1a. "Dans ces trous qu'on appelait les tranchées, aux caillebotis¹ pleins d'eau et d'excréments, on manquait pratiquement de tout. J'appris vite à suspendre le pain à un fil placé au milieu de la cagna² pour le mettre hors d'atteinte des rats, à dormir avec des godasses trempées, dormir quatre heures au milieu du vacarme."
Témoignage cité dans Vie et Mort des Français, 1914-1918, Hachette, 1962.
1.Planche de bois au fond des tranchées. 2.Abris.
1b. "Dans les tranchées de départ, nous étions plusieurs centaines [...], J'ai senti que j'allais avoir peur de l'inconnu, peur de sortir, peur de me battre [...]. Et je n'ai plus rien songé à rien. Je suis sorti, j'ai couru, j'ai crié, j'ai frappé je ne sais plus qui. J'ai traversé du fil de fer, sauté des trous, rampé le long d'entonnoirs puant encore la poudre, des hommes tombaient, cassés en deux dans leur élan: dse cris, des rales se melaient, étouffés à demi sous la houle glissante des balles [...]. Maintenantt mon rôle est fini pour quelques minutes [...]. Il y a du rouge, là-bas: l'incendie. Il y a du rouge à mes pieds: du sang.'
Témoignage cité dans 14-18; Mes Combattants des tranchées, A.Colin, 1986
Document 2 : dans une usine à l'arrière.
Document 3: le coût de la vie à Paris.
Questions
Document 1
1. Doc 1a. Relevez trois problèmes de la vie quotidienne dans les tranchées.
2. Doc 1b. Que ressent le combattant avant et durant l'assaut?
Document 2
3. Que fabrique cette usine? Pourquoi la production est-elle réalisée par des femmes?
4. A qui est destinée la production?
Document 3
5. Durant quelle période le prix du pain connaît-il la plus forte hausse? Quelle est la conséquence de la hausse des prix pour les populations de l'arrière?
Paragraphe argumenté
6. A partir des informations tirées des documents et en vous aidant de vos connaissances, vous rédigerez un paragraphe argumenté sur la vie des Français pendant la Première Guerre mondiale.
Correction
1. Les trois problèmes dans les tranchées évoqués par ce témoignage d’un poilu sont la saleté (« les excréments, les rats) , l’humidité (caillebotis pleins d’eau et le manque de sommeil.
2. Le combattant ressent de la peur avant l’assaut puis tente d’évacuer sa peur durant l’assaut. Il est visiblement blessé pendant l’assaut et il ressent alors une sorte de stupeur voire de soulagement « mon rôle est fini pour quelques minutes ».
3. Cet usine fabrique des obus. Ce sont des femmes qui réalisent la production, car beaucoup d’ouvriers sont mobilisés au front.
4. La production est destinée à l’armée, au front.
5. Le prix du pain connaît la plus forte hausse à Paris, entre 1917 et 1918. Il est multiplié par quatre à cette époque (soit 400%). Pour les populations de l’arrière, cette situation est très difficile, car on observe simultanément que la hausse des salaires est nettement moins forte (les salaires n’augmente que de 79%).
