lundi 24 janvier 2011

Le symbolisme

Le symbolisme

Odilon Redon, Le Bouddha, entre 1906 et 1907, Musée d'Orsay, Paris.


Le symbolisme est un courant artistique qui s’exprime entre 1886 et 1900. Il touche tous les domaines de la création (littérature, poésie), musique, peinture…Les artistes rejettent le matérialisme, la technique, le positivisme. Ils s’évadent dans le rêve, la mélancolie et le spiritualisme, puisent leur inspiration dans la Bible, les mythes, les légendes et les contes de fée. Ils expriment une réaction contre une société qu’ils jugent décadente. La femme tout particulièrement fascine les peintres symbolistes qui la voit pure, hiératique et vertueuse ou, au contraire, beauté fatale qui entraîne l’homme vers la mort (Salomé, Hélène). Ce sont les Femmes idéalisées de Pierre Puvis de Chavanne (1824-1898), les héroïnes légendaires et redoutables de Gustave Moreau (1825-1898) dans des compositions visionnaires et richement colorées, l’univers des songes dans les oeuvrres d’Odilon Redon (1840-1916). Les symbolistes pratiquent la précision du dessein mais cette peinture s’enrichit aussi d’expériences variées: hasard des taches colorées, le flou, les formes vacillantes, la sensualité des tons…

Quelques oeuvres majeures du symbolisme
Gustave Moreau, Zeus et Sémélé, 1894-1895, musée Gustave Moreau (Paris)
Zoom : cliquer sur le tableau
Gustave Moreau (1826-1898) est l'un des peintres symbolistes les plus connus. Il a multiplié les tableaux se rapportant à la mythologie. Sur ce tableau, Moreau reprend ici la légende de Zeus et de Sémélé, une mortelle et une des nombreuses amantes du dieu. Héra, jalouse de cette dernière, emprunta les traits de Béroé, la nourrice de Sémélé, et conseilla à sa rivale de demander à Zeus de lui apparaître dans toute sa gloire. Épouvanté, mais n'osant refuser car il lui avait promis de lui accorder tout ce qu'elle désirerait, Zeus se présenta donc devant elle avec sa foudre et ses éclairs : en un instant la malheureuse fut foudroyée. Le dieu eut cependant le temps de retirer, du sein de Sémélé, Dionysos, le fils qu'elle avait conçu. Zeus l'aurait ensuite gardé dans sa cuisse jusqu'à ce qu'il naisse.
Sur le tableau, on observe Zeus, représenté comme Apollon c'est-à-dire avec la lyre, représentant la lumière, l'amour et Sémélé, la fille de Cadmos, le fondateur de Thèbes et d' Harmonie, une fille d' Aphrodite. Zeus dans le tableau est en train de consumer son amante. Sémélé est pâle et on comprend qu'elle est morte. Gustave Moreau l'a représentée plus petite que le dieu, moins importante car c'est une simple mortelle. Sur le flan droit de Sémélé, on observe son fils, Dionysos, ailé, qu'elle a eu avec Zeus. Gustave Moreau représente le moment où Zeus sort l'enfant des cendres de sa mère pour le mettre dans sa cuisse jusqu'à sa naissance. Moreau est un symboliste et il a parsemé son tableau de nombreux symboles : les pommes rouges illustreraient le désir de Sémélé de voir son amant de Dieu dans toute sa splendeur. Zeus tient dans la main un narcisse qui représente la mort : Zeus a la vie de Sémélé entre ses mains.Plus tard, Dionysos soustrait sa mère des enfers et l'emmène au Ciel où elle devient immortelle sous le nom de Thyoné.

Gustave Moreau, Les prétendants, 1852-60, agrandi en 1882, Musée Gustave Moreau, Paris.

Gustave Moreau, Les Athéniens livrés au Minotaure, 1855.

Gustave Moreau, Oedipe et le Sphinx, 1864, Metropolitan Museum of Art, New York.
Gustave Moreau, Hercule et l'Hydre de Lerne, 1869-1876, Chicago Art Institut.

Arnold Böcklin, Vénus anadyomène, (1872), Saint Louis Art Museum.

Arnold Böcklin, L'Île des Morts, version de 1886 (il y en eu 5 entre 1879 et 1886), Museum der bildenden Künste de Leipzig.
Arnold Böcklin, Ulysse et Calypso, 1883, Kunstmuseum, Bâle
Pierre Puvis de Chavanne, Le Pauvre Pêcheur, 1881, Musée d'Orsay, Paris
Pierre Puvis de Chavanne, Le Rêve, 1883, Musée d'Orsay, Paris.Pierre Puvis de Chavanne, Orphée, 1883, Musée d'Orsay, Paris.

Henry de Groux, Zola aux outrages, 1898, Musée Emile Zola, Médan.

Carlos Schwabe, La mort du fossoyeur , 1895-1900, aquarelle et gouache sur esquisse à la mine de plomb sur papier, Paris, Musée du Louvre, cabinet des dessin.

Carlos Schwabe, affiche du premier Salon de la Rose+Croix, 1892, lithographie, collection particulière.

Jean Delville, La Mort d'Orphée, 1893, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.

Gustav Klimt, Le Baiser, 1907-1908, Vienne, Palais du Belvédère, Österreichische Galerie Belvedere.

Gustav Klimt, La Philosophie, 1900, Peinture détruite par le feu en 1945 au Immendorf Palace.

Fernand Holder, Le Bûcheron, 1910, Musée d'Orsay, Paris.

Odilon Redon, Béatrice, 1885, collection privée.

Odilon Redon, Pandore, 1910, Metropolitan Museum of Art, New York.Odilon Redon, La Naissance de Vénus, 1912, Museum of Modern Art(MOMA) de New York.

Gaston Bussière, Cassandre sur les remparts de Troie, début du XXe siècle, Musée des Ursulines, Macon.