapelle. * Un livre d'heure est un recueil de prières à l’usage des laïques. Les prières varient selon le moment de la journée, de la semaine et de l’année. Il s’ouvre sur un calendrier dont chaque mois occupe une page illustrée par une scène évoquant une occupation humaine caractéristique du mois. Viennent ensuite les prières célébrant les grands événements de la vie du Christ, de la Vierge et les fêtes religieuses.
1422 - Funérailles de Charles VI le fol.
1430 - Couronnement d'Henri VI roi d'Angleterre à Notre-Dame de Paris.
Le roi Henri VI d'Angleterre est couronné en 1431, alors qu'il n'a que 9 ans, vers la fin de la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Jeanne d’Arc attend alors son procès à Rouen ; Le sacre d’Henri VI a d’ailleurs lieu en présence de Pierre Cauchon. Il ne fut jamais reconnu vraiment roi de France. Charles VII était déjà couronné roi de France depuis 1429 à l'issue de la chevauchée menée par Jacques d'Arc entre Orléans et Reims.
1435 - Funérailles d'Isabeau de Bavière.
1436 - Te Deum pour célébrer le départ des Anglais de Paris après la prise de la ville par les troupes du connétable de Richemont.
1447 - Charles VII célèbre par un Te Deum la reprise de Paris.
Le Te Deum est un hymne chrétien, titre abrégé de l'expression latine Te Deum laudamus (Dieu, nous te louons). En plus de son usage dans l'office divin, le Te Deum est utilisé comme hymne d'action de grâce liturgique dans toutes les circonstances particulières, au choix et jugement de l'ordinaire du lieu. Traditionnellement, on chante le Te Deum à la fin de l'année civile, en remerciement d'une faveur particulière comme l'élection d'un pape, la consécration d'un évêque, la profession d'un religieux, la publication d'un traité de paix, un couronnement, la libération d'une occupation militaire, une victoire militaire. Selon certaines coutumes locales, il était chanté à la fin de chaque baptême.
Vers 1450, Jean Fouquet représente Notre-Dame de Paris dans une des enluminures du Dyptique de Moulin (Livre d'Heures d'Etienne Chevalier), la Descente du Saint-Esprit.
Etienne Chevalier était secrétaire du roi Charles VII, puis conseiller et maître des comptes, contrôleur de la recette générale des finances et enfin trésorier de France (1452). Ce grand commis de l'Etat commanda à Jean Fouquet un livre d'heures ou Diptyque de Melun. Fouquet à cette occasion révolutionna l'art de la miniature en éliminant les ornements caractérisant l'art de la miniature et en offrant un tableau en pleine page. Dans cette image, il représente la descente du Saint-Esprit sur les apôtres en resituant la scène dans un paysage parisien. On voit clairement en arrière-plan l'Ile de la Cité dominée par la masse imposante de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Derrière les deux tours, on distingue nettement la flèche de la cathédrale qui sera abattue en 1786.
1455 - Début du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc à Notre Dame.
1472 - Le petit bourdon, Marie, est transféré dans la tour nord.
1523 - 8 août : Jean Vallières, ancien moine augustin de Livry-en-Aulnoy devenu ermite, est brûlé vif devant Notre-Dame (mais tous les auteurs ne sont pas d'accord sur le lieu de l'éxécution).
Jean Vallières est la première victime de la répression contre ceux qui épousent les thèses luthériennes (condamnées dès 1521 par le Parlement de Paris et la Sorbonne). A peu près à la même époque, un autre "hérétique", Jean Guibert, devenu ermite comme Vallères, est condamné par l'officialité de Paris (tribunal de l'évêque) à être mis publiquement un jour de dimanche, près d'un prêcheur, au parvis de Notre-Dame, à écouter le prêcheur dénoncer les dogmes erronés de Guibert, ledit Guibert devant ensuite se rétracter publiquement devant le peuple. Il est aussi condamner à raser sa barbe, à déposer son habit de moine, avant d'exécuter une peine d'emprisonnement de six mois à l'issue de laquelle il sera banni. L'avocat du roi, obtient néanmoins que la peine de bannissement soit rapporté (car elle n'était pas du ressort de l'officialité) et transformé en séjour dans un monastère bénédictin. Guibert se rétracta ce qui lui sauva la vie ... provisoirement. Apparemment aux yeux des autorités ecclésiastiques et politiques, il persévéra dans l'hérésie puisque, trois ans plus tard, il fut à son tour brûlé vif devant Notre-Dame.
1548 - 1er septembre : Jacques Belon, accusé d'avoir outragé (?) la statue de la Vierge Marie qui se trouvait dans Notre-Dame, est condamné par la Chambre ardente* à être conduit de la Conciergerie au parvis de Notre-Dame où il fut brûlé après avoir eu le poing coupé.
* Tribunal d'exception dont le premier fut créé par François Ier en 1535, après l'affaire des Placards. Ce tribunal était chargé de réprimer les actes d'hérésie en seconde instance des tribunaux de l'Inquisition, et les peines prononcées étaient très sévères, le plus souvent la mort par le feu.
1558 - Mariage du dauphin François II avec Marie Stuart (elle finira sur l’échafaud en 1587).
1572 - Mariage d'Henri de Navarre, futur Henri IV, avec Marguerite de Valois. Huit jours plus tard éclate la Saint-Barthélemy.
1594 - Henri IV, accueilli solennellement, après son entrée triomphale à Paris (« Paris vaut bien une messe »).
1594 - 29 décembre: Jean Châtel doit faire amende honorable sur le parvis de Notre-Dame avant de subir son exécution.
Le 27 décembre 1594, le roi était encore botté et éperonné, quand un jeune homme qui s’était mêlé à la foule des seigneurs venus pour le saluer, se précipita sur lui, et le frappa à la bouche d’un coup de couteau. Heureusement Henri IV en ce moment inclinait la tête de sorte que le coup, au lieu de porter à la gorge, avait atteint la mâchoire inférieure. La blessure était sans gravité ; seule une dent fut brisée et la lèvre fendue. L’assassin, Jean Châtel, ancien élève des jésuites au collège de Clermont, fut aussitôt arrêté Après sa tentative d'assassinat contre Henri IV, Jean Chatel est conduit deux jours plus tard, nu en chemise, un cierge à la main, devant l'une des portes principales de Notre-Dame, où il dut faire amende honorable, en répétant les formules qu'on lui lisait. De là il fut conduit à la place de Grève, où il eut le poing droit coupé par le bourreau, et enfin le corps tiré et démembré à quatre chevaux. La maison familiale de Jean Châtel fut rasée. Les Jésuites furent soupçonnés d'avoir armé l'assassin et expulsés du royaume. L'un des pères jésuites du collège de Clermont, le père Quignard, que l'on a trouvé en possession de textes diffamatoires contre le roi rédigés de sa main (le roi y est traité de "Sardanaple", de "Néron", de "renard du Béarn") et souvent postérieurs à son abjuration, est conduit quelques jours plus tard, nu en chemise, la corde au cou au parvis de Notre-Dame pour y faire amende honorable. « Je demande bien pardon à Dieu, répondit le Père, mais au roi, pour quel motif ? Je ne l’ai pas offensé. » On le mena à la place de Grève, où il fut pendu en même temps qu'un vicaire de Saint-Nicolas de Champs, qui avait brandi un couteau en menaçant à son tour d'essayer de tuer le roi.
1610 - 27 mai: Ravaillac fait amende honorable sur le parvis de Notre-Dame avant d'être exécuté en place de Grève.
