Paul Gauguin
Paul Gauguin, Arearea - Joyeusetés 1892, Paris, musée d'Orsay.
Paul Gauguin, Autoportrait, 1893, Paris, Musée d'Orsay.Paul Gauguin (1848-1903) est le fils du journaliste Clovis Gauguin qui écrivait dans le journal républicain Le National et de Aline Chazal, fille de Flora Tristan. Par sa mère, il descendait de propriétaires terriens espagnols d'Amérique du Sud, peut-être même d'un Vice-Roi du Pérou (Gauguin lui-même se réclamait d'origine Inca). Il a passé une partie de sa jeunesse à Lima, au Pérou, où son père s'était exilé après le coup d'Etat de Napoléon III. Le futur peintre choisit d'emblée une vie aventureuse, en s'embarquant comme novice sur un clipper à l'âge de 17 ans (1865) où il obtient le grade de Lieutenant. Puis c'est le service militaire dans la marine française, qu'il effectue de 1868 à 1870, qui semble conforter sa vocation de marin. Mais, en 1870, il change complètement de vie en devenant agent de change à la Bourse de Paris. Au début des années 1870, alors qu'il est devenu un riche bourgeois, il rencontre les peintres impressionnistes et participe au début du mouvement en s'adonnant à la peinture en amateur.
Paul Gauguin, La Seine au pont d'Iéna, 1875, Paris, Musée d'Orsay. Gauguin devra à l'impressionnisme son sens de la lumière de plein air, la luminosité de ses couleurs, et son indépendance à l'égard des conventions.
Paul Gauguin: Les toits bleus à Rouen (1884), Collection particulière.
Quand la Bourse est touchée de plein fouet par la crise économique de 1882, Gauguin abandonne soudain son métier d'agent de change pour se consacrer à plein temps à la peinture. Son changement de situation financière entraîne aussi sa rupture avec son épouse et sa belle-famille danoise. Gauguin, au nom de son art, ne cessera par la suite de connaître des conditions de vie précaires, voire misérables. En 1886, Gauguin arrive à Pont-Aven, où il effectuera plusieurs séjours jusqu'à son départ définitif en Polynésie. Dans une Bretagne encore marquée par la religion catholique et les traditions, il rejoint les peintres de "l'école de Pont-Aven" qui ont pour point commun la fascination qu'exerce sur eux les paysages et les habitants de la côte bretonne. Sa peinture est très influencée par les estampes de l'art japonais popularisé par l' Expo Universelle de 1878, ainsi que par l’art indigène des territoires rencontrés.
Quand la Bourse est touchée de plein fouet par la crise économique de 1882, Gauguin abandonne soudain son métier d'agent de change pour se consacrer à plein temps à la peinture. Son changement de situation financière entraîne aussi sa rupture avec son épouse et sa belle-famille danoise. Gauguin, au nom de son art, ne cessera par la suite de connaître des conditions de vie précaires, voire misérables. En 1886, Gauguin arrive à Pont-Aven, où il effectuera plusieurs séjours jusqu'à son départ définitif en Polynésie. Dans une Bretagne encore marquée par la religion catholique et les traditions, il rejoint les peintres de "l'école de Pont-Aven" qui ont pour point commun la fascination qu'exerce sur eux les paysages et les habitants de la côte bretonne. Sa peinture est très influencée par les estampes de l'art japonais popularisé par l' Expo Universelle de 1878, ainsi que par l’art indigène des territoires rencontrés.
Paul Gauguin, Vision après le sermon (lutte de Jacob avec l'ange),1888, Edinburgh, National Gallery of Scotland.
En 1887, il renoue avec l'aventure en s'embarquant pour Panama, afin de participer à la construction du canal entreprise depuis 1881 sous la direction de Ferdinand de Lesseps, dans des conditions particulièrement difficiles (pluies et inondations meurtrières, paludisme) qui transformeront l'entreprise française en déroute. Gauguin, après quelques semaines, rejoint la Martinique où il séjourne de juin à octobre 1887, à l'Anse Turin au Carbet, à deux kilomètres de Saint-Pierre.
Paul Gauguin, Végétation tropicale, Martinique, 1887, Collection particulière.
Atteint par la dysenterie et la malaria, Gauguin est de retour en France en novembre 1887. Proche de Pissarro puis de Cézanne, il devient l' ami de Vincent Van Gogh avec qui il entretient une importante correspondance sur leurs expériences picturales respectives. Gauguin rejoint Van Gogh à Arles mais leur deux mois de vie commune en 1888 s'achève dramatiquement du fait de la fragilité mentale de Vincent. Van Gogh après avoir menacé Gauguin de son rasoir finit par se trancher le lobe de l'oreille (selon la version de Gauguin, aujourd'hui contestée).
