Différents mais égaux - Lutter contre les discriminations
L'arrestation de Rosa Parks, le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama).Rosa Parks, jeune militante de la lutte pour l'égalité des droits civiques aux Etats-Unis, est arrêtée le 1er décembre 1955 à Montgomery (Alabama). Elle a refusé de céder sa place dans un bus à un homme blanc qui lui réclamait de se déplacer, au prétexte que les quatre premières rangées du bus étaient réservées aux Blancs. Rosa Parks refuse de se lever et de gagner les places du fond. Le chauffeur du bus fait alors appel à la police. Elle sera condamnée le 5 décembre à une peine d'amende de 15 dollars. Rosa Parks n'est pas la première personne de couleur à s'opposer à cette injustice (le joueur de base-ball, Jackie Robinson avait fait de même à Fort Hood au Texas en 1944). Mais cette fois-ci, l'arrestation de cette jeune femme paraît tellement exagérée que les militants des droits civiques saisissent ce prétexte pour déclencher la lutte contre la ségrégation dans les transports publics en organisant un boycott des transports publics à Montgomery. le mouvement est massivement suivi par la population noire de Montgomery qui représentait 3/4 des usagers des bus. Elle est aussi l'occasion pour le jeune pasteur d'une église locale, Martin Luther King Junior de se faire connaître en menant avec succès le boycott . Ce mouvement durera 381 jours et mettre au bord de la faillite les compagnies de bus de Montgomery. Le boycott s'arrête quand la Cour Suprême des Etats-Unis décide, le 13 novembre 1956, que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle (arrêts BrowdLer vs Gayle). L'action de Rosa Parks a favorisé la prise de conscience d'une partie de l'opinion américaine sur l'injustice et l'absurdité de la ségrégation dans le sud des Etats-Unis. Pourtant, la lutte pour l'égalité entre citoyens américains ne fait alors que commencer.
Caroline du Nord (USA) en 1950. Cliché d'Elliot Erwitt.
Elizath Eckford marche sous les huées des manifestants racistes qui veulent l'empêcher de rejoindre la Little Rock Central High School, l'école secondaire de la ville (4 Septembre 1957, Little Rock, Arkansas Etats-Unis).
Elizabeth Eckford, une jeune fille noire de 16 ans qui vivait à Little Rock (Arkansas), tente avec huit camarades, le 4 septembre 1957, de rentrer dans l'équivalent d'un lycée, la Little Rock Central High School, réservée aux Blancs. La Cour Suprême avait pourtant, dans un arrêt historique (Brown vs. Board of Education of Topeka) le 17 mai 1954, décidé la fin de la ségrégation dans l'éducation sur tout le territoire des Etats-Unis. Trois ans plus tard, l'Arkansas n'appoliquait pas cet arrêt. Neuf jeunes Noirs décidèrent de braver les autorités locales. Le gouverneur de l'Etat, Orval Faubus, ouvertement raciste, décide de s'opposer à l'entrée des jeunes noirs et mobilise... la garde nationale! Il est soutenu par des centaines d'activistes racistes blancs qui envahissent les lieux. Après avoir essayé de négocier avec le gouverneur, le Président Eiseinhower décide, pour protéger les jeunes noirs, de mobiliser ... l'armée, et un détachement de parachutistes de la 101e division aéroportée débarque à son tour dans l'école. Les Blancs qui prennent partie pour les jeunes élèves noirs sont minoritaires et sont violemment agressés par des émeutiers racistes déchaînés. Finalement, le gouverneur décide de fermer l'école pour un an plutôt que de voir les Blancs et les Noirs fréquenter les mêmes écoles. Elizabeth Eckford et ses camarades devront aller étuder dans un autre Etat.
Correction
Citer des motifs de discrimination : origines et nationalités (xénophobie), habitat (« banlieue » ou quartier défavorisé stigmatisé), religion (antisémitisme, islamophobie), couleur de peau (racisme), handicap, et même sexisme (contre les femmes) et homophobie (contre les homosexuels).
Citer des lieux où se produisent encore des discriminations : entreprises et lieux de travail (restaurant, bars, etc.), agence immobilière (pour la recherche d’un logement), administration (en vue de l’obtention d’un emploi ou d’un logement HLM par exemple), établissements de loisirs (night-club, club de sport).
Dans certains de ces lieux, il arrive que l’on pratique la discrimination et il faut donc s’y opposer. La méthode du testing par exemple : une personne de couleur vient chercher un emploi dans une entreprise avec des qualifications. Elle est refusée. On envoie une autre personne avec les mêmes qualifications, âge, sexe, vêtements, mais cette seconde personne n’est pas de couleur. Elle obtient l’emploi immédiatement. Il y a visiblement discrimination, le testing l'a prouvé et l'on peut ensuite, preuves à l'appui, porter plainte.
Dessin de Franck Margerin contre les discriminations
Citer des exemples de discrimination : dans le cadre de la recherche d’un emploi, d’un logement, la discrimination peut toucher les personnes de couleur, les étrangers, les femmes. Dans les transports, la non-présence d’installations accessibles constitue un facteur de discrimination pour les handicapés. Les établissements scolaires sont souvent difficiles d'accès pour les jeunes handicapés faute de moyens suffisants en personnel, en installation.
Citer des associations qui luttent contre les discriminations : SOS Racisme, Ni Pute, Ni Soumise, MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme).
Citer des lois qui sanctionnent les discriminations :
- Loi de 1881 (sur la liberté de la presse).
- Loi de 1972 (qui introduit la notion d’incitation à la haine raciale).
- La loi de 1990 (dite « loi Gayssot » contre l’antisémitisme et la xénophobie).
Les lois de 1972 et de 1990 rappellent par exemple que « toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite ».
- Enfin l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen (« les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits… ») est aussi une arme juridique très efficace contre les discriminations.
Citer des œuvres dénonçant les discriminations et le racisme.
Le cinéma :
- Do the Right Thing, de Spike Lee (1989) : le racisme ordinaire dans un ghetto noir américain.
- Mississippi Burning de Alan Parker (1989) : la violence contre les militants de l’égalité civique entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis dans les années 1960.
- La Rafle, film de Roselyn Bosch (2010) : antisémitisme et déportation des juifs en France durant l’Occupation (le film raconte la Rafle du Vel d’Hiv en 1942).
- A World Apart de Chris Menges (1988) : Film montrant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
- Inch’Allah dimanche de Yamina Benguigui : la vie en France d’une famille d’origine algérienne.
- Le Havre film d’Aki Kaurismaki (2011). La mobilisation de quelques personnes en faveur d’un jeune Africain immigrant clandestin.
Les livres :
- Un sac de billes, récit autobiographique de Joseph Joffo en 1973 (film de Jacques Doillon en 1975).La jeunesse de deux jeunes juifs fuyant la répression durant l’Occupation en France.
- Le Gone du Chaâba est un roman autobiographique d'Azouz Begag (1986). La vie dans une banlieue lyonnaise (Chaâba) d’un enfant (le gone) dont la famille est originaire d’Algérie.