Après l'assassinat d'Henri IV, le 14 mai, rue de la Ferronnerie à Paris, son meurtrier, Ravaillac, est sorti de la Conciergerie le 27 mai pour être conduit à Notre-Dame afin de faire amende honorable, en chemise, un cierge à la main. De là, on le mène à la place de Grève (aujourd'hui place de l'Hôtel de Ville). La foule est tellement dense, tellement hostile, qu'il faut plus d'une heure pour franchir la courte distance. Arrivé sur la place, Ravaillac est étendu et ligoté sur une claie. On lui brûle au soufre fondu le poing qui avait tenu le couteau. On lui déchire les chairs à l'aide de tenailles rougies au feu. Ce sont les seuls moments où l'on entend gémir Ravaillac. Ses plaies sont arrosées d'un mélange brûlant de cire, de soufre et de plomb fondu. Le régicide est alors détaché de la claie, et lié aux quatre chevaux qui doivent l'écarteler. C'est la phase finale du supplice. Elle va durer une demi-heure. En raison de l'incroyable résistance de Ravaillac, peut-être aussi de la lassitude des chevaux qui attendent depuis des heures au milieu des cris déchaînés de la foule, rien ne se passe; des gentilshommes montent alors sur les chevaux pour les stimuler, d'autres s'attellent aux cordes pour aider à tirer. Enfin, les articulations de Ravaillac cèdent et les membres disjoints sont aussitôt happés par la foule qui s'en empare, les coupe en morceaux et, pour finir, les brûle.
1622 - Le diocèse de Paris, auparavant suffragant de l'archevêché de Sens, est élevé au rang d'archidiocèse. Jean François de Gondi devient le premier archevêque de Paris.
L'occupation du siège épiscopal de Paris est réservée pendant près d'un siècle à la maison de Gondi : Jean-François de Gondi a succédé à son frère, Henri de Gondi, qui avait lui-même succédé à son oncle, Pierre de Gondi (1533-1616), cardinal, devenu seulement après ensuite évêque de Paris, également abbé commendataire des abbayes Saint-Aubin d'Angers, La Chaume, Sainte-Croix de Quimperlé et Buzay.Jean-François de Gondi est le premier archevêque de Paris. Il occupe le siège épiscopal de Paris de 1622 à 1654. Son neveu : Jean-François Paul de Gondi, le fameux "cardinal de Retz", lui succède. Mais le cardinal frondeur se voit obligé de renoncer à son siège d'archevêque en 1662 sous la pression de Louis XIV.
1638 - Naissance de Louis XIV. Son père prononce alors un voeu et promet de "reconstruire le Grand Autel de l'église cathédrale de Paris."
1648 - Te Deum chanté à Notre-Dame pour célébrer la victoire de Lens remportée par Condé sur les Espagnols.
1660 - Te Deum pour célébrer le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche.
1668 - Turenne abjure à Notre-Dame sa foi protestante.
1675 - Funérailles d'Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne.
Louis XIV avait décidé d’honorer la mémoire d’un grand chef de guerre : outre la commande de son tombeau à Le Brun, pour la basilique Saint-Denis, il fit célébrer un service solennel dans le chœur de Notre-Dame, le 9 septembre 1675. Ménestrier fournit le programme des décors, que Berain dessina sous la forme d'une tour de plan ovale : “ la tour, dont était composé le mausolée, était censée évoquer à la fois celle du roi David, susceptible de rappeler que Louis XIV avait commandé la cérémonie, l’aspect des tombeaux des princes valeureux de la Rome antique, les figures de l’Eglise et de la Vierge dans le Cantique des cantiques, allusions à la conversion au catholicisme de Turenne, enfin les armes de ce soldat qui portait également le nom de La Tour d’Auvergne ” (Jérôme de la Gorce).
1676 - 17 juillet: la marquise de Brinvilliers, est amenée devant Notre-Dame pour reconnaître ses crimes et faire amende honorable, avant d'être exécutée.
Marie Madeleine Dreux d'Aubray, marquise de Brinvilliers, fille d'un magistrat du Châtelet et épouse du marquis de Brinvilliers, est aussi la maîtresse d'un officie de cavalerie, Godin de Sainte-Croix, alchimiste à ses heures. Enfermé à la Bastille, à la demande du père de la marquise, Sainte-Croix s'y retrouve à l'école du crime, au contact de plusieurs maîtres empoisonneurs qui l'initient à leur science. En sortant de prison, Sainte-Croix révèlent les secrets funestes à sa maîtresse, la marquise de Brinvilliers, qui développe rapidement ses talents en empoisonnant tour à tour son père (1666) et ses deux frères (1670). Ces crimes surviennent cependant dans un mauvais contexte, Louis XIV soupçonnant l'usage de poisons à la Cour après la mort brutale d'Henriette d'Angleterre, épouse de Monsieur son frère, après l'absorption d'une tasse de chicoré (1670). Le Roi charge alors de l'enquête La Reynie, Lieutenant Général de Police. En 1672, la mort accidentelle de Sainte-Croix fait exploser l'affaire. Celui-ci qui se méfiait sans doute de sa maîtresse (qu'il faisait chanter) avait enfermé dans une cassette «à n'ouvrir qu'en cas de mort antérieure à celle de la Marquise» , des preuves de sa culpabilité. La cassette est découverte, la marquise doit s'enfuir en Angleterre puis aux Pays-Bas où elle sera arrêté en 1676 et ramenée en France. Au cours de son long procès (29 avril - 16 juillet 1676), elle refuse tout aveu malgré la question. Elle ne reconnaît les charges que lors de son amende honorable qui précède son exécution le 17 juillet 1676.En juillet 1676, le flambeau à la main, la marquise de Brinvilliers, suivant les indications de l’exécuteur, s’agenouilla devant les portes de Notre-Dame : " un greffier se mit à sa droitte et le bourreau à gauche, et le premier luy lût une amande honnorable qu’il avoit ecritte dans un papier pour la luy faire répéter mot à mot après luy; sa voix estoit foible, et ce ne pût estre que cela qui l’empescha pour lors de parler aussy haut que bien des gens auroient souhaitté. Comme j’estois deriere elle, je l’entendis distinctement, mais je croy qu’elle ne fut guerre entenduë des personnes plus eloignées; le bourreau même, qui estoit aussy prest que moy, avoit peine à entendre les premieres paroles qu’elle dit plus bas que les autres, et il luy dit d’un ton de voix fort, « dittes comme Monsieur et répétez tout apres luy »; elle éleva un peu sa voix, et elle me parut parler avec autant de fermeté que de dévotion. La reparation estoit conçuë en ces termes : « Je reconnois que méchamment et par vengeance j’ay empoisonné mon pere et mes freres, et attenté à l’empoisonnement de ma sœur pour avoir leurs biens, dont je demande pardon à Dieu, au Roy et à la Justice » (Témoignage de son confesseur, le père Pirot, in B. N., manuscrit français 10982, fos 121-121vo.)
1681 - Le gros bourdon de Notre-Dame est refondu au pied de la cathédrale. De 7 tonnes, il passe à 13 tonnes et son battant est de 500kg. Parrainé par Louis XIV et la reine Marie Thérèse, il reçoit le nom d'Emmanuel.
Actionné à la corde, le gros bourdon nécessite l'emploi d'une douzaine d'hommes.
1687 - 10 mars: Funérailles du Grand Condé marquées par l'oraison de Bossuet.
"À la veille d'un si grand jour, et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se trouve dans son naturel ; et on sait que le lendemain, à l'heure marquée, il fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre Alexandre. Le voyez-vous comme il vole, ou à la victoire, ou à la mort ? Aussitôt qu'il eut porté de rang en rang l'ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l'aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier le Français à demi vaincu, mettre en fuite l'Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups." (Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704), Oraison funèbre de Louis de Bourbon, prononcée dans l'église de Notre-Dame de Paris le dixième jour de mars 1687 : « Premier exploit militaire du jeune duc d’Enghien et Prince de Condé à la bataille de Rocroi»)
1695 - 1729 - Louis-Antoine de Noailles, archevêque de Paris.