Paul Gauguin, Vincent Van Gogh peignant les tournesols, 1888, Amsterdam, musée Van Gogh.Paul Gauguin, Café de Nuit à Arles (Madame Ginoux), 1888, Moscou, Musée Pouchkine.Paul Gauguin, Les Alyscamps, 1888, Paris, Musée d'Orsay.Les deux amis continueront cependant de s'écrire jusqu'au décès de Van Gogh. Gauguin rejoint ensuite Pont-Aven. Là, il peint selon la méthode du "cloisonnisme", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail. Gauguin évolue vers le synthétisme dans le sens d'une simplification des formes: il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.Atteint par la dysenterie et la malaria, Gauguin est de retour en France en novembre 1887. Proche de Pissarro puis de Cézanne, il devient l' ami de Vincent Van Gogh avec qui il entretient une importante correspondance sur leurs expériences picturales respectives. Gauguin rejoint Van Gogh à Arles mais leur deux mois de vie commune en 1888 s'achève dramatiquement du fait de la fragilité mentale de Vincent. Van Gogh après avoir menacé Gauguin de son rasoir finit par se trancher le lobe de l'oreille (selon la version de Gauguin, aujourd'hui contestée).
Paul Gaughin, Paysage de Bretagne. Le moulin David, 1894, Paris, Musée d'Orsay.
Paul Gauguin, Nature morte avec vue sur Pont-Aven, 1890, Baden (Suisse), Musée Langmatt.
Gauguin se rapproche des Nabis et des Symbolistes convaincu de la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel (depuis Courbet) et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Il renoue avec les sujets religieux et mystiques, ce qui l'éloigne des peintres impressionnistes, notamment dans ses autoportraits.
Paul Gauguin, Autoportrait au Christ jaune, 1889-1890, Paris, Musée d'Orsay.Gauguin se rapproche des Nabis et des Symbolistes convaincu de la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel (depuis Courbet) et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Il renoue avec les sujets religieux et mystiques, ce qui l'éloigne des peintres impressionnistes, notamment dans ses autoportraits.
Paul Gauguin, Le Christ Jaune, 1889, Buffalo(Etat de New York), Albright-Knox Art Gallery.
En 1891, Gauguin s’embarque pour la Polynésie, où il s'installe à Tahiti . Cette île lointaine découverte en 1767 par l'anglais Samuel Wallis puis l'année suivante par le Français Bougainville et l'Anglais James Cook, ne cesse de fasciner les Européens. Décrite par Bougainville comme la "Nouvelle-Cythère", Tahiti devenu protectorat (1842) puis colonie(1880) française, incarne pour des voyageurs comme Pierre Loti, l'archétype de ce que devait être l'Eden primitif (dans "Le Mariage de Loti", roman autobiographique paru en 1882). Or, c'est bien cela que recherche Gauguin : trouver une nature primordiale où cultiver, pour lui-même et pour son art, ce qu'on a appelé son primitivisme, ce "malgré moi de sauvage" comme il l'écrivait à sa femme, ses origines profondes d'Inca du Pérou - comme il se représente désormais dans ses autoportraits. Gauguin y renouvelle son inspiration en adoptant un style en apparence plus primitif, marqué par une prodigieuse invasion des couleurs.
Paul Gauguin, Femmes de Tahiti, 1891, Paris, Musée d'Orsay. En 1891, Gauguin s’embarque pour la Polynésie, où il s'installe à Tahiti . Cette île lointaine découverte en 1767 par l'anglais Samuel Wallis puis l'année suivante par le Français Bougainville et l'Anglais James Cook, ne cesse de fasciner les Européens. Décrite par Bougainville comme la "Nouvelle-Cythère", Tahiti devenu protectorat (1842) puis colonie(1880) française, incarne pour des voyageurs comme Pierre Loti, l'archétype de ce que devait être l'Eden primitif (dans "Le Mariage de Loti", roman autobiographique paru en 1882). Or, c'est bien cela que recherche Gauguin : trouver une nature primordiale où cultiver, pour lui-même et pour son art, ce qu'on a appelé son primitivisme, ce "malgré moi de sauvage" comme il l'écrivait à sa femme, ses origines profondes d'Inca du Pérou - comme il se représente désormais dans ses autoportraits. Gauguin y renouvelle son inspiration en adoptant un style en apparence plus primitif, marqué par une prodigieuse invasion des couleurs.
Paul Gauguin, Femme au fruit, 1893, Saint-Pétersbourg, musée de l'Hermitage.A Tahiti, Gauguin trouve aussi l'amour en la personne de Tehura, sa compagne qui n'a que treize ans au début de leur liaison. comme le montre Après un bref retour en France à Pont-Aven (1893-1895), Gauguin retourne définitivement en Polynésie (1895-1903)malgré sa santé défaillante. Séjournant de nouveau à Tahiti, dans des conditions de dénuement qui peuvent expliquer ses fréquentes dépressions, il y réalise cependant une de ses plus grands chefs d'œuvre "D'où venons-nous? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?" qui témoigne de son intérêt pour les sujets mystiques. En 1901, il part résider aux Marquises et se heurte aux autorités françaises quand il prend la défense des Polynésiens en leur conseillant de ne pas payer l'impôt colonial. Il meurt le 8 mai 1903, épuisé par la pauvreté et l'abus de morphine.
Paul Gauguin, "D'où venons-nous? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?", 1897,Boston, Museum of Fine Arts.La peinture de Gauguin qui fait la part belle, par ses audaces, au couleurs vives, aura une très grande influence sur les jeunes peintres du fauvisme ou de l'expressionnisme.