vendredi 8 mai 2009

Documents - Politique de limitation des naissances et pyramide des âges

La pyramide des âges représente la répartition par sexe et par âge d'une population à un instant donné. Elle révèle d’un simple coup d’oeil la distribution de la population et les mouvements d'une société.
Apparence : Une pyramide des âges est constituée de deux histogrammes inversés et accolés : le nombre d'hommes, généralement à gauche, dans des tranches d'âge différentes, le côté droit montrant le nombre de femmes. Les tranches d'âges sont le plus souvent indiquées au centre et parfois sur le côté gauche, et les effectifs sont exprimées le plus souvent en chiffres et parfois en pourcentages.

La forme d'une pyramide des âges en dit long sur sa signification. Une base large (forme en parasol) indique une natalité élevée qui se poursuit. Une base qui se rétrécit indique une baisse importante de la natalité (forme en champignon).

Politique de limitation des naissances: l'exemple de la Tunisie

Pyramide des âges de la Tunisie en 2000 : forme en champignon.


Elle montre clairement la baisse très forte du nombre des naissances qui s’est accéléré ces dernières années. La pyramide voit sa base se rétrécir à partir des 15-19 ans. C'est-à-dire à partir des années 1980 (en 1981, l'indice de fécondité est de 5 enfants par femme). Le phénomène s'est amplifié de façon considérable dans les années 1990 (3,4 enfants par femme en 1993). En 2008, l'indice de fécondité est de 1,72 enfant/femme soit très en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,1).
Au Maghreb, c’est l’évolution de la condition féminine qui est la première cause de la baisse des naissances : la Tunisie qui a achevé sa transition démographique, a mené des politiques très volontaristes en faveur de la scolarisation des femmes et de leur accès à l’emploi. Cela a favorisé les mariages plus tardifs (âge moyen qui était de 19 ans en 1956 pour les femmes est autour de 27/28 ans vers 2000) et la baisse du nombre d’enfants par famille. Enfin, depuis 1966, une politique de planning familial a été entreprise. La Tunisie est passé d’un indice de fécondité de 7 enfants par femme en 1966 à moins de 2 enfants par femme dans les années 2000. Ce pays commence à connaître un vieillissement modéré de sa population (alors que les moins de 15 ans représentaient la moitié de la population à l’indépendance, en 1956, il ne représente plus que 24% aujourd’hui). Quand à l’espérance de vie (à la naissance) qui était de 51 ans en 1966, elle est désormais de 75 ans. Cette évolution démographique est aussi en relation avec le développement économique de la Tunisie qui a fait d'elle un "petit dragon" africain et favorisé l'emploi des femmes. La Tunisie n’aura mis que trente ans pour accomplir le même chemin que la France en deux siècles.
Le Maroc et l’Algérie, avec moins de volontarisme, et plus de retard, connaissent la même évolution.


Comparaison avec la pyramide des âges du Pakistan : forme en parasol.
Ici, le maintien de fortes traditons religieuses, d’une population rurale importante et les difficultés de développement économiques expliquent que ce pays est encore dans la première phase de la transition démographique (forte natalité et baisse de la mortalité). D’où l’explosion démographique qui se poursuit comme le montre la pyramide des âges. La base large de la pyramide indique une natalité élevée (beaucoup de jeunes enfants) même si elle a considérablement baissé (l'indice de fécondité au Pakistan est passé de 6,3 enfants/femme en 1981, à 3,4 enfants /femme en 2008).
La pyramide rétrécit rapidement et montre un taux de mortalité élevé, particulièrement parmi les enfants.