La régularité de sa conduite, les appuis de sa famille et la protection de Madame de Maintenon, conduisirent Louis XIV à nommer Louis-Antoine de Noailles, archevêque de Paris le 19 août 1695. Il s'y montra pieux, actif et zélé. Simple de manières, il était aussi accessible aux pauvres qu'aux riches. En 1709, il vendit son argenterie pour soulager le peuple, accablé par la famine. Soucieux de la majesté des lieux de culte comme de la bonne conduite du clergé, il donna des sommes importantes pour améliorer la décoration de la cathédrale Notre-Dame et d'autres églises de son diocèse. Il rebâtit à ses frais le palais archiépiscopal. Il bénit la première pierre du nouveau grand autel de Notre-Dame, et il posa, le 7 septembre 1702, la première pierre de l'église Saint-Louis-en-l'Île. Après sa mort (1729), il fut inhumé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
1699 - Louis XIV confie à Robert de Cotte la réalisation des travaux pour respecter le voeu de Louis XIII. Il en résultera la destruction du jubé, des stalles et du maître-autel. Quant aux murs, ils seront badigeonnés de blanc.
Pendant près de trois siècles, on respecta la structure gothique de la grande cathédrale, mais les choses changèrent dès la fin du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV. La société de cette époque (fin du XVIIe - XVIIIe siècle) n'aimait pas le gothique, jugé art barbare, sombre, archaïque et bien trop austère. Plus d'un prélat rêvait de démolir sa cathédrale gothique pour le remplacer par un sanctuaire classique ou néoclassique. L'obstacle principal était le coût des travaux : détruire et reconstruire une cathédrale coûtait extrêmement cher, et la baisse de la piété, constante depuis la Renaissance, n'était guère propice à la collecte de fonds en faveur d'une gigantesque église. De plus la noblesse - dont les rois -, jadis grande pourvoyeuse de fonds, était bien trop occupée à se construire de somptueux châteaux et à y mener grand train de vie ; quant au petit peuple des fidèles, il n'avait pas les moyens. On se bornait donc à cette époque à reconstruire, généralement en style classique, ce qui s'était effondré (comme la façade de la cathédrale de Luçon ou encore l'entièreté de celle de Rennes), ou alors à détruire et remplacer ce que l'on pouvait détruire et remplacer à moindre frais, à savoir les œuvres d'art et la décoration intérieure. Ainsi dès la fin du XVIIe, Robert de Cotte démolit le jubé, les stalles, les bas-reliefs des clôtures, ainsi que des tombeaux, cela pour la réalisation du vœu de Louis XIII fait en 1638. De nouvelles stalles de bois sculpté entourant le chœur sont bâties Un nouveau maître-autel fut dressé au milieu du chœur et un second autel, placé au-dessous d’une pieta, fut entouré de statues de Louis XIII et de Louis XIV. Le jubé fut remplacé par une grande grille de fer forgé avec porte centrale.
1714 - Te Deum pour célébrer la paix de Radstadt qui met fin à la désastreuse Guerre de Succession d'Espagne.
1730 - Installation du Grand orgue de François Thierry.
1747-1748 - Reconstruction de l'Hospice des Enfants Trouvés par l'architecte Germain Boffrand, rue Notre-Dame.
Pour construire cet orphelinat capable d'accueillir chaque année 8000 enfants, Boffrand fait abattre dans le voisinage de Notre-Dame de Paris plusieurs églises (Sainte-Christophe, Sainte-Geneviève des Ardents, ainsi que Saint-Jean Le Rond, église où l'on déposait traditionnellement les enfants abandonnés comme Jean-Le Rond, le futur d'Alembert en 1717) et agrandir le parvis.
1756 - Levieil remplace les vitraux du choeur par du verre blanc En 1756, les chanoines jugeant l'édifice trop sombre demandèrent aux frères Le Vieil de détruire les superbes vitraux du Moyen Âge et de les remplacer par du verre blanc ; après quoi on badigeonna les murs de la cathédrale... Les rosaces furent épargnées.
1757 - 26 mars: Damiens est condamné à faire amende honorable devant Notre-Dame de Paris avant son exécution pour avoir tenté d'assassiner Louis XV.
Après Ravaillac, le rituel n'a pas changé un siècle et demi plus tard. Damien est condamné « faire amende honorable devant la principale porte de l’Église de Paris », où il devait être « mené et conduit dans un tombereau, nu, en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux livres ; et là, à genoux, dire et déclarer que méchamment et proditoirement, il a commis le très méchant, très abominable et très détestable parricide, et blessé le Roi d’un coup de couteau dans le côté droit, ce dont il se repend et demande pardon à Dieu, au Roi et à la Justice.» Il fut ensuite exécuté dans des conditions atroces, son agonie durant deux longues heures. Louis XV, blessé seulement légèrement, n'intervint pas pour atténuer la sanction barbare du régicide. Lire Robert François Damiens.
1767 - L'échelle patibulaire, sorte de gibet symbolisant le pouvoir de Haute Justice de l'évêque de Paris est démontée et remplacée par un carcan. L'échelle patibulaire de Notre-Dame de Paris ne semble pas avoir servie pour des exécutions, contrairement aux sinistres "fourches patibulaires" où étaient pendus et exposés les condamnés à mort.
1771 - Soufflot détruit le trumeau du portail central qui gênait les processions et empêchait le passage du dais
A la demande du clergé, Soufflot, architecte du Panthéon de Paris, fit disparaître le linteau et une partie du tympan du portail central, y compris une partie du célèbre Jugement Dernier, pour laisser passer plus aisément le dais des processions.
1777 - Antoine François Derues, un épicier, accusé d'avoir empoisonné deux personnes, fait amende honorable devant Notre-Dame de Paris, avant d'être exécuté.
La Chambre de la Tournelle* confirme en appel la condamnation à mort prononcée par le tribunal du Châtelet. Antoine François Derues était condamné « à faire amende honorable au-devant de la principale porte de l’église de Paris, où il sera conduit dans un tombereau par l’exécuteur de la haute justice, ayant écriteau devant et derrière portant ces mots : Empoisonneur de dessein prémédité […]; ce fait, mené dans la place de Grève pour, sur un échafaud qui y seroit dressé à cet effet, avoir les bras, jambes, cuisses et reins rompus vif par ledit exécuteur de la haute justice, et à l’instant jetté dans un bûcher ardent qui, à cet effet, seroit dressé au pied dudit échafaud pour y être réduit en cendres et ses cendres jettées au vent ». (L'affaire Derues est racontée par Louis-Sébastien Mercier dans son Tablean du Paris). Derues devant Notre-Dame de Paris et jusqu'en Place de Grève proclamera son innocence. Si le nombre d'exécutions dans Paris diminua dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le rituel de l'amende honorable sur le parvis de Notre-Dame semble s'être poursuivi jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Rien d'honorable dans cette pratique au cours de laquelle le condamné, à genoux pour bien exprimer sa soumission, tête et pieds nus, en chemise (la « livrée de l’infamie », selon l’expression de plusieurs chroniqueurs), une torche de cire jaune du poids de deux livres à la main, un écriteau à l’avant et à l’arrière révélant son crime, et parfois une corde autour du cou, demandait pardon à Dieu, au Roi et à la Justice des torts dont il se déclarait coupable. « Elle est appelée honorable », écrivait le juriste François Serpillon, « en considération de celui auquel l’amende est faite pour réparation de son honneur offensé. » Les historiens voient dans cette "amende honorable" la première étape d'un châtiment aussi exemplaire qu'infamant.
