« Un seul enfant favorise les Quatre modernisations » (agriculture, industrie, défense, technologie), proclame cette affiche de propagande de 1978, au moment où la Chine adopte la politique de l’enfant unique.
Afin de contrôler la démographie du pays, le gouvernement de la République populaire de Chine a lancé deux politiques majeures de contrôle des naissances : la politique du wan-xi-shao (littéralement «mariage tardif, naissances peu rapprochées et peu nombreuses »), lancée au début des années 1970 et la politique de l'enfant unique, mise en application en 1979. La fécondité chinoise a fortement chuté entre 1970 et 1978, passant de 5.75 à 2.75 enfants par femme ce qui montre que la politique démographique précédente (wan-xi-shao) fut particulièrement efficace.
Toutefois, en raison d'une fécondité particulièrement élevée lors des années natalistes, le nombre de femmes en âge de procréer devait progresser jusqu'au début des années 1990, et la natalité demeurer très élevée pendant encore plusieurs décennies.
La politique de l'enfant unique
En 1979, le régime décida alors d’accentuer l’effort antinataliste avec la politique de l’enfant unique. Les motivations du dirigeant Deng Xiao Ping restent aujourd’hui discutées : crainte de la surpopulation, volonté d’améliorer le niveau de vie et d’éducation de la population ou de consacrer les ressources du pays à l’investissement économique.
Des pénalités frappaient les naissances illégales : fortes amendes, non délivrance du hukou (permis de transport et de déplacement vers les villes, fixant aussi la gratuité des transports et de la scolarité).
Des résultats spectaculaires
Les résultats sont spectaculaires : l’indice de fécondité est aujourd’hui officiellement de 1,7 enfant par femme (contre 2 en France). Désormais la richesse par habitant progresse plus vite que la population. C’est la fin de la période des famines meurtrières qu’a connu la Chine jusqu’aux années 1960. Aujourd’hui, la politique démographique est sans doute une des causes de la montée en puissance de la Chine devenue 3e puissance mondiale en 2008. Enfin toujours pour limiter les naissances, d’autres mesures existent : la Constitution chinoise limite les mariages en imposant l'âge minimal de 22 ans pour les hommes et de 20 ans pour les femmes (contre 18 ans en France pour les deux sexes). En retardant la formation des foyers, elle espère réduire la période de fécondité donc le nombre de naissances par femme.
Des conséquences graves pour les femmes.
Cependant, il faut aussi souligner les aspects négatifs de cette politique. La loi a eu des conséquences graves pour les femmes : des politiques autoritaires de stérilisation et d’avortement forcées ont parfois été pratiquées (dans le Shandong en 2005, des fonctionnaires ont été sanctionnés pour ce genre de pratique). D’autre part, la préférence donnée aux garçons par les familles a entraîné avortements et infanticides en très grand nombre. Aujourd’hui, le sex-ratio (% hommes/femmes) en Chine est l’un des plus déséquilibrés du monde (51,5% d’hommes pour 48,5% de femmes). En effet, les garçons sont favorisés pour les successions et professionnellement. Une jeune femme qui épouse un homme devra s’occuper d’abord de sa belle-famille. La naissance d’une fille dans le contexte de l’enfant unique prive sa famille d’avoir un garçon. L’avortement sélectif qui s’est développé, et la maltraitance expliquent le déficit du nombre des naissances de filles. La mortalité infantile des garçons est de 26 pour 1000 contre 39 pour 1000 (la mortalité infantile des filles a augmenté alors que globalement, elle a baissé en Chine).
Une politique inégalitaire
La politique de l’enfant unique est aussi inégalitaire. Elles ne concernaient pas les minorités, seulement les Han. D’autre part, elles pénalisaient les plus pauvres, puisque les plus riches pouvaient payer les amendes. Enfin une nouvelle loi en 2002, permet la naissance légale d’un second enfant contre le versement d’une importante somme d’argent. Cela favorise les riches (ces mesures ressemblent beaucoup à une forme d’eugénisme, visant à limiter le nombre d’enfants dans les familles pauvres plus que dans les familles riches, pratique officialisée dans la cité-Etat de Singapour). On peut noter aussi que la volonté d’avoir le nombre d’enfants désirés et pas imposés, fait partie des motivations des Chinois qui émigrent à l’étranger.
