mardi 10 mars 2009

La politique de collectivisation en URSS sous Staline

La politique de collectivisation en URSS sous Staline








































































Affiche pour le 17e congrès du Parti communiste en 1934


Cette affiche de propagande vante le bilan économique de Staline depuis qu'il a décidé la politique de collectivisation. Staline y est présenté comme l'héritier de Lénine et de la révolution d'Octobre (prise du palais d'hiver à Petrograd). Le drapeau de l'URSS (faucille et marteau, symbole des ouvriers et des paysans, soleil levant - annonce d'une nouvelle ère - et gerbe de blé -symbolisant la richesse -) couronne sa politique industrielle. Le développement industriel est évoquée par les usines, les cheminées fumantes des hauts fourneaux de la sidérurgie, les barrages, les avions, les grues de construction. Mais on note l'absence de l'agriculture. En bas, des ouvriers portent des banderoles avec des slogans vantant le "parti léniniste victorieux" et la politique de Staline.









En 1928, débarassé de toute opposition interne depuis l'exclusion de Trotsky, Staline décide la collectivisation de l'économie. Quelles furent les conséquences économiques, sociales et poltiques de cette politique?

Staline décrète dès 1928 la collectivisation des terres. La propriété privée est abolie, les terres et les moyens de production sont regroupées dans des coopératives d'Etat (Kolkhozes) et des fermes d'Etat (Sovkhozes). Mais il se heurte à une très forte résistance des paysans que le régime soviétiques qualifie péjorativement de koulaks, en les assimilant à des propriétaires aisés. Pour "liquidez les koulaks en tant que classe", le régime entreprend la "dékoulakisation": arrestation, déportation massive (au moins deux millions de paysans) et exécution (des centaines de milliers). Mais la réforme reste un échec. Elle est sanctionnée par des famines terribles (5 millions de morts en Ukraine en 1932-1933). Au total, l'agriculture soviétique se caractérise par de faibles rendements malgré les "lopins de terre" (3% des terres) concédés par le régime aux paysans, à côté des terres collectives.

C'est en 1929 que Staline ordonne la "collectivisation sans limite" c'est-à-dire la nationalisation de toutes les entreprises. Il veut faire de l'URSS une grande puissance industrielle. Un organisme d'Etat, le Gosplan élabore un plan quinquennal qui fixe les objectifs de production. L'industrie lourde est privilégiée (sidérurgie) avec les équipements collectifs (barrages hydro-électriques, canaux, chemins de fer, métro de Moscou) et l'armement. La main d'oeuvre est encouragée à produire plus avec l'exemple du mineur Stakhanov, le travail est glorifié. Le droit de grève est interdit, les démissions empêchés par le livret du travail. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS possède une grande industrie lourde mais c'est au détriment du niveau de vie des citoyens soviétiques: l'industrie des biens de consommation est négligée, les pénuries sont nombreuses. La population paysanne vient s'entasser dans les villes pour obtenir de maigres salaires dans les usines. Enfin une partie des travaux est réalisée par les bagnards du Goulag ( dans des conditions effroyables (canal de la mer Blanche).

La création d'une importante industrie lourde permettra à l'URSS de faire face à l'invasion allemande. Mais l'agriculture et le niveau de vie des Soviétiques ont été sacrifiés. Staline impose par des méthodes répressives impitoyables la collectivisation à la société soviétique.