* Chambre de la Tournelle: chambre criminelle créée en 1515 dans le Parlement de Paris. Elle était chargé des affaires de grande criminalité entraînant la peine de mort, la condamnation aux galères (depuis 1748, travaux forcés aux arsenaux) , le bannissement.
Lire sur ce sujet: Pascal Bastien, Usage politique des corps et rituel de l’exécution publique à Paris, XVIIe-XVIIIe siècles (in Crime, Histoire et Société).
1783 - François-Henri Clicquot entreprend la transformation du grand orgue.
1786 - La première flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris est abattue suite à son très mauvais état. Il faudra attendre la restauration de Viollet-Le Duc pour la voir reconstruite.
1789 - 15 juillet : Te Deum pour célébrer la prise de la Bastille. - 27 septembre : la Garde Nationale vient faire bénir ses drapeaux à Notre-Dame.
1790 - L'archevêque de Paris quitte la cathédrale, au lendemain du vote, le 24 août 1790, de la Constitution Civile du Clergé. Le 22 novembre, la municipalité de Paris procède à l'expulsion du chapitre.
La commune de Paris fait procéder à l’inventaire des tableaux, des sculptures et de tout le mobilier de la cathédrale.
1791 - Jean-Baptiste Goblet est nommé archevêque de Paris.
Ordonné prêtre en 1750, élu député du clergé aux états généraux, il s'est tourné vers les idées réformistes par opportunisme et il n'en démordra pas. Le 3 janvier 1791, il est le premier évêque à prêter serment à la Constitution civile du clergé, en faveur de laquelle il s'était déclaré dès le 5 mai 1790. Sa popularité est telle qu'il est élu évêque dans plusieurs diocèses. Il choisit celui de Paris et, malgré les difficultés qu'il rencontre pour prendre possession de son siège, il est sacré le 27 mars 1791 par huit évêques, dont Talleyrand.Membre actif du Club des Jacobins, il fait étalage d'anticléricalisme (il se déclare notamment opposé au célibat des prêtres). Il pousse le gouvernement à occuper l’évêché de Bâle. La France, prétextant la présence des Autrichiens, envahit l'évêché le 28 avril 1792. Gobel se fait nommer commissaire civil au pays de Bâle où on l'accusa d'avoir abusé de son pouvoir. Le 7 novembre 1793, il se présente, accompagné de Chaumette, devant la Convention et, dans un geste célèbre, coiffé du bonnet rouge et tenant à la main sa mitre, sa crosse et son anneau, il renonce à ses fonctions et à la prêtrise, en proclamant qu'il agit ainsi pour l'amour du peuple et par respect pour ses vœux. Les disciples d'Hébert, dans la ligne de leur politique antichrétienne, veulent marquer les esprits avec la démission de l'évêque de Paris. Du coup, Robespierre, le rival d'Hébert, considère Gobel comme un athée, bien que celui-ci n'ait jamais professé l'athéisme. Robespierre estime cependant que le culte déiste de l'Être Suprême est menacé par l'opposition des hébertistes athées, et Gobel est condamné à mort et guillotiné avec Chaumette le 13 avril 1794.
1791 - Mandaté par la Constituante, Alexandre Lenoir, peintre autodidacte passionné, se consacre à la sauvegarde des objets religieux menacés par le vandalisme révolutionnaire.
Alexandre Lenoir rassemblera les oeuvres épargnées au couvent des Petits Augustins qui compose aujourd'hui une partie de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. C’est ainsi qu’il parvient à sauver certains éléments du vœu de Louis XIII , qui retrouveront leur place à Notre-Dame, notamment à l’occasion de la restauration de 1844.
1792 - Les émeutiers de la révolution abattent les statues de la galerie des rois.
Les objets de bronze ou de métaux précieux sont enlevés pour être fondus, comme la chasse en or et argent de Saint-Marcel. Les grilles servent à faire des piques, les tombes profanées livrent des cercueils de plomb dont on fait des balles. Les autels de Jules Hardouin Mansart et de Robert de Cotte disparaissent - La cathédrale est rebaptisée "temple de la Raison" puis transformée en entrepôt. Au cours de la Révolution française, de nombreux actes de vandalisme visèrent la cathédrale : "les rois de Juda de la Galerie des Rois de la façade furent décapités et enlevés car on croyait qu'il s'agissait des rois de France. Le 23 octobre 1793, la Commune de Paris décidait ainsi leur destruction: "Le Conseil informé qu'au mépris de la loi, il existe encore dans plusieurs rues de Paris, des monuments du fanatisme et de la royauté...arrête que dans huit jours les gothiques simulacres des rois de France qui sont placés au portail de l'Eglise Notre-Dame seront renversés et détruits." Les 28 rois de Juda furent enlevés et décapités. On a retrouvé une bonne partie de ces têtes en 1977, et elles se trouvent actuellement au Musée national du Moyen Âge. Entre autres déprédations, presque toutes les grandes statues des portails furent anéanties et le trésor fut pillé.
1793 - 7 novembre : interdiction du culte catholique.
- 10 novembre : Fête de la Liberté célébrée à Notre-Dame dans le cadre du Culte de la Raison.
Le Culte de la Raison fit son apparition à Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793, avec la Fête de la Liberté. Ce culte fut organisé par Pierre-Gaspard Chaumette, et le maître-autel se vit ainsi transformé en autel de la déesse Raison. Fin novembre de cette année, le culte catholique fut d'ailleurs interdit à Paris. La cathédrale fut ensuite transformée en entrepôt de vivres.
1795 - 15 août: la cathédrale est rendue au culte constitutionnel.
1798 - Le croisillon sud de la cathédrale accueille le culte théophilanthrope, secte qui fondait la morale privée et civique sur une croyance rationnelle de l'existence de Dieu.
1801 - Concordat signé entre la France et la papauté. La cathédrale toute entière est rendue complètement au culte catholique après une messe et un Te Deum auxquels assistent les trois consuls.
Le concordat de 1801 met fin à l'église gallicane et favorise le retour de la papauté dans la procédure de nomination des évêques. Sujet d'âpres négociations, la nomination des évêques procède d’une négociation complexe entre les autorités civiles et les autorités religieuses. Les évêques sont nommés sur proposition du ministre chargé des Cultes (lié au ministre de l’Intérieur le plus souvent) – choix où interviennent les recommandations d’hommes politiques et des évêques déjà en place – après l’accord préalable du nonce apostolique. Le concordat entraîne la réorganisation de l'Eglise de France. Le 15 août 1801, le pape Pie VII promulgue deux décisions pour permettre cette réorganisation : le bref Tam multa exige la démission des évêques institués par Rome, alors que le bref Post multos labores demande celle des évêques élus. L'ancien archevêque de Paris depuis 1798, Jean-Baptiste Royer, était un évêque qui avait prêté serment à la Constitution Civile du Clergé puis s'était un peu égaré dans l'action politique (Conventionnel il siège parmi les modérés de la Plaine et s'oppose courageusement aux Montagnards lors de l'arrestation des députés Girondins, ce qui entraîna un décret d'arrestation le concernant et son départ de la Convention jusqu'à la chute des Montagnards). Nommé évêque constitunniel de Paris en 1798, il doit démissionner en 1801 après la ratification du Concordat et fut remplacé par l'ancien archevêque de Marseille, Jean-Baptiste de Belloy, évêque réfractaire. Quand, en 1801, le pape décida que les évêques français devraient offrir leur démission pour faciliter la conclusion du Concordat, il fut le premier à se soumettre, et son exemple eut une forte influence sur les autres évêques. Bonaparte, favorablement impressionné par cet acte de dévotion envers l'Église et l'État, le nomma au siège de Paris bien qu'il fût nonagénaire.Son grand âge ne l'empêcha pas de diriger son nouveau diocèse avec une énergie et intelligence stupéfiantes, réorganisant les paroisses, leur donnant de bons prêtres et tenant à visiter lui-même ses ouailles. Le prélat sut par la suite apaiser les relations souvent orageuses entre Pie VII et Napoléon Ier, sans jamais se compromettre d'un côté ou de l'autre. À sa mort, à 98 ans, le cardinal de Belloy (chapeau de cardinal obtenu à la demande de Napoléon auprès du pape) avait su s'attirer la satisfaction évidente de Napoléon aussi bien que de Pie VII, alors pourtant engagés dans une lutte acharnée. Il fut enterré à Notre-Dame, où le monument que Napoléon fit ériger en son honneur, œuvre de Louis Pierre Deseine, est un des plus beaux de la cathédrale.