La population chinoise tend aussi à vieillir fortement. En Chine, les temps seront durs pour les personnes âgées en l’absence de système de retraites très développés et avec peu d’enfants pour les soutenir.
La pyramide des âges de la Chine en 2000.
Qu’observe-t-on ?- génération des 40-44 ans : un déficit des naissances dû à la politique communiste du « Grand Bond en avant » (1959-1961) qui fit des millions de morts.
- génération des 30-39 ans : l’explosion démographique quand le régime en pleine fièvre révolutionnaire (le printemps de Pékin) rejette toute idée de limitation des naissances.
- génération des 20-29 ans : la baisse de la fécondité due à la première politique de limitation des naissances lancée au début des années 1970.
- génération des 10-19 ans : malgré la politique de limitation des naissances, le nombre de naissances augmente très fortement car la génération née très nombreuses durant le printemps de Pékin, passe à « l’âge de la fécondité » (INED). Cette augmentation des naissances explique aussi le « tour de vis » du régime chinois qui met en place la politique de l’enfant unique en 1979.
- génération des 0-9 ans : baisse très importante du nombre des naissances à partir de la politique de l’enfant unique.
- on observe aussi le déficit du nombre des naissances de filles (autour de 4,5 millions) par rapport au nombre de naissances de garçons (5 millions).
La fin de la politique de l'enfant unique en Chine (1er janvier 2016)
En octobre 2015, le Parti communiste chinois (PCC) a annoncé la « pleine mise en place d’une politique permettant à chaque couple d’avoir deux enfants comme réponse active au vieillissement de la population ». La mesure prend effet à partir du 1er janvier 2016.
- génération des 30-39 ans : l’explosion démographique quand le régime en pleine fièvre révolutionnaire (le printemps de Pékin) rejette toute idée de limitation des naissances.
- génération des 20-29 ans : la baisse de la fécondité due à la première politique de limitation des naissances lancée au début des années 1970.
- génération des 10-19 ans : malgré la politique de limitation des naissances, le nombre de naissances augmente très fortement car la génération née très nombreuses durant le printemps de Pékin, passe à « l’âge de la fécondité » (INED). Cette augmentation des naissances explique aussi le « tour de vis » du régime chinois qui met en place la politique de l’enfant unique en 1979.
- génération des 0-9 ans : baisse très importante du nombre des naissances à partir de la politique de l’enfant unique.
- on observe aussi le déficit du nombre des naissances de filles (autour de 4,5 millions) par rapport au nombre de naissances de garçons (5 millions).
La fin de la politique de l'enfant unique en Chine (1er janvier 2016)
En octobre 2015, le Parti communiste chinois (PCC) a annoncé la « pleine mise en place d’une politique permettant à chaque couple d’avoir deux enfants comme réponse active au vieillissement de la population ». La mesure prend effet à partir du 1er janvier 2016.
Parfois présentée comme un cadeau du pouvoir politique relâchant son contrôle sur la vie privée des citoyens, la fin de l’enfant unique est en réalité un impératif économique et social pour le pays.
Ces évolutions sont destinées à corriger l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes (116/100 au sein d’une même génération) du pays et à enrayer le vieillissement de la population.
L’indice de fécondité y est aujourd’hui à 1,7 enfant par femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente, actuellement à 2,5 enfants par femme en âge de procréer, chiffre qui représente également la moyenne mondiale.
Source : journal Le Monde
Ces évolutions sont destinées à corriger l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes (116/100 au sein d’une même génération) du pays et à enrayer le vieillissement de la population.
L’indice de fécondité y est aujourd’hui à 1,7 enfant par femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente, actuellement à 2,5 enfants par femme en âge de procréer, chiffre qui représente également la moyenne mondiale.
Source : journal Le Monde