1802 - Bonaparte rétablit le culte dans la cathédrale, conséquence de la signature du concordat.
1802 - Chateaubriand publie le Génie du Christianisme.
Dans la veine du courant préromantique, l'ouvrage suscite un regain d'intérêt pour le Moyen Age et l'art gothique.
1804 - Sacre de Napoléon 1er en présence du pape Tableau de Jacques-Louis David: Le Sacre de Napoléon (1805-1808) - Musée du Louvre, Paris.
Peu après la signature du concordat de 1801, la cathédrale fut rendue au culte (18 avril 1802). On procéda rapidement à quelques réfections d'urgence si bien qu'en décembre 1804, Napoléon Bonaparte put s'y sacrer empereur des Français, en présence du pape Pie VII. L'édifice avait été blanchi à la chaux pour la circonstance, puis dissimulé sous des décors de Charles Percier et François-Léonard Fontaine. Les drapeaux d'Austerlitz, avaient été accrochés aux murs afin de masquer le pitoyable état de l'édifice.
1810 - Jean-Siffrein Maury (l'"abbé Maury) devient archevêque de Paris.
Le successeur du consensuel cardinal de Belloy est le fameux "abbé Maury" député des états généraux, hostile à la Révolution, adversaire de Mirabeau, émigré après la dissolution de l'Assemblée Constituante, mais qui eut le tort, aux yeux de Pie VII, de rallier l'Empire et d'accepter le poste de l'archevêché de Paris en 1810. Pie VII lui ordonna de refuser le siège de Paris mais Maury passa outre. Après la chute de Napoléon Ier, il fut rejeté par Louis XVIII, déposé par le chapitre de Paris, et exilé. Il retourna en 1814 à Rome, où le Pape le fit mettre six mois en prison au château Saint-Ange, puis chez les Lazaristes, pour punir sa désobéissance. Rentré en grâce, il mourut en 1817 dans un monastère.
1811 - 9 juin: le futur "aiglon" ou "roi de Rome" est baptisé à Notre-Dame de Paris.
L'impératrice Marie-Louise d'Autriche donne naissance dans la soirée à François Charles Joseph Bonaparte. L'héritier de l'empire prend le titre de roi de Rome. Le lendemain, Napoléon Ier fera tirer 100 coups de canon pour célébrer la naissance de son fils. Il sera baptisé à Notre-dame de Paris, le 9 juin.
1816 - Mariage du duc de Berry, fils de Charles X, avec Marie-Caroline de Bourbon-Sicile.
Le duc de Berry sera assassiné en 1820 par Louvel et la duchesse de Berry se fera remarquer par une tentative de soulèvement en 1832 qui échoua assez lamentablement. Tous deux étaient parents de Henri d'Artois (1820-1883), duc de Bordeaux, surnommé « l'enfant du miracle » car il est né posthume après l'assassinat du duc de Berry.
1821 - Baptême du duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry, et qui sera plus tard l'espoir des légitimistes, sous le nom de comte de Chambord.
1830 - 27-28-29 juillet. Le drapeau tricolore flotte sur Notre Dame.
D'après le témoignage d'Alexandre Dumas, qui participe directement dans les rangs des insurgés, aux combats contre les forces de Charles X, on peut voir depuis la place de la Concorde où Dumas se trouve, le 28 juillet 1830, le drapeau bleu-blanc-rouge flotter sur Notre-Dame de Paris. L'archevêque de Paris, Monseigneur Quélen, soupçonné de légitimisme, doit fuir son palais épiscopal sous la pression des révolutionnaires.
1831 - Emeute républicaine qui entraîne la destruction de l'archevêché.
L'émeute violente provoquée par les Républicains après un service religieux pour le onzième anniversaire de la mort du duc de Berry les 14 et 15 février 1831 détruit entièrement l'archevêché, qui se trouvait sur le flanc sud de la cathédrale Notre-Dame. Monseigneur de Quélen doit se réfugier dans le couvent des Dames du Sacré-Cœur rue de Varenne. Il est vrai que Monseigneur de Quélen n'envoie guère de signaux favorables aux Républicains. En mai 1831, il s'opposera à l'inhumation religieuse de l'abbé Grégoire, ancien évêque constitutionnel, au prétexte que celui-ci n'avait pas voulu renoncer à son serment à la Constitution Civile du Clergé.
1831 - Victor Hugo, à l'âge de 29 ans, publie Notre Dame de Paris Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale était dans un tel état de délabrement que les responsables de la ville commencèrent à envisager la possibilité de l'abattre totalement. Le grand romancier Victor Hugo, admirateur de l'édifice, écrivit alors (1831) son roman Notre-Dame de Paris qui eut un énorme succès et avait notamment pour but de rendre le public conscient de la valeur d'un tel monument. Il réussit à créer un large mouvement populaire d'intérêt en faveur de la cathédrale. Son roman avait rendu vie à un monument alors marginalisé et l'avait rendu plus familier aux parisiens. À cela s'ajoutait le poids du nouveau courant européen appelé romantisme qui renouait avec le goût pour l'art du Moyen Âge, surtout l'art gothique. Par son roman, Victor Hugo contribua largement à sauver le chef-d'œuvre meurtri d'un destin fatal.
1834 - Début des Conférences de Carême de Notre-Dame par Frédéric Onazan.
Etudiant profondément catholique et républicain, Frédéric Onazam tente de réconcilier la classe ouvrière et l'Eglise. Il pressent le risque, dans une période marquée par les révolutions, de l'éloignement de l'Eglise du peuple alors que la misère fait des ravages et que l'Eglise paraît au service des nantis. Il décida, en avril 1833, alors qu'il n'a que 20 ans, avec des amis étudiants, paroissiens comme lui de l'église Saint-Étienne-du-Mont, de fonder une petite société vouée au soulagement des pauvres, qui prit le nom de Conférence de la charité. Par la suite, la conférence se plaça sous le patronage de saint Vincent de Paul. Il fut alors aidé dans sa tâche par sœur Rosalie Rendu, une Fille de la Charité très active dans les quartiers pauvres de Paris. Au carême 1833, puis 1834, Frédéric fait parvenir à Mgr Quélen des pétitions d'étudiants pour que soient organisées des conférences à Notre-Dame de Paris. Ces conférences ont eu lieu pour une première fois au carême 1834. En 1835, elles furent un véritable succès quand elles furent prêchées par Lacordaire. Devenu avocat puis professeur, Frédéric Ozanam n'en poursuit pas moins son engagement religieux et social. Il est l'un des précurseurs de la doctrine sociale de l'Eglise et sera béatifié par le pape Jean-Paul II en 1997.
1841 - 22 mai : Baptême du Comte de Paris, en présence de son grand-père, le roi Louis-Philippe, et qui sera plus tard, le prétendant orléaniste.
1843 - Les architectes Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc se voient confier la restauration de la cathédrale
Le sort de Notre-Dame focalisa différents courants de pensée : les catholiques bien sûr qui désiraient réconcilier la France avec la piété et la foi d'antan, les monarchistes aussi qui s'efforçaient de renouer avec un proche passé, et les artistes et écrivains romantiques. Le Ministre des Cultes de l'époque décida d'un grand programme de restauration. L'architecte Godde chargé jusqu'alors de l'entretien de l'édifice et dont les méthodes de restauration faisaient l'unanimité contre elles fut écarté. On se tourna vers Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc qui s'étaient distingués sur le chantier de la Sainte-Chapelle. Ces derniers déposèrent un projet et un rapport, et ayant emporté l'appel d'offres en 1844, présentèrent en 1845 un budget de 3 888 500 francs, qu'ils durent réduire à 2 650 000, pour la réfection de la cathédrale et la construction d'une sacristie. L'Assemblée Nationale vota une loi accordant cette somme et c'est ainsi qu'après de longues années d'attente, la restauration put vraiment débuter. Le maigre budget fut épuisé en 1850. Les travaux s'arrêtèrent. Viollet-le-Duc dut présenter à plusieurs reprise de nouvelles propositions afin que les travaux puissent se terminer. Au total plus de douze millions de francs furent ainsi octroyés.
1848 - 25 juin: l'archevêque de Paris, monseigneur Affre, tente d'obtenir la fin des hostilités entre les troupes de Cavaignac et les insurgés. Il est frappé par un tir non identifié jusqu'à aujourd'hui et meurt deux jours plus tard.
Pendant les insurrections de juin 1848, Monseigneur Affre crut que sa présence près des barricades pût être un moyen de ramener la paix. Il en fit part au général Louis Eugène Cavaignac, qui le mit en garde contre les dangers qu’il courrait. « Ma vie, répondit-il, a peu de valeur, je la risquerai volontiers. » Le 25 juin, les tirs ayant cessé à sa demande, il apparut sur la barricade à l'entrée du Faubourg Saint-Antoine, accompagné par M. Albert, de la Garde Nationale, habillé comme un ouvrier et arborant une branche verte en signe de paix. Il fut accueilli dans la stupeur, mais à peine eut-il prononcé quelques mots qu'un coup de feu partit des lignes de la Garde nationale et relança les hostilités. L'archevêque fut touché par une balle perdue (sans qu'on ne sache avec certitude de quel côté celle-ci provenait). On l'amena au presbytère de Saint-Antoine, et il fut ramené le lendemain au palais épiscopal, où il mourut le 27 juin, vers 4h30 du matin. Ses dernières paroles furent une citation de l'Evangile de Jean suivie d'un appel à la paix : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis, que mon sang soit le dernier versé ». Les obsèques officielles, le 7 juillet, furent suivies par une foule nombreuse.
Vers 1849 - Représentation de Notre-Dame sans sa flèche, par le peintre Johan Barthold Jongkind.
La flèche sera reconstruite par Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle. Elle culmine à 96 mètres.
1853 - Georges Eugènes Haussmann nommé préfet de la Seine par Napoléon III. Le nouveau préfet de la Seine reçoit de l'Empereur la mission « d'aérer, unifier et embellir la ville. »
Les travaux d'Haussmann vont profondément transformer le quartier de Notre-Dame de Paris. L'hospice des Enfants trouvé de Boffrand fut totalement détruit, de même que le vieux quartier compris entre la cathédrale, le Palais de justice et la Seine au Nord, à l'exception des quelques rares maisons de l'ancien cloître Notre-Dame qui subsistent encore aujourd'hui. Des 17 petites églises ou chapelles qui existaient au début du XIIIe siècle, il n'en demeurait aucune. Il est vrai que Haussmann n'eut à détruire que les quatre dernières, Boffrand, la Révolution et le Premier Empire ayant déjà supprimé les treize autres. Le parvis voit sa surface quintupler (140 mètres de long sur 70 mètres de large), ce qui contribue à rabaisser la grandeur de la façade ouest comme marginalisée dans ce cadre immense.
1853 - Mariage de Napoléon III et d'Eugénie Montijo, célébrée à Notre-Dame de Paris par Monseigneur Sibour.
Eperdument amoureux depuis plusieurs mois, Napoléon III épouse la jeune espagnole Eugenia Maria de Montijo de Guzman, comtesse de Teba. Le mariage est célébré à Notre-Dame de Paris. Les festivités dureront deux jours.
1856 - 16 juin: baptême du prince impérial, fils (unique) de Napoléon III et de Eugénie de Montijo.
Il sera tué par les guerriers zoulous en 1879. Pas plus que ses illustres prédécesseurs (Henri comte d'Artois et Philippe d'Orléans, comte de Paris), il ne parviendra au trône.
1857 - Assassinat de Monseigneur Sibour, archevêque de Paris.
Le successeur de Monseigneur Affre, tout en parvenant à se concilier les nouvelles autorités de la IIe République puis celles du régime impérial, reste un conservateur attaché à faire appliquer dans son diocèse les décisions du pape Pie IX. Le 3 janvier, alors qu'il inaugure la neuvaine de Sainte Geneviève à Saint-Étienne-du-Mont, il est assassiné à coup de couteau par Jean-Louis Verger, un prêtre, que Monseigneur Sibour avait interdit. Les motivations de l'assassin restent obscures (simple ressentiment personnel ou motivations politico-religieuses plus profondes?). Verger sera rapidement jugé, condamné à mort et guillotiné.
1857 - Mort de Jean-Baptiste Lassus. Viollet-le-Duc prend seul la direction des travaux jusqu'à la fin de la restauration en 1864.
La construction de la sacristie se révéla un gouffre financier. Il fallut en effet descendre à neuf mètres avant de rencontrer un terrain stable. L'état lamentable des maçonneries de la cathédrale était généralisé, la porte rouge par exemple était en ruines. On ne comptait plus les pinacles brisés, les gables effondrés. Quant à la grande statuaire des portails et de la façade, il n'en restait plus grand chose. Les restaurateurs durent effectuer un profond travail de recherche afin de restituer (à l'identique si possible, ce qui l'était rarement) les parties dégradées, ce dont témoignent les écrits et dessins de Viollet-le-Duc. C'est la restitution du programme sculpté de la cathédrale qui constitue la principale réussite des deux architectes. Ils ont d'emblée voulu reconstituer toute l'ornementation sculpturale détruite en s'inspirant ou copiant des œuvres de la même époque et restées intactes (Amiens, Chartres et Reims). Pour ce faire les architectes réunirent une équipe d'excellents sculpteurs sous la direction d'Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. Beaucoup d'entre eux provenaient de l'atelier de David d'Angers et se connaissaient. Plus de 100 grandes statues furent ainsi créées à destination de l'extérieur, dont les 12 statues en cuivre entourant la base de la flèche, œuvres de Geoffroi-Dechaume lui-même. Viollet-le-Duc apporta un très grand soin à la réalisation de ces statues. Elles étaient d'abord dessinées par ses soins, puis une maquette grandeur nature en plâtre était réalisée. On apportait alors les corrections nécessaires jusqu'à ce que l'œuvre soit jugée satisfaisante. À ce moment seulement, on procédait à la réalisation de la statue définitive en pierre. Aucune liberté de création n'était autorisée de la part des sculpteurs dont le travail était totalement contrôlé par les architectes. Lors de la restauration, la cathédrale fut quelque peu remaniée. La rosace sud par exemple fut pivotée de quinze degrés afin de la faire reposer selon un axe vertical, modification qui, parfois critiquée, était motivée par la nécessité de consolider l'ensemble dont la maçonnerie s'était affaissée. Enfin quelques statues sorties de l'imagination de l'architecte furent édifiées, telles les impressionnantes chimères contemplant Paris du haut de la façade.
Statues des apôtres au pieds de la flèche. Viollet-le-Duc, représenté sous les traits de Saint-Thomas, contemple ainsi son oeuvre, la flèche de 96 mètres.
1864 - Achèvement des travaux de restauration
La restauration achevée, c'est monseigneur Darboy, archevêque de Paris depuis 1863, qui consacra la cathédrale le 31 mars 1864.
1868 - Restauration du grand orgue de Cliquot par Aristide Cavaillé-Coll
1871 - Durant la "Semaine Sanglante" qui conclue la Commune de Paris, des chaises et des bancs sont arrosés de pétrole et enflammés par les Communards. L'incendie est évité de justesse.
Le 24 mai, Monseigneur Darboys, prisonnier puis otage, est fusillé par les Communards dans la prison de la Roquette.(avec Gaspard Deguerry, curé de la Madeleine, trois pères jésuites et Louis Bernard Bonjean). Après l'écrasement de la Commune, il reçut des obsèques nationales. Cela faisait, en vingt-trois ans, trois archevêques de Paris morts de mort violente (seul Mgr Morlot était mort dans son lit en 1862).
1886 - Paul Claudel De famille catholique, perd la foi jeune et la retrouve à l'âge de dix-huit ans, le jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors d'une illumination subite.
Paul Claudel, selon ses dires, baignait, comme tous les jeunes gens de son âge, dans « le bagne matérialiste du scientisme de l'époque ». Il se convertit au catholicisme en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris durant Noël 1886. « J'étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la Maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus. » Sa foi catholique devient dès lors essentielle dans son œuvre qui chantera la création : « De même que Dieu a dit des choses qu'elles soient, le poète redit qu'elles sont. » Cette communion de Claudel avec Dieu a donné ainsi naissance à près de quatre mille pages de textes. Il y professe un véritable partenariat entre Dieu et ses créatures, dans son mystère et dans sa dramaturgie, comme par exemple dans Le Soulier de satin et L'Annonce faite à Marie.
1889 - Consécration de la basilique du Sacré-Coeur par Monseigneur Richard, archevêque de Paris.
Politiquement, le cardinal Richard était attaché par des liens d'estime et de sympathie aux catholiques monarchistes. En 1892, quand Léon XIII recommanda le « Ralliement » des catholiques à la République, le cardinal créa l'Union de la France chrétienne afin d’unir tous les catholiques sur la seule base de la défense de religion. Les monarchistes s’opposèrent à ce ralliement et à la politique que cette union représentait ; finalement, suivant le désir du pape, l'union fut dissoute. En de nombreuses occasions le cardinal Richard parla pour défendre les congrégations religieuses et Léon XIII lui adressa une lettre (27 décembre 1900) concernant les religieux menacés par la Loi sur les Associations qu’on projetait alors. Vieux et malade il fut, quelque temps avant sa mort, jeté à la porte de l’évêché qui fut confisqué pour en faire le Ministère du Travail.
1892 - 20 février : Encyclique Inter innumeras sollicitudines (Au milieu des sollicitudes) du pape Léon XIII, qui recommande le ralliement des catholiques français à la République.
1897 - 8 mai : Service funèbre à Notre Dame de Paris en mémoire des morts de l'incendie du Bazar de la Charité.
Un incendie se déclare dans la salle de cinéma du Bazar de la Charité, rue Jean Goujon, à Paris. L'incendie se propage à toute allure à l'ensemble du magasin qui reçoit alors près de 1 200 invités, à l'occasion d'une vente de charité. On comptera 160 victimes, essentiellement des femmes de la haute société que leurs robes ont gênées dans leur fuite. Un service funèbre sera célébré à Notre-Dame le 8 mai, en présence du président Félix Faure.
1905 - 9 décembre : Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Selon cette loi qui fonde la laïcité à la française, les bâtiments affectés à l'usage des cultes religieux antérieurement à la date de la promulgation de la loi, deviennent propriété de l'Etat et des communes. Il leur revient d'en assurer l'entretien. Les communes prennent en charge l'entretien des églises. Pour ce qui concerne les cathédrales, celles construites avant 1905 et ayant à cette date le statut de cathédrale (siège d'évêché), sont entretenus par l'Etat. 87 des 154 cathédrales de France relèvent de cette disposition. Notre-Dame de Paris en fait évidemment partie.
1918 - 17 novembre: Te Deum célébrant l'armistice du 11 novembre 1918.
1923 - Funérailles nationales de Maurice Barrès à Notre-Dame de Paris.
1923 - The Hunchback of Notre-Dame sort en salles aux Etats-Unis. Réalisé par Wallace Worsley, c'est le premier des trois grands films adapté de l'oeuvre de Victor Hugo, jusqu'à aujourd'hui qui voit Quasimodo joué par une star d'Hollywood. Dans cette version muette, c'est Lon Chaney qui interprète le rôle de Quasimodo avant Charles Laughton (en 1939) et Anthony Quinn (en 1956).
1929 - mars: Funérailles nationales du Maréchal Foch à Notre-Dame de Paris.
- septembre: Jean Verdier devient archevêque de Paris. En décembre, il devient le cardinal Verdier.
1931 - Funérailles nationales du Maréchal Joffre à Notre-Dame de Paris.
1934 - Electrification du bourdon et du système de cloche.
Le pédalier mis en place au XIXe siècle (que l'on peut encore voir aujourd'hui, pesait 1500 kg et nécessitait huit sonneurs, qui par équipe de deux, se faisaient face de part et d'autre de la cloche. L'électrification a supprimé l'emploi du pédalier.
1934 - 20 octobre : funérailles nationales de Raymond Poincaré.
1936 - juin: Communiqué du cardinal Verdier, archevêque de Paris appelant à la "paix sociale".
Après la formation du gouvernement de Léon Blum en juin 1936, le cardinal Verdier fait publier un communiqué qui fait grand bruit appelant à « la paix sociale (...) et à sacrifier nos rancœurs, nos préférences politiques ou sociales, et dans une certaine mesure nos intérêts eux-mêmes. »
1938 - 20 décembre: dans une déclaration solennelle, les cardinaux de Paris, de Malines et de Milan dénoncent le nazisme après la Nuit de Cristal en novembre 1938.
Après la Nuit de cristal en novembre 1938 en Allemagne, le cardinal Verdier,archevêque de Paris, fait paraître une lettre publique commune avec les cardinaux Van Roey, archevêque de Malines et Schuster, archevêque de Milan, dans laquelle il critique l'assassinat et déplore « l'aboutissement fatal de la théorie raciale » en Allemagne : « Tout près de nous, au nom des droits de la race, des milliers et des milliers d'hommes sont traqués comme des bêtes fauves, dépouillés de leurs biens, véritables parias qui cherchent en vain au sein de la civilisation un asile et un morceau de pain. ».
1939 - Sortie aux Etats-Unis de The Hunchback of Notre-Dame ("Le Bossu de Notre-Dame") de William Dieterle, avec Charles Laughton dans le rôle de Quasimodo et Maureen O'Hara dans celui d'Esmeralda. Ce film du cinéste William Dieterle (un cinéaste allemand parti tourner aux Etats-Unis à la fin des années Vingt et devenu citoyen américain en 1937) est considéré par l'ensemble des critiques comme la meilleure adaptation du roman de Victor Hugo. Charles Laughton y joue un Quasimodo époustouflant de présence. A ses côtés Maureen O'Hara, encore toute jeune (ce qui correspond mieux au rôle de la bohémienne de Hugo) y compose une flamboyante Esmeralda. Dieterle reconstitue un Paris médiéval fait de ruelles sinueuses, dans en clair-obscur teinté d'expressionnisme.
1940-1949 - Le cardinal Suhard archevêque de Paris.
Comme la plupart des hauts dignitaires de l'Église catholique, le cardinal Suhard, devenu archevêque de Paris avait donné son approbation à la politique du maréchal Pétain. Il approuve la déclaration des évêques de France qui condamne la résistance armée (17 février 1944) : « Nous condamnons [les] appels à la violence et [les] actes de terrorisme, qui déchirent aujourd'hui le pays, provoquent l'assassinat des personnes et le pillage des demeures ». Parmi les signataires de cet appel, on retrouve notamment l'archevêque de Bordeaux, Monseigneur Feltin, qui succèdera au cardinal Suard en 1949 à la tête de l'archevêché de Paris. Le cardinal Suhard accueille le maréchal Pétain à Notre-Dame, en avril 1944, ce qui lui sera reproché à la Libération. Il dirige en grande pompe la cérémonie à Notre-Dame lors des obsèques nationales du collaborateur Philippe Henriot alors que le débarquement a eu lieu un mois avant.
1944 - 26 avril: le cardinal Suhard accueille solennellement le Maréchal Pétain en visite à Paris, dans la cathédrale.
- 7 juillet : en pleine bataille de Normandie, le cardinal Suhard célèbre en grande pompe les "funérailles nationales" de Philippe Henriot, journaliste collaborationniste et antisémite de Radio Paris, abattu par la Résistance française. le 28 juin 1944. Voir vidéo: cliquez sur la photo
1944 - 26 août : Cérémonie d'action de grâce de la Libération de Paris en présence du général de Gaulle qui a fait exclure le cardinal Suhard, qui ne masquait pas ses vues pétainistes, de la cérémonie.
1945 - 9 mai : Te Deum célébrant l'armistice du 7 mai 1945 à Reims.
1947 - Funérailles nationales du Maréchal Leclerc de Hauteclocque à Notre-Dame de Paris.
1952 - Funérailles nationales du Maréchal De Lattre de Tassigny à Notre-Dame de Paris.
1955 - Funérailles nationales de Paul Claudel à Notre-Dame de Paris.
1956 - 19 décembre: sortie du film Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy (avec les stars Gina Lollobrigida, dans le rôle d'Esmeralda, et Anthony Quinn dans le rôle de Quasimodo). Jacques Aurenche et Jacques Prévert ont adapté les dialogues de l'oeuvre de Victor Hugo.
Le film remporte un immense succès public mais l'accueil critique est mitigé. Il se fait descendre en flamme par les critiques de la Nouvelle-Vague pour son "académisme".
1963 - Le cardinal Feltin, archevêque de Paris, refuse à Edith Piaf, pourtant profondément croyante et pratiquante, les obsèques religieuses en raison de la vie qu'il juge dissolue de la chanteuse.
1967 - Funérailles nationales du Maréchal Juin à Notre-Dame de Paris.
1970 - Nettoyage des façades de Notre-Dame de Paris.
1970 (12 novembre) - Cérémonie d'Hommage National pour les obsèques du général de Gaulle. Le cardinal Marty célèbre la messe de cette cérémonie. Voir video : cliquez sur la photo
1974 - 6 avril: Cérémonie d'Hommage National pour les obsèques de Georges Pompidou, Président de la République décédé alors qu'il était en fonction le
1977 - Les têtes des rois de la galerie de la façade ouest, décapitées par les révolutionnaires en 1792, sont retrouvées dans les sous sol de la Banque française du commerce extérieur et transportées au musée de Cluny
1980 - 30 mai : discours et messe du pape Jean-Paul II à Notre-Dame de Paris.
1981 - 27 février : Monseigneur Lustiger, archevêque de Paris.
Monseigneur Lustiger s'engage dans une action volontairement réformatrice et novatrice contre le déclin de l'Eglise catholique. Ainsi sur le plan de la liturgie, Ayant à cœur de lui rendre sa dignité et sa beauté, il a soutenu la refonte de la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame et la création d'une école de formation professionnelle incluant l'animation des offices à la cathédrale, permettant ainsi un nouveau déploiement de la tradition de l'Église dans la cathédrale de Paris. Il commanda un nouveau mobilier liturgique pour le chœur de Notre-Dame et fit créer des vêtements liturgiques nouveaux avec le souci de la beauté et de la lisibilité des signes. Fréquemment, le dimanche soir, il prêchait et célébrait la messe dans sa cathédrale. - -
- Création de Radio Notre-Dame permise par la libéralisation de la bande FM.
1984 - Monseigneur Lustiger s'engage vigoureusement dans le mouvement de défense de l'école libre contre la réforme Savary.
1988 - L'architecte Bernard Fonquernie prend la direction des travaux de restauration qui se poursuivent encore.
1996 - 11 janvier: cérémonie d'Hommage National pour les obsèques de François Mitterrand. Voir vidéo : cliquez sur la photo
1997 - 19-24 août: Journées Mondiales de la Jeunesse. Jean Paul II à Paris.
- 22 août: Béatification de Frédéric Ozanam par le pape Jean-Paul II à Notre-Dame de Paris. La béatification de Frédéric Ozanam fut demandée en 1925 à l'initiative de la société Saint-Vincent de Paul. Jean-Paul II déclara en 1997: "On peut voir en Frédéric Ozanam un précurseur de la doctrine sociale de l'Eglise, que le pape Léon XIII développera quelques années plus tard dans l'encyclique Rerum Novarum."
1998 - Immense succès populaire de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, adaptée par Luc Plamondon et Richard Cocciante de l'oeuvre de Victor Hugo.
La comédie musicale révèle le chanteur canadien Garou dans le rôle de Quasimodo et les chanteuses Noa et Hélène Ségara dans le rôle d'Esmeralda. Parmi les "chanteurs à voix" qui composent la première distribution, on retrouve Daniel Lavoie dans le rôle de Frollo et Patrick Fiori dans celui de Phoebus.
1999 - La cathédrale qui venait d'être restaurée n’est pas épargnée par les vents de la tempête qui ont soufflé à plus de 150 km/heures.
Des blocs de pierre jonchent le premier étage des terrasses hautes et ont provoqué des trous béants. Six pinacles sont tombés sur la nef et la sacristie.
2005 - André Vingt-Trois succède à Jean-Marie Lustiger au poste d'archevêque de Paris.
2007 - Cérémonie d'Hommage National pour les obsèques de l'Abbé Pierre. 2008 - 22 octobre: Cérémonie d'Hommage National pour les obsèques de Soeur Emmanuel.
2009 - 3 juin : Cérémonie oecuménique pour les victimes du vol AF-447 Rio-Paris
Sources: Notre-Dame de Paris - guide complet de la cathédrale - par André Trintignac et Marie-Jeanne Coloni. Les Editions du Cerf - 1996.
Divers sites et blogs: Les classiques:
- Wikipedia
- Herodote.net
Des mines de renseignements sur Notre-Dame de Paris:
Site de Notre-Dame de Paris
A la découverte de l'Histoire de France.
Regard.Bibliothèque Chrétienne on line.
La panse de l'Ours.
Le passionnant site Hermetism.free.fr Fin